Viser l’excellence
Une distinction qu’elle n’a pas démérité. La société, la trentenaire la connaît bien. Elle y a fait ses premières armes dès l’âge de 12 ans, et les années suivantes, à effectuer des stages de deux mois pendant les grandes vacances. « J’ai grandi auprès de mes collaborateurs ».
Pour autant, pas de favoritisme pour cette multi-diplômée des plus grandes écoles. « Je me suis donné les moyens d’intégrer Paris-Dauphine et Sciences Po en France pour la communication, et l’université York, au Canada, où je suis arrivée major de ma promotion ». En France, Anta Babacar Ngom se fait une place. On lui propose de travailler pour l’Organisation Internationale de la Francophonie, mais elle se sent investie d’une responsabilité, celle de rejoindre l’entreprise pour laquelle « [son] père s’est battu toute sa vie ».
Anta Babacar Ngom rejoint alors l’entreprise familiale en 2009, et gravit peu à peu les échelons. Passée par tous les postes, à l’instar d’une employée lambda, elle est d’abord attachée de direction, responsable stratégie et développement, puis directrice du même pôle avant d’accéder au statut de directrice générale déléguée en 2014 pour enfin occuper son poste actuel. « Le fait d’avoir commencé par le bas m’a donné une certaine crédibilité et légitimité auprès de mes collaborateurs ».
Prendre des risques
Anta Babacar Ngom n’a pas eu peur d’« investir dans la société et de prendre des risques ». Le premier projet qu’elle porte : la diversification des activités. A commencer par la minoterie. Elle développe considérablement le secteur avicole au niveau national : « la production d’origine d’aliments a été triplée grâce à la création d’une usine pour animaux et la mise en place de l’abattoir le plus moderne de l’Afrique de l’Ouest (4000 poulets par heure) », détaille cette ambitieuse de nature. Puis, la leadeuse s’attaque au déploiement de la société dans la sous-région avec la création d’une filiale au Mali.
Et Anta Babacar Ngom ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle vise d’autres pays d’Afrique centrale. « Au Sénégal, plus de 90% des entreprises sont familiales, et seulement 3% d’entre elles parviennent à passer d’une génération à une autre. Nous sommes aujourd’hui en pleine transformation, en pleine croissance, pour que Sedima vive sur des générations ».
Pour ce faire, elle compte bien faire de Sedima l’une des cinq plus grosses entreprises d’agro-alimentaire en Afrique. « On est persuadés que d’ici 2020 on sera les n°1 en Afrique de l’Ouest, puis sur tout le continent en 2025 », avoue-t-elle.
Les femmes au premier plan
Sa détermination, Anta Babacar Ngom la doit à l’environnement dans lequel elle a grandi : un village lointain privé d’eau et d’électricité. Des conditions qui ont forgé sa personnalité de battante. « Je me réveillais à 4h du matin et faisais 40km pour aller à l’école. Ma vie a toujours été un combat ». Raison pour laquelle elle a fait du leadership au féminin l’une de ses principales causes.
« Aujourd’hui, il y a un réel complexe chez les femmes qui se demandent si elles sont en mesure d’allier vie familiale et professionnelle. Je suis une femme mariée épanouie, avec deux enfants, et je suis directrice générale d’une entreprise qui compte 780 collaborateurs : tout est une question d’organisation ». Pour autant, Anta Babacar Ngom tient à souligner que seuls « le travail, la dévotion sincère et réelle » paient.
Pour celle qui a toujours manqué de rôles-modèles féminins, être présente au Forum Les Héroïnes de Dakar (25 novembre) en tant que présidente est important. « Les jeunes femmes cadres pourront se tourner vers les leadeuses d’aujourd’hui et trouver des clés de réussite, souligne-t-elle. Nous serons prêtes à donner et à partager, et comptons sur une solidarité pérenne pour que le réseau perdure après le forum Les Héroïnes ».
Eva Sauphie (Jeuneafrique)
Une distinction qu’elle n’a pas démérité. La société, la trentenaire la connaît bien. Elle y a fait ses premières armes dès l’âge de 12 ans, et les années suivantes, à effectuer des stages de deux mois pendant les grandes vacances. « J’ai grandi auprès de mes collaborateurs ».
Pour autant, pas de favoritisme pour cette multi-diplômée des plus grandes écoles. « Je me suis donné les moyens d’intégrer Paris-Dauphine et Sciences Po en France pour la communication, et l’université York, au Canada, où je suis arrivée major de ma promotion ». En France, Anta Babacar Ngom se fait une place. On lui propose de travailler pour l’Organisation Internationale de la Francophonie, mais elle se sent investie d’une responsabilité, celle de rejoindre l’entreprise pour laquelle « [son] père s’est battu toute sa vie ».
Anta Babacar Ngom rejoint alors l’entreprise familiale en 2009, et gravit peu à peu les échelons. Passée par tous les postes, à l’instar d’une employée lambda, elle est d’abord attachée de direction, responsable stratégie et développement, puis directrice du même pôle avant d’accéder au statut de directrice générale déléguée en 2014 pour enfin occuper son poste actuel. « Le fait d’avoir commencé par le bas m’a donné une certaine crédibilité et légitimité auprès de mes collaborateurs ».
Prendre des risques
Anta Babacar Ngom n’a pas eu peur d’« investir dans la société et de prendre des risques ». Le premier projet qu’elle porte : la diversification des activités. A commencer par la minoterie. Elle développe considérablement le secteur avicole au niveau national : « la production d’origine d’aliments a été triplée grâce à la création d’une usine pour animaux et la mise en place de l’abattoir le plus moderne de l’Afrique de l’Ouest (4000 poulets par heure) », détaille cette ambitieuse de nature. Puis, la leadeuse s’attaque au déploiement de la société dans la sous-région avec la création d’une filiale au Mali.
Et Anta Babacar Ngom ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle vise d’autres pays d’Afrique centrale. « Au Sénégal, plus de 90% des entreprises sont familiales, et seulement 3% d’entre elles parviennent à passer d’une génération à une autre. Nous sommes aujourd’hui en pleine transformation, en pleine croissance, pour que Sedima vive sur des générations ».
Pour ce faire, elle compte bien faire de Sedima l’une des cinq plus grosses entreprises d’agro-alimentaire en Afrique. « On est persuadés que d’ici 2020 on sera les n°1 en Afrique de l’Ouest, puis sur tout le continent en 2025 », avoue-t-elle.
Les femmes au premier plan
Sa détermination, Anta Babacar Ngom la doit à l’environnement dans lequel elle a grandi : un village lointain privé d’eau et d’électricité. Des conditions qui ont forgé sa personnalité de battante. « Je me réveillais à 4h du matin et faisais 40km pour aller à l’école. Ma vie a toujours été un combat ». Raison pour laquelle elle a fait du leadership au féminin l’une de ses principales causes.
« Aujourd’hui, il y a un réel complexe chez les femmes qui se demandent si elles sont en mesure d’allier vie familiale et professionnelle. Je suis une femme mariée épanouie, avec deux enfants, et je suis directrice générale d’une entreprise qui compte 780 collaborateurs : tout est une question d’organisation ». Pour autant, Anta Babacar Ngom tient à souligner que seuls « le travail, la dévotion sincère et réelle » paient.
Pour celle qui a toujours manqué de rôles-modèles féminins, être présente au Forum Les Héroïnes de Dakar (25 novembre) en tant que présidente est important. « Les jeunes femmes cadres pourront se tourner vers les leadeuses d’aujourd’hui et trouver des clés de réussite, souligne-t-elle. Nous serons prêtes à donner et à partager, et comptons sur une solidarité pérenne pour que le réseau perdure après le forum Les Héroïnes ».
Eva Sauphie (Jeuneafrique)