Dés le début de la première vague ravageuse de la Covid-19, en fin 2019, le professeur français Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille (Ihu), avait préconisé à l’humanité désespérée un traitement présenté comme très « efficace » à base d’hydroxychloroquine. Une préconisation médicale qui avait soulevé des débats scientifiques au point de pousser le Médecin-Général Mame Thierno Dieng, directeur de l’Hôpital Principal de Dakar, à faire une contribution exclusive dans les colonnes du « Témoin » intitulée : « La nécessité de bien prescrire ».
Pour l’éminent professeur sénégalais Mame Thierno Dieng, en effet, il fallait recadrer le professeur français Didier Raoult, dans le sens de l’amener à ne prescrire un médicamentent qu’après des études et tests approfondis. Deux ans après, l’histoire lui a donné raison puisque le Pr Raoult fait l’objet d’une plainte pour avoir…mal prescrit. "Le Témoin"
La première vague ravageuse de la Covid-19 avait tourné en tragédie planétaire. Dans presque tous les pays du monde, les malades mourraient par milliers. Pour stopper cette spirale de la mort qui menaçait de décimer l’humanité, une course aux remèdes avait été engagée entre les plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde, surtout ceux désignés sous l’appellation de « Big Pharma ».
C’est dans ce contexte désespéré que le Professeur Didier Raoult s’était présenté à la manière d’un envoyé de « Dieu » pour sauver l’humanité à travers un traitement présenté comme « très efficace » et élaboré à base d’hydroxychloroquine associée à l’azythromicine.
Et malgré le manque de preuves de son efficacité, l’hydroxychloroquine du Pr. Raoult était administrée et continue toujours d’ailleurs d’être administrée à des malades du Covid-19, dans de nombreux pays dont le Sénégal. Face à cette prescription médicale aux allures de bouée de sauvetage tendue à l’humanité, le Médecin-général Mame Thierno Dieng, qui ne nourrissait aucun complexe vis-à -vis de l’éminent Professeur français Didier Raoult, nous avait fait parvenir une contribution exclusive publiée dans l’édition du « Témoin » du 4 août 2021.
Dans cette tribune aux allures d’excellent cours magistral intitulé « La nécessité de bien prescrire », le Professeur-dermatologue Mame Thierno Dieng avait tenu à recadrer Pr. Didier Raoult, en lui rappelant la rigueur de l’expertise sénégalaise en matière de médecine.
« Je rappelle que la covid-19 est une maladie virale, donc pas du tout justiciable d’une antibiothérapie qui, par définition, s’adresse aux maladies bactériennes. Ainsi donc, les antibiotiques que l’on prescrit aux malades de la covid-19 sont, non pas pour le virus, mais pour les surinfections bactériennes bien classiques dans toutes les infections virales des voies respiratoires. Comme on sait que ces surinfections sont le fait des staphylocoques et/ou des germes intracellulaires, on prescrit volontiers des macrolides ou apparentés pour ces cas.
Le choix de l’azithromycine est motivé par son efficacité, sa très bonne concentration intracellulaire et sa courte durée (3 jours) de prise qui en améliore la compliance. L’azithromycine ne peut pas être le traitement du virus mais de la surinfection bactérienne.
Aucune leçon de maladie infectieuse n’enseigne la prescription d’un antibiotique, pour une maladie virale non compliquée d’une surinfection bactérienne dont on a fait la preuve par des moyens appropriés.
C’est aussi délirant et très dangereux de prescrire l’antiparasite et photo-protecteur qu’est l’hydroxychloroquine dans une maladie virale. Ce d’autant que sa longue utilisation dans beaucoup de maladies dermatologiques, en fait découvrir les graves et mortelles torsades de pointe que tous les cardiologues connaissent bien.
Il est établi que beaucoup de vieux malades de la covid-19 sont morts non pas de leur infection, mais d’une torsade de pointe imputable à la prise d’hydroxychloroquine », avait soutenu l’actuel directeur de l’Hôpital Principal de Dakar pour mieux camper le débat scientifique engagé avec son confrère marseillais.
Un comportement antiscientifique dénoncé !
Toujours dans cette contribution publiée en août dernier dans « Le Témoin », le médecin-général Mame Thierno Dieng soutenait aussi que certains scientifiques, qui étaient les farouches défenseurs de cette molécule — l’hydroxychloroquine — dans la covid-19 ont, indubitablement, eu un comportement antiscientifique.
« Les innombrables canaux de communication et l’influence de la presse dans le contexte actuel ne doivent pas nous faire oublier les règles qui doivent sous-tendre les bonnes prescriptions médicales qui sont celles qui se basent, non pas sur les opinions des « experts » mais sur des faits prouvés par une bonne méthodologie.
C’est le principe de « évidence based medecine » des Anglosaxons que les francophones traduisent, très infidèlement, par la médecine basée sur le niveau de preuves. Il s’agit du respect d’une démarche scientifique rigoureuse. Ce ne sont ni la discipline, ni l’instrumentation qui font la bonne science mais c’est la démarche qui se base sur les faits qui donne à la science toute sa noblesse et sa puissance.
Poincaré précise qu’on « fait de la science avec les faits comme on construit une maison avec des pierres, mais une accumulation des faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. C’est la façon d’agencer les pierres qui fait la maison et celle des faits, la science », avait-il ajouté, tout en indiquant que la bonne pratique clinique devait être une démarche scientifique rigoureuse que nous nous devions de respecter pour la sécurité exclusive de nos semblables victimes d’une quelconque maladie.
« La cacophonie entendue dans la covid19 nous appelle à cette indispensable introspection qui doit guider nos décisions sur nos malades. Albert Camus : « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde et ne pas les nommer, c’est nier l’humanité.»
« On a rarement bien nommé les choses dans la covid19 et on a beaucoup ajouté aux malheurs du monde actuel. Amitiés à tous ! », s’était exclamé en conclusion le médecin-général Mame Thierno Dieng, ancien ministre de l’Environnement.
Circonstances atténuantes pour Pr. Raoult ?
Toujours est-il que le traitement du Pr. Raoult ou le prophète de l’hydroxychloroquine contre la Covid-19, avait fait naître d’immenses espoirs. Icône médiatique et scientifique du printemps pandémique d’alors, le professeur Didier Raoult doit aujourd’hui rendre des comptes à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale française. Car on lui reproche d’avoir commis des errements et des manquements graves ainsi que des études « erronées » sur la prescription de l’hydroxychloroquine sans aucune comparaison scientifique.
Face à cette nouvelle donne, l’histoire a donné raison au Pr. Mame Thierno Dieng sur la nécessité de bien prescrire. Mais l’hydroxychloroquine n’était-elle pas le moindre mal au moment où personne ne parvenait à trouver un remède contre la Covid-19, pour secourir l’humanité en passe d’être décimée par la pandémie ?
Face à cette question, le Professeur Mame Thierno Dieng persiste et signe sur la nécessité de bien prescrire. « Il est vrai qu’à l’époque de la première et deuxième vagues de la covid-19, la propagation rapide et meurtrière du virus avait semé la panique et la désolation dans tous les pays du monde. Mais on ne doit pas, sous aucun prétexte, prescrire un médicament dont on n’a ni la preuve de l’efficacité, ni celle de son innocuité. C’est pour cela que la prescription d’hydroxychloroquine dans la covid19 contrevient aux règles d’éthique et de bonne prescription qui valent à cet institut (IHU) la poursuite judiciaire en cours », se désole Pr. Mame Thierno Dieng en sa qualité de professeur des Universités.
Compte tenu du contexte tragique d’alors, le Professeur Didier Raoult ne doit-il pas bénéficier de circonstances atténuantes dans sa volonté d’assister et de secourir l’homme face un redoutable prédateur invisible et imprévisible qu’était le virus du covid-19 ?
Imperturbable, Pr. Mame Thierno Dieng soutient que notre question semble être trop sentimentale, alors qu’il est question, ici, de science ou de débat scientifique. « Ecoutez ! L’hydroxychloroquine n’a jamais servi à rien dans la Covid-19, pour plusieurs raisons dont les quatre principales sont : Son efficacité n’a jamais été adéquatement prouvée, on connaît les risques sur le cœur et les effets, on l’a prescrit à des malades qui n’en avaient pas de besoin parce devant guérir par leur immunité etc.
Plus de 98 % des malades à immunité norme guérissent sans traitement et par leur immunité. Ce n’est parce qu’on n’a pas un traitement d’efficacité prouvée qu’on doit prescrire un médicament d’efficacité douteuse et de danger certain », se désole Dr. Mame Thierno Dieng joint par « Le Témoin »? à propos des poursuites engagées contre Pr. Didier Raoult.
« Il est bon aussi de préciser que les contraventions et autres sanctions aux règles d’éthiques et de bonnes pratiques des essais cliniques ne se limitent pas seulement à la Covid-19 », rappelle le Médecin-général Mame Thierno Dieng, un pur produit de l’école militaire de Santé qui fait la fierté de l’expertise sénégalaise.
Le Témoin
Pour l’éminent professeur sénégalais Mame Thierno Dieng, en effet, il fallait recadrer le professeur français Didier Raoult, dans le sens de l’amener à ne prescrire un médicamentent qu’après des études et tests approfondis. Deux ans après, l’histoire lui a donné raison puisque le Pr Raoult fait l’objet d’une plainte pour avoir…mal prescrit. "Le Témoin"
La première vague ravageuse de la Covid-19 avait tourné en tragédie planétaire. Dans presque tous les pays du monde, les malades mourraient par milliers. Pour stopper cette spirale de la mort qui menaçait de décimer l’humanité, une course aux remèdes avait été engagée entre les plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde, surtout ceux désignés sous l’appellation de « Big Pharma ».
C’est dans ce contexte désespéré que le Professeur Didier Raoult s’était présenté à la manière d’un envoyé de « Dieu » pour sauver l’humanité à travers un traitement présenté comme « très efficace » et élaboré à base d’hydroxychloroquine associée à l’azythromicine.
Et malgré le manque de preuves de son efficacité, l’hydroxychloroquine du Pr. Raoult était administrée et continue toujours d’ailleurs d’être administrée à des malades du Covid-19, dans de nombreux pays dont le Sénégal. Face à cette prescription médicale aux allures de bouée de sauvetage tendue à l’humanité, le Médecin-général Mame Thierno Dieng, qui ne nourrissait aucun complexe vis-à -vis de l’éminent Professeur français Didier Raoult, nous avait fait parvenir une contribution exclusive publiée dans l’édition du « Témoin » du 4 août 2021.
Dans cette tribune aux allures d’excellent cours magistral intitulé « La nécessité de bien prescrire », le Professeur-dermatologue Mame Thierno Dieng avait tenu à recadrer Pr. Didier Raoult, en lui rappelant la rigueur de l’expertise sénégalaise en matière de médecine.
« Je rappelle que la covid-19 est une maladie virale, donc pas du tout justiciable d’une antibiothérapie qui, par définition, s’adresse aux maladies bactériennes. Ainsi donc, les antibiotiques que l’on prescrit aux malades de la covid-19 sont, non pas pour le virus, mais pour les surinfections bactériennes bien classiques dans toutes les infections virales des voies respiratoires. Comme on sait que ces surinfections sont le fait des staphylocoques et/ou des germes intracellulaires, on prescrit volontiers des macrolides ou apparentés pour ces cas.
Le choix de l’azithromycine est motivé par son efficacité, sa très bonne concentration intracellulaire et sa courte durée (3 jours) de prise qui en améliore la compliance. L’azithromycine ne peut pas être le traitement du virus mais de la surinfection bactérienne.
Aucune leçon de maladie infectieuse n’enseigne la prescription d’un antibiotique, pour une maladie virale non compliquée d’une surinfection bactérienne dont on a fait la preuve par des moyens appropriés.
C’est aussi délirant et très dangereux de prescrire l’antiparasite et photo-protecteur qu’est l’hydroxychloroquine dans une maladie virale. Ce d’autant que sa longue utilisation dans beaucoup de maladies dermatologiques, en fait découvrir les graves et mortelles torsades de pointe que tous les cardiologues connaissent bien.
Il est établi que beaucoup de vieux malades de la covid-19 sont morts non pas de leur infection, mais d’une torsade de pointe imputable à la prise d’hydroxychloroquine », avait soutenu l’actuel directeur de l’Hôpital Principal de Dakar pour mieux camper le débat scientifique engagé avec son confrère marseillais.
Un comportement antiscientifique dénoncé !
Toujours dans cette contribution publiée en août dernier dans « Le Témoin », le médecin-général Mame Thierno Dieng soutenait aussi que certains scientifiques, qui étaient les farouches défenseurs de cette molécule — l’hydroxychloroquine — dans la covid-19 ont, indubitablement, eu un comportement antiscientifique.
« Les innombrables canaux de communication et l’influence de la presse dans le contexte actuel ne doivent pas nous faire oublier les règles qui doivent sous-tendre les bonnes prescriptions médicales qui sont celles qui se basent, non pas sur les opinions des « experts » mais sur des faits prouvés par une bonne méthodologie.
C’est le principe de « évidence based medecine » des Anglosaxons que les francophones traduisent, très infidèlement, par la médecine basée sur le niveau de preuves. Il s’agit du respect d’une démarche scientifique rigoureuse. Ce ne sont ni la discipline, ni l’instrumentation qui font la bonne science mais c’est la démarche qui se base sur les faits qui donne à la science toute sa noblesse et sa puissance.
Poincaré précise qu’on « fait de la science avec les faits comme on construit une maison avec des pierres, mais une accumulation des faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. C’est la façon d’agencer les pierres qui fait la maison et celle des faits, la science », avait-il ajouté, tout en indiquant que la bonne pratique clinique devait être une démarche scientifique rigoureuse que nous nous devions de respecter pour la sécurité exclusive de nos semblables victimes d’une quelconque maladie.
« La cacophonie entendue dans la covid19 nous appelle à cette indispensable introspection qui doit guider nos décisions sur nos malades. Albert Camus : « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde et ne pas les nommer, c’est nier l’humanité.»
« On a rarement bien nommé les choses dans la covid19 et on a beaucoup ajouté aux malheurs du monde actuel. Amitiés à tous ! », s’était exclamé en conclusion le médecin-général Mame Thierno Dieng, ancien ministre de l’Environnement.
Circonstances atténuantes pour Pr. Raoult ?
Toujours est-il que le traitement du Pr. Raoult ou le prophète de l’hydroxychloroquine contre la Covid-19, avait fait naître d’immenses espoirs. Icône médiatique et scientifique du printemps pandémique d’alors, le professeur Didier Raoult doit aujourd’hui rendre des comptes à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale française. Car on lui reproche d’avoir commis des errements et des manquements graves ainsi que des études « erronées » sur la prescription de l’hydroxychloroquine sans aucune comparaison scientifique.
Face à cette nouvelle donne, l’histoire a donné raison au Pr. Mame Thierno Dieng sur la nécessité de bien prescrire. Mais l’hydroxychloroquine n’était-elle pas le moindre mal au moment où personne ne parvenait à trouver un remède contre la Covid-19, pour secourir l’humanité en passe d’être décimée par la pandémie ?
Face à cette question, le Professeur Mame Thierno Dieng persiste et signe sur la nécessité de bien prescrire. « Il est vrai qu’à l’époque de la première et deuxième vagues de la covid-19, la propagation rapide et meurtrière du virus avait semé la panique et la désolation dans tous les pays du monde. Mais on ne doit pas, sous aucun prétexte, prescrire un médicament dont on n’a ni la preuve de l’efficacité, ni celle de son innocuité. C’est pour cela que la prescription d’hydroxychloroquine dans la covid19 contrevient aux règles d’éthique et de bonne prescription qui valent à cet institut (IHU) la poursuite judiciaire en cours », se désole Pr. Mame Thierno Dieng en sa qualité de professeur des Universités.
Compte tenu du contexte tragique d’alors, le Professeur Didier Raoult ne doit-il pas bénéficier de circonstances atténuantes dans sa volonté d’assister et de secourir l’homme face un redoutable prédateur invisible et imprévisible qu’était le virus du covid-19 ?
Imperturbable, Pr. Mame Thierno Dieng soutient que notre question semble être trop sentimentale, alors qu’il est question, ici, de science ou de débat scientifique. « Ecoutez ! L’hydroxychloroquine n’a jamais servi à rien dans la Covid-19, pour plusieurs raisons dont les quatre principales sont : Son efficacité n’a jamais été adéquatement prouvée, on connaît les risques sur le cœur et les effets, on l’a prescrit à des malades qui n’en avaient pas de besoin parce devant guérir par leur immunité etc.
Plus de 98 % des malades à immunité norme guérissent sans traitement et par leur immunité. Ce n’est parce qu’on n’a pas un traitement d’efficacité prouvée qu’on doit prescrire un médicament d’efficacité douteuse et de danger certain », se désole Dr. Mame Thierno Dieng joint par « Le Témoin »? à propos des poursuites engagées contre Pr. Didier Raoult.
« Il est bon aussi de préciser que les contraventions et autres sanctions aux règles d’éthiques et de bonnes pratiques des essais cliniques ne se limitent pas seulement à la Covid-19 », rappelle le Médecin-général Mame Thierno Dieng, un pur produit de l’école militaire de Santé qui fait la fierté de l’expertise sénégalaise.
Le Témoin