Dakar a mal, vraiment mal de son désordre et son anarchie. Si ce n’est pas des marchants ambulants qui squattent les trottoirs, des particuliers qui construisent sans titre, ni autorisation dans des zones non aedificandi, c’est alors certaines couches de populations qui érigent des bidonvilles voire des ghettos dans le domaine public. S’ils n’y élèvent pas tranquillement des moutons et des vaches ! Il est temps de prendre des mesures concrètes pour venir à bout de ce phénomène — l’anarchie — qui ne cesse de gagner du terrain et de l’ampleur à Dakar. Décidément ! Les rares mesures concrètes prises par les autorités n’ont pas servi grand-chose puisque tout le monde se rappelle de la Cité Tobago où des centaines de maisons et immeubles avaient été non seulement démolies, mais encore rasées. Et pas plus tard que la semaine dernière, à la cité Hann-Maristes II, vingt trois villas sont passées sous le rouleau compresseur d’un bulldozer actionné par un promoteur privé fort d’une décision de justice rendue en sa faveur pour faire déguerpir des squatters sans droit ni titre qui avaient occupé son terrain avant d’y construire des maisons.... Pour faire prévaloir l’Etat de droit, les huissiers requis par l’intéressé ont été appuyés dans l’exécution de leur mission de déguerpissement par un peloton de la gendarmerie. Et pourtant, aussi bien au quartier Hann-Maristes II qu’à la cité Tobago, les sites ont été bien mis en valeur puisque les victimes ont respecté toutes les règles du plan d’Urbanisme en construisant de belles villas. Le problème c’est que, même si les constructions ne sont pas anarchiques, l’acquisition des terrains sur lesquels elles ont été édifiées a été jugée illégale. Mais la situation dans ces deux cités est différente de celle qui prévaut sur l’ancienne piste de Mermoz-Ouakam où l’occupation anarchique de la zone est aggravée par une emprise massive et illégale qui constitue une violation grave des règles et lois de protection du domaine public ou privé.
Un quartier aux… puces
Allez vous aventurer sur le site de l’ancienne Piste, vous verrez comment la zone est tristement transformée en un véritable souk voire un ghetto aux puces où se côtoient lavandières, brocanteurs, vanniers, fondeurs, menuisiers métalliques, tapissiers, menuisiers, mécaniciens, tôliers et peintres. Pire, le « quartier » se consolide avec une myriade d'étals, de boutiques, de cabanes de ferrailleurs et de baraquements-dortoirs pour de nombreuses « Sérères » domestiques aux enfants vulnérables à la débauche et à la délinquance. D’ailleurs, cette zone dépourvue d’eau et d’éclairage public est devenue un repli pour marginaux. Donc comment peut-on laisser prospérer de manière éternelle un « quartier » de squats sans imam, ni chef de quartier où aucun facteur de la poste ne peut se retrouver dans le dédale de ruelles tortueuses encore moins un agent de la police pour remettre une convocation à un quelconque citoyen ? Ne parlons pas des camions citernes des pompiers qui ne peuvent pas s’y aventurer en cas d’incendie. Cette situation est d’autant plus inacceptable que, dans une capitale aussi urbanisée que Dakar, toute personne, tout citoyen sénégalais ou étranger doit régulièrement élire domicile, et ce domicile fixe constitue l’adresse d’un individu puisqu’elle est indispensable pour sa localisation géographique. D’ailleurs, allez demander aux populations environnantes ou même aux taximen, personne ne saurait vous dire le nom de ce quartier-taudis qui a englouti l’ancienne piste de l’aéroport des années d’indépendance. « Piste mécaniciens ya ! » disent les uns, « Piste baraques ya ! » indiquent les autres. C’est justement pour mettre fin à cette anarchie sur fond de promiscuité et de débauche que le maire de la commune de Mermoz-Sacré cœur, Barthélemy Dias, doit faire raser cette « ville » flottante. Que le site appartienne à la commune ou à un privé, la question n’est pas là car l’essentiel c’est que ce ghetto n’a plus sa raison d’exister. Ni socialement, ni juridiquement encore moins politiquement. Mais le plus grave et intolérable, c’est le fait que l’édile de Mermoz, qui incarne l’autorité communale, ait été pris à partie par une horde déchaînée de mécaniciens et de brocanteurs alors qu’il n’a commis que le « tort » d’aller faire une reconnaissance des lieux en vue d’une éventuelle opération de déguerpissement. Certes, nous sommes en régime présidentiel où le parti au pouvoir (Apr) n’est pas celui du turbulent et bouillant maire socialiste Barthélémy Dias. Mais l’autorité de police du maire ne peut être bafouée au nom de l’adversité politique. Quoi qu’on puisse faire pour briser la volonté politique de Barthélémy Dias, on doit lui reconnaitre, au moins, ses pouvoirs de police en tant que maire. Et au delà , l’Etat, qui dispose de la force publique, doit assister le maire dans ses pouvoirs de police c’est-à -dire lui prêter main-forte afin qu’il puisse assurer le bon ordre, la sécurité et la salubrité dans sa commune qu’est Mermoz Sacré Cœur. Et comme tout maire, c’est cette mission polyvalente qui peut le conduire à intervenir dans des domaines très divers (stationnement non autorisé des véhicules, lutte contre l’anarchie des panneaux publicitaires, les constructions illégales etc.). Et ces opérations d’ordre communal ne peuvent se faire qu’avec l’appui de la police nationale disposant les moyens légaux pour faire respecter l’ordre public, mais surtout pour réprimer les atteintes à ce même ordre public. Donc, il est clair qu’en dépouillant le maire socialiste de ses pouvoirs de police face à une population de squats, on affaiblit en dernier lieu l’autorité de l’Etat ! Et qui affaiblit cette dernière, installe l’anarchie et encourage l’occupation illégale. Le régime du président Me Abdoulaye Wade avait payé les frais de cette faiblesse coupable pour avoir crée et encouragé le phénomène des marchands ambulants de Sandaga. Lesquels avaient été encouragés à occuper irrégulièrement les trottoirs et carrefours de Dakar pour des raisons électoralistes. Des ambulants qui déambulaient avec toute l’autorité permise comme si l’occupation irrégulière de la voie publique conférait un droit de propriété. Hélas ! Lorsque le maire de Dakar, avec le concours des forces de police, avait voulu mettre un terme à cette anarchie, les marchands ambulants ont fait vaciller le pouvoir de Me Wade en procédant à des actes de vandalisme jusqu’à vouloir marcher sur le Palais.
Après la révolte des « ambulants », demain le syndrome des « mécaniciens » !
Ainsi était né le syndrome des marchands ambulants. Car, depuis lors, le moindre arrêté communal ou préfectoral les fait plier leurs étals pour braver l’autorité de l’Etat et menacer de rééditer l’opération « Dakar ville en flammes » ! Et compte tenu de la manière dont les mécaniciens de l’ancienne piste ont chassé le maire Barthélémy Dias, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le pouvoir en place aura du mal à vaincre l’occupation anarchique de l’espace dans la capitale. Car, pour la réalisation de ses gigantesques projets dont le démarrage des travaux est prévu cette année 2016, le président de la République peut se retrouver demain dans la même situation que le maire de la commune de Mermoz Sacré cœur. Et dans ce cas, il aurait du fil à retordre pour se débarrasser des garagistes et jardiniers squattant les terres des nouveaux pôles urbains du Plan Sénégal Emergent (Pse). Cela est valable surtout pour les emprises ferroviaires sur lesquelles sont construites des habitations et boutiques alors que le président de la République compte réaliser son Train Express régional (Ter), sans compter la réhabilitation de la voie ferrée Dakar-Kidira. En effet, la plupart des gares ferroviaires du Sénégal sont transformées en centres commerciaux, faute de trains. Car si, pour certains observateurs, l’occupation spontanée et illégale des trottoirs, des domaines publics maritime et terrestre ou des terrains d’autrui paraîtrait banale, elle est en réalité grave de conséquences si les occupants résistent et défient l’autorité de l’Etat. Comme c’est le cas avec les mécaniciens de l’ancienne Piste de Mermoz.
« Le Témoin » quotidien
Un quartier aux… puces
Allez vous aventurer sur le site de l’ancienne Piste, vous verrez comment la zone est tristement transformée en un véritable souk voire un ghetto aux puces où se côtoient lavandières, brocanteurs, vanniers, fondeurs, menuisiers métalliques, tapissiers, menuisiers, mécaniciens, tôliers et peintres. Pire, le « quartier » se consolide avec une myriade d'étals, de boutiques, de cabanes de ferrailleurs et de baraquements-dortoirs pour de nombreuses « Sérères » domestiques aux enfants vulnérables à la débauche et à la délinquance. D’ailleurs, cette zone dépourvue d’eau et d’éclairage public est devenue un repli pour marginaux. Donc comment peut-on laisser prospérer de manière éternelle un « quartier » de squats sans imam, ni chef de quartier où aucun facteur de la poste ne peut se retrouver dans le dédale de ruelles tortueuses encore moins un agent de la police pour remettre une convocation à un quelconque citoyen ? Ne parlons pas des camions citernes des pompiers qui ne peuvent pas s’y aventurer en cas d’incendie. Cette situation est d’autant plus inacceptable que, dans une capitale aussi urbanisée que Dakar, toute personne, tout citoyen sénégalais ou étranger doit régulièrement élire domicile, et ce domicile fixe constitue l’adresse d’un individu puisqu’elle est indispensable pour sa localisation géographique. D’ailleurs, allez demander aux populations environnantes ou même aux taximen, personne ne saurait vous dire le nom de ce quartier-taudis qui a englouti l’ancienne piste de l’aéroport des années d’indépendance. « Piste mécaniciens ya ! » disent les uns, « Piste baraques ya ! » indiquent les autres. C’est justement pour mettre fin à cette anarchie sur fond de promiscuité et de débauche que le maire de la commune de Mermoz-Sacré cœur, Barthélemy Dias, doit faire raser cette « ville » flottante. Que le site appartienne à la commune ou à un privé, la question n’est pas là car l’essentiel c’est que ce ghetto n’a plus sa raison d’exister. Ni socialement, ni juridiquement encore moins politiquement. Mais le plus grave et intolérable, c’est le fait que l’édile de Mermoz, qui incarne l’autorité communale, ait été pris à partie par une horde déchaînée de mécaniciens et de brocanteurs alors qu’il n’a commis que le « tort » d’aller faire une reconnaissance des lieux en vue d’une éventuelle opération de déguerpissement. Certes, nous sommes en régime présidentiel où le parti au pouvoir (Apr) n’est pas celui du turbulent et bouillant maire socialiste Barthélémy Dias. Mais l’autorité de police du maire ne peut être bafouée au nom de l’adversité politique. Quoi qu’on puisse faire pour briser la volonté politique de Barthélémy Dias, on doit lui reconnaitre, au moins, ses pouvoirs de police en tant que maire. Et au delà , l’Etat, qui dispose de la force publique, doit assister le maire dans ses pouvoirs de police c’est-à -dire lui prêter main-forte afin qu’il puisse assurer le bon ordre, la sécurité et la salubrité dans sa commune qu’est Mermoz Sacré Cœur. Et comme tout maire, c’est cette mission polyvalente qui peut le conduire à intervenir dans des domaines très divers (stationnement non autorisé des véhicules, lutte contre l’anarchie des panneaux publicitaires, les constructions illégales etc.). Et ces opérations d’ordre communal ne peuvent se faire qu’avec l’appui de la police nationale disposant les moyens légaux pour faire respecter l’ordre public, mais surtout pour réprimer les atteintes à ce même ordre public. Donc, il est clair qu’en dépouillant le maire socialiste de ses pouvoirs de police face à une population de squats, on affaiblit en dernier lieu l’autorité de l’Etat ! Et qui affaiblit cette dernière, installe l’anarchie et encourage l’occupation illégale. Le régime du président Me Abdoulaye Wade avait payé les frais de cette faiblesse coupable pour avoir crée et encouragé le phénomène des marchands ambulants de Sandaga. Lesquels avaient été encouragés à occuper irrégulièrement les trottoirs et carrefours de Dakar pour des raisons électoralistes. Des ambulants qui déambulaient avec toute l’autorité permise comme si l’occupation irrégulière de la voie publique conférait un droit de propriété. Hélas ! Lorsque le maire de Dakar, avec le concours des forces de police, avait voulu mettre un terme à cette anarchie, les marchands ambulants ont fait vaciller le pouvoir de Me Wade en procédant à des actes de vandalisme jusqu’à vouloir marcher sur le Palais.
Après la révolte des « ambulants », demain le syndrome des « mécaniciens » !
Ainsi était né le syndrome des marchands ambulants. Car, depuis lors, le moindre arrêté communal ou préfectoral les fait plier leurs étals pour braver l’autorité de l’Etat et menacer de rééditer l’opération « Dakar ville en flammes » ! Et compte tenu de la manière dont les mécaniciens de l’ancienne piste ont chassé le maire Barthélémy Dias, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le pouvoir en place aura du mal à vaincre l’occupation anarchique de l’espace dans la capitale. Car, pour la réalisation de ses gigantesques projets dont le démarrage des travaux est prévu cette année 2016, le président de la République peut se retrouver demain dans la même situation que le maire de la commune de Mermoz Sacré cœur. Et dans ce cas, il aurait du fil à retordre pour se débarrasser des garagistes et jardiniers squattant les terres des nouveaux pôles urbains du Plan Sénégal Emergent (Pse). Cela est valable surtout pour les emprises ferroviaires sur lesquelles sont construites des habitations et boutiques alors que le président de la République compte réaliser son Train Express régional (Ter), sans compter la réhabilitation de la voie ferrée Dakar-Kidira. En effet, la plupart des gares ferroviaires du Sénégal sont transformées en centres commerciaux, faute de trains. Car si, pour certains observateurs, l’occupation spontanée et illégale des trottoirs, des domaines publics maritime et terrestre ou des terrains d’autrui paraîtrait banale, elle est en réalité grave de conséquences si les occupants résistent et défient l’autorité de l’Etat. Comme c’est le cas avec les mécaniciens de l’ancienne Piste de Mermoz.
« Le Témoin » quotidien