Le retour d’Abdoulaye Wade à Dakar, c’est théoriquement pour ce vendredi 16H00, selon son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS). Ce dernier et l’Etat se sont accusés mutuellement d’être responsable des désagréments de l’ancien président à Casablanca où son avion a été bloqué. À Dakar, où l’on attend «le Vieux», cet épisode sort la vie politique de son assoupissement.
Après la journée épique du 23, le doute persiste à Dakar. Le PDS assure qu’Abdoulaye Wade viendra bel et bien. Oumar Sarr, son numéro 2, précise qu’il est prévu, après l’aéroport, que l’ancien président traverse la ville en cortège avant d’arriver au siège pour une déclaration et un premier contact avec ses militants.
Le PDS appelle à une large mobilisation pour venir l’accueillir comme il se doit, déploiement des forces de l’ordre ou pas. Dans les rangs du parti, le rendez-vous manqué du 23 ne semble pas avoir découragé qui que ce soit. « Cela fait 2 ans qu’on l’attend, on ira accueillir le Vieux, il le mérite et tant pis si ça ne plait pas à Macky Sall », lance un militant qui précise dans un sourire : « tant pis ou même tant mieux si on peut pousser Macky Sall à la faute. »
Du côté des autorités, la position est identique à celle de ces derniers jours, et le même dispositif est prévu : pas question de tolérer le moindre débordement. Alors on anticipe. « En tant qu’ancien chef d’Etat, explique Abdou Latif Coulibaly, le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Wade bénéficiera des avantages dus à son rang. En tant que chef de Parti, aucun privilège particulier ne lui sera réservé. L’Etat ne saurait tolérer une quelconque menace à l’ordre public. »
Première épreuve politique pour Macky Sall
Pour le président Macky Sall, c’est la première véritable épreuve politique depuis son accession à la magistrature suprême. Le PDS, laminé par son échec de 2012, et empêtré dans ses divisions, paralysé par la traque des biens mal acquis, a repris subitement des couleurs et de la voix.
Abdoulaye Wade remobilise les troupes, remet le parti sur les rails, et fixe le cap : les élections locales du 29 juin. Ce qui fait réagir Abdoulaye Vilane le porte-parole du Parti socialiste : « Abdoulaye Wade n’est qu’un bluffeur, il nous parle du PDS alors qu’il ne vient que pour son fils ». Macky Sall a raison de se méfier, selon lui, mais attention à ne pas tomber dans son piège.
Même les rappeurs de Y en a marre !, qui étaient pourtant parmi les plus farouches adversaires du régime Wade et de ses abus, montent aujourd’hui au créneau pour dénoncer les atteintes à la liberté de manifester au Sénégal. « En interdisant tout rassemblement, même à l’aéroport, estime Fadel Barro, Macky Sall fait le buzz, à la faveur d’Abdoulaye Wade, il crée une tension inutile. On ne comprend pas et ça nous inquiète. Le pays a besoin d’autre chose. »
Un observateur de la vie politique relève de son côté que ce n’était pas la foule des grands jours non plus mercredi. Il faudra regarder si le PDS réussit à mobiliser davantage aujourd’hui.
Rfi
Après la journée épique du 23, le doute persiste à Dakar. Le PDS assure qu’Abdoulaye Wade viendra bel et bien. Oumar Sarr, son numéro 2, précise qu’il est prévu, après l’aéroport, que l’ancien président traverse la ville en cortège avant d’arriver au siège pour une déclaration et un premier contact avec ses militants.
Le PDS appelle à une large mobilisation pour venir l’accueillir comme il se doit, déploiement des forces de l’ordre ou pas. Dans les rangs du parti, le rendez-vous manqué du 23 ne semble pas avoir découragé qui que ce soit. « Cela fait 2 ans qu’on l’attend, on ira accueillir le Vieux, il le mérite et tant pis si ça ne plait pas à Macky Sall », lance un militant qui précise dans un sourire : « tant pis ou même tant mieux si on peut pousser Macky Sall à la faute. »
Du côté des autorités, la position est identique à celle de ces derniers jours, et le même dispositif est prévu : pas question de tolérer le moindre débordement. Alors on anticipe. « En tant qu’ancien chef d’Etat, explique Abdou Latif Coulibaly, le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Wade bénéficiera des avantages dus à son rang. En tant que chef de Parti, aucun privilège particulier ne lui sera réservé. L’Etat ne saurait tolérer une quelconque menace à l’ordre public. »
Première épreuve politique pour Macky Sall
Pour le président Macky Sall, c’est la première véritable épreuve politique depuis son accession à la magistrature suprême. Le PDS, laminé par son échec de 2012, et empêtré dans ses divisions, paralysé par la traque des biens mal acquis, a repris subitement des couleurs et de la voix.
Abdoulaye Wade remobilise les troupes, remet le parti sur les rails, et fixe le cap : les élections locales du 29 juin. Ce qui fait réagir Abdoulaye Vilane le porte-parole du Parti socialiste : « Abdoulaye Wade n’est qu’un bluffeur, il nous parle du PDS alors qu’il ne vient que pour son fils ». Macky Sall a raison de se méfier, selon lui, mais attention à ne pas tomber dans son piège.
Même les rappeurs de Y en a marre !, qui étaient pourtant parmi les plus farouches adversaires du régime Wade et de ses abus, montent aujourd’hui au créneau pour dénoncer les atteintes à la liberté de manifester au Sénégal. « En interdisant tout rassemblement, même à l’aéroport, estime Fadel Barro, Macky Sall fait le buzz, à la faveur d’Abdoulaye Wade, il crée une tension inutile. On ne comprend pas et ça nous inquiète. Le pays a besoin d’autre chose. »
Un observateur de la vie politique relève de son côté que ce n’était pas la foule des grands jours non plus mercredi. Il faudra regarder si le PDS réussit à mobiliser davantage aujourd’hui.
Rfi