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APR et reddition des comptes : Macky Sall jette son dévolu sur les avocats


Rédigé le Mardi 18 Mars 2025 à 13:23 | Lu 74 fois | 0 commentaire(s)



Macky Sall a acté la désignation de Me Sidiki Kaba pour présider l’APR, à laquelle s’ajoutent les choix d’Aïssata Tall Sall à la tête du groupe parlementaire et du duo Oumar Youm-Amadou Sall, affectés au fonctions de porte-parole.


C’est acté. Macky Sall a concrétisé son choix. Son dernier Premier ministre, Sidiki Kaba, a pris les rênes de l’Alliance pour la République (APR). De son “exil” au Maroc depuis son départ du pouvoir, Macky Sall a confirmé Me Sidiki Kaba pour piloter l’APR. Comme du reste, "Point Actu" l’avait annoncé en son numéro 383 du mardi 21 janvier 2025 et confirmé par "Jeune Afrique", Macky Sall tient son homme de confiance. “En principe, c’est le Secrétariat exécutif national (SEN) qui doit procéder à la désignation de l'intérimaire”, avait renseigné ce militant de la première heure, qui a choisi l’anonymat.

Cette instance exécutive de l’APR n’est plus en mesure d’assumer cette fonction”, indiquait la même source. “Plus de la moitié du SEN est partie, des membres influents sont restés aphones”, poursuivait notre source. “Il en est ainsi, par exemple, de l’ancien président du Conseil économique, social et environnement (CESE), Abdoulaye Daouda Diallo (ADD) et de l’ancien ministre, Augustin Tine”, précisait la même source. Une manière de contourner la réalité par des adoucissements langagiers. “La vérité est que c’est Macky Sall, le patron du parti, qui décide de tout”, s’emporte cet autre cacique, décidé à masquer son identité. Le choix porté sur Me Kaba est, à l’évidence, un revirement. Parce que juste après la défaite à la Présidentielle du 24 mars dernier, Macky Sall avait désigné l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop et Abdoulaye Daouda Diallo, comme coordonnateurs.

D’ailleurs, les deux hauts responsables et Augustin Tine de l’APR et hommes de confiance de l’ancien président de la République, avaient, à la veille des Législatives, entamé une tournée de mobilisation du parti. L’initiative avait tourné court. A l’étape de Kolda, cette rencontre était tout sauf une promenade de santé. Loin s’en faut ! Dans une salle de l’hôtel “Le relais” prise d’assaut par une foule massée jusqu’au dehors, la délégation de la direction du parti composée, entre autres, d'Abdoulaye Daouda Diallo, Pr. Moussa Baldé, Abdou Mbow, Augustin Tine, Mansour Faye et de la député Seynabou Diouf, a fait face aux élus locaux de Kolda. Démarrée à 10 heures, la rencontre a pris fin vers 20 heures. Les intervenants se sont totalement défoulés, donnant libre cours à une colère, visiblement, mal contenue. Une chose semble sûre : le choix porté sur Me Kaba n’est pas étranger à l’éloignement volontaire d’ADD de l’APR.

Le maire de Boké Dialloubé n’est plus présent aux mobilisations de l’APR. Il n’a été visible ni à la conférence de presse tenue avant le mandat de Farba Ngom, encore moins à la publication du rapport de la Cour des Comptes. Le fossé va, à coup sûr, s’agrandir entre Abdoulaye Daouda Diallo et le président Macky Sall. Déjà, à la Présidentielle, ADD avait sonné une première alerte par une bouderie d’une semaine, avant de rentrer dans les rangs. Le choix porté sur Me Sidiki Kaba va faire voler en éclats l’amitié politique entre les deux hommes. A y voir de près, Macky Sall joue, dans ce contexte délétère et plein d’incertitudes, la carte des avocats. Me Aïssata Tall Sall, une ralliée de l’APR, a été désignée pour diriger le groupe parlementaire Takku Wallu. Un choix largement discutable, car le PDS, allié de l’APR, était normalement attendu à cette station.

En plus de Me Sall, Macky Sall a jeté son dévolu sur le tandem Oumar Youm-Amadou Sall pour porter la voix de l’ex-mouvance présidentielle. La carte des avocats, notamment celle de Me Kaba, n’est pas, à l’évidence, tombée du ciel. Nombre d’observateurs lient les nouvelles charges de Sidiki Kaba, au contexte explosif des interpellations du Pool judiciaire financier. Au regard des scandales révélés par la Cour des Comptes, l’APR va vers des moments difficiles avec la justice. Il est même à craindre pour l’ancien président Sall.

Le ministre porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndiekk Sarré, avait laissé entendre que le “chef de gang” (NDRL : Macky Sall) ne peut échapper à une convocation de la justice. Le temps s’est même accéléré lorsqu’un site mauritanien a révélé que l’ancien président avait discrètement été prié par les autorités marocaines, de quitter le royaume chérifien. Une information démentie finalement par la présidente du groupe parlementaire Takku Wallu. Il reste que trois caciques de l’APR sont déjà en prison. Il s’agit du député Farba Ngom, de l’ancien ministre des Sports Lat Diop et de l’homme d’affaires Tahirou Sarr.

D"après le journal "Point Actu", le week-end dernier, l’immunité parlementaire de l’ancien ministre Moustapha Diop a été levée par l’Assemblée nationale. Ce climat a dû peser dans le choix de Me Sidiki Kaba pour assurer la présidence de l’APR. Macky Sall cherche, sans doute, à tirer profit de l’envergure de la personnalité de Me Kaba, pour faire face aux harcèlements judiciaires du Pool judiciaire financier. “Me Sidiki Kaba est en mesure d’amplifier le combat judiciaire qui attend l’APR”, justifie ce cacique du parti du président Sall, ayant demandé l’anonymat.

Arrivé sur le tard à l’APR, Me Kaba, 74 ans révolus, a été nommé Premier ministre du Sénégal, le mercredi 6 mars 2024, un peu plus de deux semaines avant la Présidentielle fatale à son parti. Jusque-là ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, l’avocat a remplacé à ce poste, le candidat de la coalition au pouvoir pour la Présidentielle, Amadou Bâ. Diplômé des universités d’Abidjan et de Dakar, où il a obtenu trois licences en droit, philosophie et lettres modernes et une maîtrise en droit des affaires, Me Sidiki Kaba est admis en 1980 au barreau de Dakar.

Ancien président de l’Assemblée des États parties de la Cour Pénale Internationale (CPI), ayant une expérience dans la gestion des conflits politiques au niveau mondial, il a été choisi par Macky Sall pour conduire l’APR. Le compagnonnage gouvernemental de Macky Sall avec le premier Africain élu en 2001, à la tête de la Fédération Internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), a commencé le 2 septembre 2013, lorsque le second a été nommé Garde des Sceaux, ministre de la Justice, une fonction qu’il occupera pendant quatre ans. Sidiki Kaba occupera par la suite, les fonctions de ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur jusqu’en avril 2019, avant d’atterrir au ministère des Forces armées, où il applique la politique définie par le chef de l’Etat en matière de défense du territoire national et de respect des engagements internationaux signés par le Sénégal.

Militant actif, il adhère à la section sénégalaise d’Amnesty international en 1981, avant de rejoindre l’Organisation nationale de défense des droits de l’Homme (ONDH), qu’il va présider de 1995 à 2000, après en avoir été vice-président de 1987 à 1995. Il est membre fondateur et dirigeant de plusieurs ONG africaines, notamment l’Union des avocats en 1982, l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) en 1992, le Centre africain pour les études des droits de l’Homme et la Démocratie (ACDHRS) en 1995, le Centre africain pour la Prévention des conflits (CAPREC) en 1995… Il s’est illustré dans la défense de la liberté de la presse, des droits des femmes, des droits politiques, de la lutte contre l’impunité, la peine de mort… Il a apporté une assistance juridique et judiciaire à des journalistes, opposants, syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme, tant devant les cours et tribunaux nationaux que devant les instances régionales et internationales de protection des droits de l’Homme.

Me Kaba été l'avocat de nombreuses personnalités africaines : l’ancien Premier ministre ivoirien et actuel président, Alassane Drame Ouattara et l’ancien Premier ministre sénégalais Idrissa Seck (2005), des victimes tchadiennes de torture contre l’ancien Président dictateur Hisséne Habré (2000) ; des défenseurs et opposants burkinabé dans l’affaire Norbert Zongo, journaliste assassiné (1998); de l'ancien leader de l’opposition guinéenne et actuel président de la Guinée, M. Alpha Condé (1998) ; de l’ancien opposant et ancien président de la Côte d’Ivoire entre 2000 et 2010, M. Laurent Koundou Gbagbo, (1992)… Une intense activité qui lui a valu l’obtention de distinctions honorifiques.


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