Beaucoup trop d’énergies ont été consacrées à affaiblir et réduire à néant ceux qui s’opposent. Dans une démocratie digne de ce nom, les agendas de démantèlement de l’oppo¬sition sont un signe d’immaturité politique. Dans les situations où de tels projets aboutissent, c’est d’abord une digue potentielle contre les extrêmes et les aventuriers qui explose. Mais ce sont surtout les avertisseurs d’incendie et lanceurs d’alerte que l’on éteint.
Une opposition républicaine ne fait pas que convoiter le palais des vitres, elle est aussi force de propositions et régulatrice sociale. Il y a donc un certain génie à protéger et à respecter ceux qui font le choix de la différence de points de vue. Rien de cela n’a été fait. On a plutôt accusé de rage puis on a jeté en prison.
Khalifa Sall et Karim Wade ont été broyés par la machine judiciaire sur la base d’accusations infamantes. La normalité était devenue anormale. La radicalité s’est engouffrée dans la brèche. La nature et le vide ne font pas bon ménage. Dans la trajectoire des peuples, des phénomènes surgissent régulièrement. Au moins chaque quart de siècle.
Sonko et Wade
Au Sénégal, Maitre Wade était phénoménal comme animal politique. Quand il a rencontré Ousmane Sonko en 2019, il a évoqué des réminiscences de jeunesse. Ce dernier est le nouveau chouchou d’une bonne partie de la jeunesse. Tout ce que le pouvoir entreprend à son encontre semble le renforcer en faisant paradoxalement son plan de communication. On parle même plus de lui que des réalisations emblématiques du Président et de leurs impacts sur la population.
Sonko a pris toute la lumière avec des méthodes, des us et coutumes qui ne rassurent pas tout le monde. L’usage abusif du forceps le diabolise. Son ubiquité le banalise. Ses conférences de presse à l’emporte-pièce paralysent sa pensée. Autre point d’attention, les concitoyens écrasés par la charge sociale et empêchés d’aller chercher la dépense quotidienne peuvent retourner leur colère. Il y a des limites à ne pas franchir. Beaucoup pensent toutefois qu’il est persécuté et ses supporteurs raflés. Les Sénégalais n’ont jamais supporté l’injustice. Ils seront les juges de paix.
On peut être héros aujourd’hui et blaireau demain. C’est valable pour tout un chacun. Sonko est adulé mais doit impérativement soigner ses points de faiblesses au risque de voir tout lui filer entre les doigts. Le sens de la mesure sera chez lui le bienvenu d’autant plus qu’il est sous contrôle judiciaire.
Dans l’opposition comme au pouvoir, il n’est jamais bon d’être au sommet de son arrogance. Ceux qui sont aux manettes savent que les places qu’ils occupent sont provisoires. Ceux qui les convoitent ne peuvent pas perdre de vue le sens de la responsabilité.
Les pastéfiens mesurent mal les préjudices que leur causent les «anonymes» en ligne dont le bon goût est très altéré. Si leur champion accédait aux responsabilités dans ces conditions de nihilisme et de dévalorisation de toutes les valeurs, il se perdrait systématiquement dans l’immensité de l’Etat. Et devrait se préparer à gouverner un champ de ruines. S’il a beaucoup de chances, il se contentera d’essuyer les pierres de ceux qui le défendaient bec et ongles. Parce qu’ils se seront rendus comp¬te qu’ils ont été menés en bateau avec tant de démagogie, de solutions simplistes et de discours de feu.
Source Chronique de Assane Guèye
Une opposition républicaine ne fait pas que convoiter le palais des vitres, elle est aussi force de propositions et régulatrice sociale. Il y a donc un certain génie à protéger et à respecter ceux qui font le choix de la différence de points de vue. Rien de cela n’a été fait. On a plutôt accusé de rage puis on a jeté en prison.
Khalifa Sall et Karim Wade ont été broyés par la machine judiciaire sur la base d’accusations infamantes. La normalité était devenue anormale. La radicalité s’est engouffrée dans la brèche. La nature et le vide ne font pas bon ménage. Dans la trajectoire des peuples, des phénomènes surgissent régulièrement. Au moins chaque quart de siècle.
Sonko et Wade
Au Sénégal, Maitre Wade était phénoménal comme animal politique. Quand il a rencontré Ousmane Sonko en 2019, il a évoqué des réminiscences de jeunesse. Ce dernier est le nouveau chouchou d’une bonne partie de la jeunesse. Tout ce que le pouvoir entreprend à son encontre semble le renforcer en faisant paradoxalement son plan de communication. On parle même plus de lui que des réalisations emblématiques du Président et de leurs impacts sur la population.
Sonko a pris toute la lumière avec des méthodes, des us et coutumes qui ne rassurent pas tout le monde. L’usage abusif du forceps le diabolise. Son ubiquité le banalise. Ses conférences de presse à l’emporte-pièce paralysent sa pensée. Autre point d’attention, les concitoyens écrasés par la charge sociale et empêchés d’aller chercher la dépense quotidienne peuvent retourner leur colère. Il y a des limites à ne pas franchir. Beaucoup pensent toutefois qu’il est persécuté et ses supporteurs raflés. Les Sénégalais n’ont jamais supporté l’injustice. Ils seront les juges de paix.
On peut être héros aujourd’hui et blaireau demain. C’est valable pour tout un chacun. Sonko est adulé mais doit impérativement soigner ses points de faiblesses au risque de voir tout lui filer entre les doigts. Le sens de la mesure sera chez lui le bienvenu d’autant plus qu’il est sous contrôle judiciaire.
Dans l’opposition comme au pouvoir, il n’est jamais bon d’être au sommet de son arrogance. Ceux qui sont aux manettes savent que les places qu’ils occupent sont provisoires. Ceux qui les convoitent ne peuvent pas perdre de vue le sens de la responsabilité.
Les pastéfiens mesurent mal les préjudices que leur causent les «anonymes» en ligne dont le bon goût est très altéré. Si leur champion accédait aux responsabilités dans ces conditions de nihilisme et de dévalorisation de toutes les valeurs, il se perdrait systématiquement dans l’immensité de l’Etat. Et devrait se préparer à gouverner un champ de ruines. S’il a beaucoup de chances, il se contentera d’essuyer les pierres de ceux qui le défendaient bec et ongles. Parce qu’ils se seront rendus comp¬te qu’ils ont été menés en bateau avec tant de démagogie, de solutions simplistes et de discours de feu.
Source Chronique de Assane Guèye