La notification à l'intéressée, par ce dernier a été faite un mois après, le 08 mars 2022. « Ce qui est surprenant, c'est que le même directeur recommande à Aicha Ngoudiam Mbodj, dans sa note d'information, de déposer un dossier de demande de transfert, alors que l'arrêté portant autorisation d'exploitation de son officine a été abrogé un mois auparavant. Le directeur devrait être le mieux indiqué pour savoir qu'une pharmacie, dont l'autorisation a été abrogée, ne peut en aucune façon être transférée, car n'existant plus » a expliqué, face à la presse, le docteur Assane Diop. Le Président du syndicat des pharmaciens a insisté : « Nous refusons de croire que cette incohérence traduit une méconnaissance des textes organisant notre profession ou un manque de considération à leur égard ».
Selon le syndicaliste, cette décision foule aux pieds les lois et règlements et viole les principes de l'éthique et de la déontologie. « La direction de la pharmacie et du médicament, veulent sanctionner Mme Mbodj, pour ce qu'ils estiment être un crime de lèse-majesté. Elle n'a fait qu'exercer son droit de citoyenne, en faisant recours à la justice ». Le Syndicat a ainsi sollicité le soutien des organisations de défense des droits des citoyens, pour que leur consœur soit rétablie dans ses droits.
Dans la même dynamique, le Syndicat des pharmaciens note qu’il va user de tous les moyens à sa disposition pour que Mme Mbodji soit rétablie dans ses droits. « Nous allons faire face à cette décision inique, qui constitue un précèdent dangereux pour la profession. Nous n’excluons pas de fermer toutes les pharmacies si rien n’est fait » a averti le président du syndicat des pharmaciens du privé. Il a par ailleurs appelé ses membres à répondre massivement à la convocation dans les prochains jours de l'assemblée générale extraordinaire pour déterminer la conduite à tenir face à cette forfaiture ».
Il a noté que la concernée avait attaqué cet arrêté devant la Chambre Administrative de la Cour Suprême qui a tranché en sa faveur (arrêt n° 51 du 25 novembre 2021) en annulant l'arrêté du Ministre de la Santé portant autorisation de transfert de la Pharmacie Nation au rez-de-chaussée de l'Hôtel Indépendance. A côté de cette action, elle avait aussi attaqué le contrat de bail établi par I'IPRES au profit de la Pharmacie NATION, devant la chambre administrative du Tribunal du Commerce.
« Cette procédure est toujours en cours et a fait l'objet de plus de sept renvois depuis le mois de juin 2021. Aux dernières nouvelles, cette affaire a été évoquée le 03 mars 2022 à l'audience de la deuxième chambre du Tribunal de commerce Hors Classe de Dakar et renvoyée au 31 mars 2022 ». Le Syndicat des Pharmaciens privés du Sénégal rappelle et insiste sur le fait que tous les pharmaciens sont d'égale dignité et que, par conséquent, ils méritent tous le même traitement.