Figurez-vous que cinq braves dames, enseignantes de profession, ont été injustement chassées de chez elles. Pis, leurs maisons ont été démolies. Par qui et pourquoi ? C’est un Italien du nom de Robert Marucci qui est à l’origine du malheur de ces honnêtes citoyennes sénégalaises qui, la nuit d’hier, ont dormi à la belle étoile. L’homme est venu réclamer les terres cédées à son grand-père en 1962 par Mamadou Dia. Et il a brandi les documents qui confirment que l’espace en question avait été généreusement offert par l’ancien président du Conseil du gouvernement du Sénégal à son aïeul. En voulant récupérer « ses » terres, Marucci se heurte d’abord au refus catégorique des occupants qui ont obtenu ces terrains avec la bénédiction de l’Etat du Sénégal. Le litige foncier atterrit devant le juge. Débouté en première instance, l’Italien fait appel et remporte le bras de fer judiciaire. Fort de cette décision de justice, Marucci se montre impatient de reprendre ses biens. Les dames qui occupaient l’espace depuis plusieurs décennies, qui y ont construit leurs maisons et qui ont obtenu leur titre foncier en bonne et due forme, sont sommées de quitter les lieux. Marucci leur a proposé de leur céder les terres mais à un prix exorbitant : 200.000 francs Cfa le mètre carré (m2). « Cet Italien veut se faire de l’argent. Il sait que ces terrains coûtent cher aujourd’hui. Et il veut tout juste se remplir les poches. Si les propriétaires de ces cinq maisons avaient accepté de débloquer cet argent, rien de tout cela n’arriverait », martèle un habitant du quartier qui a pris langue avec Leral.net. Espérant une issue heureuse à cet imbroglio foncier, les enseignantes ont multiplié les démarches pour ne pas perdre leurs investissements. En vain, les bulldozers sont passés sur les lieux et ont tout rasé, plongeant ainsi des familles entières dans le désespoir. Des familles expulsées des terres qu'elles avaient légalement acquises sans dédommagement. Et la question qui se pose encore et toujours c’est : comment l’Etat sénégalais a pu octroyer les mêmes terrains à l’Italien puis à ces honorables dames ?
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