"Certains Mexicains pourraient penser que les Etats-Unis ne respectent pas le Mexique, que nous essayons de nous ingérer dans les affaires intérieures mexicaines, ou que nous essayons de nous isoler", a reconnu M. Obama."Certains Américains ne voient que le Mexique, décrit dans de gros titres à sensation, de la violence ou de traversée de la frontière", a remarqué le président, dans ce discours au musée anthropologique de Mexico.
"Et dans les deux pays, de telles distorsions peuvent donner naissance à des mythes et à une incompréhension qui rendent plus difficile de progresser ensemble", a assuré M. Obama, qui a ponctué son discours d'expressions en espagnol, saluées avec enthousiasme par la foule réunie dans la cour intérieure du musée.
"Nous sommes deux partenaires égaux, deux pays souverains qui doiventtravailler ensemble pour l'intérêt commun, et dans le respect mutuel", a-t-il poursuivi, estimant qu'il était temps pour chaque pays de reconnaître ses"responsabilités".
"Aux Etats-Unis (...), nous comprenons que la cause fondamentale de la violence ici est la demande pour la drogue, émanant notamment des Etats-Unis", a-t-il dit. Et "nous reconnaissons que la plupart des armes utilisées pour commettre des violences ici au Mexique proviennent des Etats-Unis", allusion à la guerre pour le contrôle des circuits de la drogue qui a fait quelque 70 000 morts en six ans.
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE LIÉ À L'IMMIGRATION
Mais son discours était empreint d'optimisme, particulièrement quand il a estimé qu'il était "évident qu'un nouveau Mexique est en train d'émerger". "Je vois un Mexique qui est en train d'approfondir sa démocratie", a poursuivi le président. Il concluait vendredi une visite de vongt-quatre heures, la quatrième depuis son installation à la Maison Blanche, chez son voisin du sud. Il avait salué la veille l'"audace" réformatrice de son nouvel homologue Enrique Peña Nieto.
"Je vois un Mexique qui crée une nouvelle prospérité (en) faisant du commerce avec le monde, en devenant une place forte du secteur manufacturier", a encore dit M. Obama, qui avait insisté la veille sur le développement prometteur des relations commerciales entre le Mexique et son pays, déjà liés depuis près de vingt ans par un accord de libre-échange.
Il avait lié le développement économique à l'immigration, un sujet sur lequel il est revenu vendredi. "Il n'y a pas de raisons d'aller à l'étranger à la recherche d'une vie meilleure. Il y a des opportunités (de réussir) ici", a-t-il déclaré.
Au moment où le Congrès américain se penche sur une réforme concernant l'immigration, un serpent de mer aux Etats-Unis où plus de 11 millions de personnes habiteraient illégalement, en majorité des Mexicains, M. Obama s'est dit "optimiste" sur l'issue des débats.
Enfin, il a retrouvé des accents de campagne électorale lorsqu'il a affirmé aux jeunes Mexicains que c'était à eux de déterminer leur destin. "Vous êtes votre propre rêve", s'est-il exclamé en conclusion de son discours, après lequel il devaitrencontrer des hommes d'affaires. Il devait quitter Mexico en début d'après-midi, direction le Costa Rica pour la deuxième et dernière étape de sa tournée en Amérique latine.
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