Les malheurs qu’a connus Djirack ont débuté en 1990, lorsque l’armée sénégalaise a failli en découdre avec celle de la Guinée-Bissau. Le village avait enregistré son premier déguerpissement.
Les deux parties, qui étaient au bord de la confrontation pour le contrôle de cette bande de terre frontalière, se retirèrent, quelques semaines plus tard. Après le premier accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en 1991, les populations amorcèrent le retour au bercail. Un retour éphémère, puisqu’un jour de l’année 1992, un commando du MFDC envahit ce village, aux potentialités économiques certaines, avant d’incendier presque toutes les maisons.
C’était, dit-on, en représailles, entre autres, des populations qui ont rechigné à envoyer leurs enfants dans la rébellion, parce qu’elles étaient contre elle. Ainsi, du jour au lendemain, cette bourgade située dans la commune de Santhiaba Manjacque fut rayée de la carte. Il en fut ainsi pendant plus d’une décennie.
Ce patelin, constitué d’alluvions, à la lisière de la frontière avec la Guinée-Bissau, était et demeure la zone la plus pluvieuse du territoire national. Les conditions climatiques y sont favorables à la production agricole. Et le marigot de Boudiédiète, près de Djirack, zone tampon entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, est le plus poissonneux du département d’Oussouye. C’est pourquoi, jadis, les populations, même les plus jeunes, choisissaient d’y rester que de tenter l’aventure ailleurs.
Le retour au bercail a été amorcé en 2000, grâce à la coopération allemande qui a appuyé les rares populations dans la reconstruction de quelques maisons. Au départ, il n’y avait que cinq maisons où s’entassaient les personnes de retour. Aujourd’hui, le décor à Djirack est constitué de quelques maisons délabrées construites en banco. Pour s’y rendre, il faut contourner Santhiaba Manjacque.
Le chemin le plus sûr et le moins contraignant pour rejoindre Djirack est celui reliant Cabrousse à Boudiédiète. Sinon, il faut d’abord, à pied ou en “moto-Jakarta’’, entrer en territoire bissau-guinéen et traverser certains villages comme EssoukdiackGuinée et Essoukdiack-Sénégal, Karing et Téniate. Les forces de défense et de sécurité qui veillent sur le quotidien des rares populations ont, dans le cadre des actions civilo-militaires, construit une salle de classe pour renforcer les deux qui existaient juste après le timide retour des populations.
Une collaboration saluée par tous, car à Djirack, la lutte pour la survie est un défi, un combat quotidien. La plupart des champs et des rizières ont été abandonnés, du fait de la présence des mines. Mais qu’à cela ne tienne ! Depuis quelques années maintenant, la volonté de retour est plus forte que tout chez les autochtones.
C’est donc pour accompagner cette dynamique de retour que l’Agence nationale pour la relance des activités sociales et économiques en Casamance (Anrac) a procédé à la remise d’une enveloppe de trois millions de francs CFA, 960 tôles pour la couverture de huit maisons déjà construites, des clous et une vingtaine de moustiquaires imprégnées. La cérémonie de remise de ce lot de matériel a eu lieu vendredi dernier à Boudiédiète, à quelques encablures de Cabrousse.
“On ne pouvait plus continuer à vivre au Cap-Skirring ou ailleurs. Maintenant, il est temps qu'on rentre chez nous. Nous suivons de près ce qui se passe dans les autres villages qui ont connu le même sort que nous. Cet acte du gouvernement du Sénégal est historique. Nous n'oublierons jamais ce vendredi’’, a magnifié le chef de village de Djirack, Sékou Keita.
Pour le président de la Jeunesse de Djirack, El Hadj Sidia Sadio, cette politique de l'État visant à accompagner les populations déplacées à retrouver les terres de leurs ancêtres est un acte de haute portée sociale. “Nous attendions ces tôles depuis belle lurette pour pouvoir couvrir nos maisons déjà construites’’ a-t-il avoué.
Outre Djirack dans le département d’Oussouye, l’Anrac a aussi remis 700 tôles et des clous aux populations du village de Mahmouda Goundoumé, dans la commune de Nyassia, pour la construction de 10 maisons.
Selon le directeur général de l'Anrac, l'État du Sénégal ne va jamais abandonner ses filles et fils pour rien au monde. Le chef de l'État et son gouvernement, ajoute-t-il, vont continuer à accompagner les populations qui éprouvent le désir de retourner dans leurs villages.
Au total, ce sont 1 660 tôles que l’Agence a remises, ce weekend, aux populations pour appuyer leur retour au bercail, après tant d’années d’exil.
Les deux parties, qui étaient au bord de la confrontation pour le contrôle de cette bande de terre frontalière, se retirèrent, quelques semaines plus tard. Après le premier accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en 1991, les populations amorcèrent le retour au bercail. Un retour éphémère, puisqu’un jour de l’année 1992, un commando du MFDC envahit ce village, aux potentialités économiques certaines, avant d’incendier presque toutes les maisons.
C’était, dit-on, en représailles, entre autres, des populations qui ont rechigné à envoyer leurs enfants dans la rébellion, parce qu’elles étaient contre elle. Ainsi, du jour au lendemain, cette bourgade située dans la commune de Santhiaba Manjacque fut rayée de la carte. Il en fut ainsi pendant plus d’une décennie.
Ce patelin, constitué d’alluvions, à la lisière de la frontière avec la Guinée-Bissau, était et demeure la zone la plus pluvieuse du territoire national. Les conditions climatiques y sont favorables à la production agricole. Et le marigot de Boudiédiète, près de Djirack, zone tampon entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, est le plus poissonneux du département d’Oussouye. C’est pourquoi, jadis, les populations, même les plus jeunes, choisissaient d’y rester que de tenter l’aventure ailleurs.
Le retour au bercail a été amorcé en 2000, grâce à la coopération allemande qui a appuyé les rares populations dans la reconstruction de quelques maisons. Au départ, il n’y avait que cinq maisons où s’entassaient les personnes de retour. Aujourd’hui, le décor à Djirack est constitué de quelques maisons délabrées construites en banco. Pour s’y rendre, il faut contourner Santhiaba Manjacque.
Le chemin le plus sûr et le moins contraignant pour rejoindre Djirack est celui reliant Cabrousse à Boudiédiète. Sinon, il faut d’abord, à pied ou en “moto-Jakarta’’, entrer en territoire bissau-guinéen et traverser certains villages comme EssoukdiackGuinée et Essoukdiack-Sénégal, Karing et Téniate. Les forces de défense et de sécurité qui veillent sur le quotidien des rares populations ont, dans le cadre des actions civilo-militaires, construit une salle de classe pour renforcer les deux qui existaient juste après le timide retour des populations.
Une collaboration saluée par tous, car à Djirack, la lutte pour la survie est un défi, un combat quotidien. La plupart des champs et des rizières ont été abandonnés, du fait de la présence des mines. Mais qu’à cela ne tienne ! Depuis quelques années maintenant, la volonté de retour est plus forte que tout chez les autochtones.
C’est donc pour accompagner cette dynamique de retour que l’Agence nationale pour la relance des activités sociales et économiques en Casamance (Anrac) a procédé à la remise d’une enveloppe de trois millions de francs CFA, 960 tôles pour la couverture de huit maisons déjà construites, des clous et une vingtaine de moustiquaires imprégnées. La cérémonie de remise de ce lot de matériel a eu lieu vendredi dernier à Boudiédiète, à quelques encablures de Cabrousse.
“On ne pouvait plus continuer à vivre au Cap-Skirring ou ailleurs. Maintenant, il est temps qu'on rentre chez nous. Nous suivons de près ce qui se passe dans les autres villages qui ont connu le même sort que nous. Cet acte du gouvernement du Sénégal est historique. Nous n'oublierons jamais ce vendredi’’, a magnifié le chef de village de Djirack, Sékou Keita.
Pour le président de la Jeunesse de Djirack, El Hadj Sidia Sadio, cette politique de l'État visant à accompagner les populations déplacées à retrouver les terres de leurs ancêtres est un acte de haute portée sociale. “Nous attendions ces tôles depuis belle lurette pour pouvoir couvrir nos maisons déjà construites’’ a-t-il avoué.
Outre Djirack dans le département d’Oussouye, l’Anrac a aussi remis 700 tôles et des clous aux populations du village de Mahmouda Goundoumé, dans la commune de Nyassia, pour la construction de 10 maisons.
Selon le directeur général de l'Anrac, l'État du Sénégal ne va jamais abandonner ses filles et fils pour rien au monde. Le chef de l'État et son gouvernement, ajoute-t-il, vont continuer à accompagner les populations qui éprouvent le désir de retourner dans leurs villages.
Au total, ce sont 1 660 tôles que l’Agence a remises, ce weekend, aux populations pour appuyer leur retour au bercail, après tant d’années d’exil.