A tous ceux qui évoquent le non respect des lois républicaines à Touba, dans le cas de Moustapha Cissé Lo, accusé d'injures publiques portées à un haut dignitaire mouride, je leur rappelle que, comme la loi sur la parité sur les listes électorales, le non respect des lois républicaines s'y était déjà produit devant des autorités de la République qui se sont totalement dérobées de leur responsabilité. Comment comprendre pareille situations ? Touba se prévaut d'un "statut spécial" où les lois de la République ne s'appliquent qu'avec l'assentiment du Khalif Général!
Ce « statut spécial » découle naturellement, selon les dignitaires mourides, du statut juridique de la citée de Touba, qui est une « propriété privée » de la famille de son fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba. Tant qu'il en sera ainsi, il n'est possible de faire à Touba que ce que le dépositaire de cette « propriété privée » y autorise. C'est pour cela que l'application de la loi sur la parité dans les listes électorales n'a pas été autorisée à Touba, mais fut appliquée à Porokhane et à Darou Mousty, qui sont aussi des citées religieuses murid, mais ne sont pas, comme Touba, « une propriété privée » de la famille du fondateur du muridisme. Donc la parité sur les listes électorales n'a pas été appliquée à Touba du fait de ce « statut spécial » que le gouvernement tarde à formaliser dans la législation de la République, et non à cause de son statut de citée religieuse murid.
Ainsi, malgré ce qu'en ont dit certains murid, la loi sur la parité n'est pas incompatible avec les enseignements de Bamba, sinon, comment comprendre qu'elle ait été appliquée à Porokhane et à Darou Mousty ? De même, si cette loi était incompatible avec l'Islam, comment elle aurait pu être appliquée à Médina Ngounass dans le Kolda, à Tivaouane, et à Kaolack ? L'amalgame sur la nature de la citée de Touba qui est, en même temps, une « propriété privée », et une « citée religieuse », a conduit à ignorer le fait que sur toute l'étendue du territoire, parmi les 602 collectivités locales concernées, seule une, Touba, n'a pas respecté la loi sur la parité en vertu d'un « statut spécial » naturel que lui confère son titre de « propriété privée ». Et cela, de la même manière que le Vatican en Italie, à Rome, où les lois de la République Italienne ne s'appliquent que sur leurs aspects acceptés par l'Eglise, du fait que, précisément, il est une « propriété privée » de l'Eglise, que la République Italienne a formalisée. C'est en vertu de cette spécificité que le Khalif Général des murid vient de bannir de Touba, certains de ses habitats, pour « délit de convictions religieuses » contraires aux enseignements de Bamba. Donc, ce qui reste à faire dans notre pays, pour lever toute équivoque sur l'application des lois républicaines, c'est d'être aussi « républicain » que l'Italie, en formalisant ce « statut spécial ».
La reconnaissance du « statut spécial » de Touba en vertu de sa nature juridique de « propriété privée », ne peut donner prétexte, en aucune manière, pour en faire de même pour les autres citées religieuses, qui ne sont pas des « propriétés privées » de la famille de leurs fondateurs, encore moins, pour justifier la nécessité d'un « statut spécial » pour la Casamance, comme une solution à la crise qui y sévit, puisqu'elle n'est pas reconnue comme « propriété privée » du MFDC. Ce sont ces amalgames, auxquels il faut mettre fin le plus rapidement possible, qui constituent un véritable danger pour la cohésion sociale de notre peuple, et la stabilité légendaire de notre pays. C'est donc, sous l'angle de ce « statut spécial » naturel qu'il faudrait lire ce qui est advenu à Moustapha Cissé LO, qui a présenté des excuses publiques, tout en s'abstenant de saisir la justice, mais aussi, l'attitude de l'Etat, qui s'est vite ravisé en libérant les présumés coupables « d'incendies volontaires », après avoir agi, dans cette histoire, en ignorant ce « statut spécial ». La condamnation publique, des « actes de violence » perpétrés à Touba, que vient de faire le Khalif Générral des murid, laisse présager, que l'Etat aurait pu exercer l'autorité de la République dans cette affaire, s'il ne s'était pas précipité pour monter sur ses « grands chevaux de républicains », comme l'a fait Madame le Premier Ministre, en ignorant totalement le « statut spécial » naturel de Touba.
Pourtant, l'Etat s‘en était pris autrement, dans le cas de trafic d'armes à Touba. En effet, la police n'était elle pas intervenue pour arrêter un groupe de trafiquants d'armes à Touba avec l'autorisation préalable du Khalif Général? C'est donc une preuve, tout à fait récente, du fait que l'Etat sait pertinemment qu'il ne peut pas intervenir dans une propriété privée, sans l'autorisation du propriétaire ou d'un « mandat » du Procureur présenté au propriétaire. Dans le cas de Moustapha Lo, il s'est précipité devant l'urgence de porter « assistance à personne en danger », en oubliant les précautions d'usage quand on intervient dans une propriété privée. Si ce comportement de l'Etat n'est pas de l'amateurisme, ce serait la preuve d'une ignorance coupable des procédures en la matière ! Le cas de Moustapha Cissé Lo pose de nouveau la problématique du "statut spécial de Touba", que l'on ne saurait éviter de trancher définitivement, pour lever toute situation d'ambiguïté dans l'application des lois de la République. Le Chef de l'Etat devrait l'aborder dans le cadre de la réforme prochaine des Institutions de la République.
Ibrahima SENE
PIT/SENEGAL
Ce « statut spécial » découle naturellement, selon les dignitaires mourides, du statut juridique de la citée de Touba, qui est une « propriété privée » de la famille de son fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba. Tant qu'il en sera ainsi, il n'est possible de faire à Touba que ce que le dépositaire de cette « propriété privée » y autorise. C'est pour cela que l'application de la loi sur la parité dans les listes électorales n'a pas été autorisée à Touba, mais fut appliquée à Porokhane et à Darou Mousty, qui sont aussi des citées religieuses murid, mais ne sont pas, comme Touba, « une propriété privée » de la famille du fondateur du muridisme. Donc la parité sur les listes électorales n'a pas été appliquée à Touba du fait de ce « statut spécial » que le gouvernement tarde à formaliser dans la législation de la République, et non à cause de son statut de citée religieuse murid.
Ainsi, malgré ce qu'en ont dit certains murid, la loi sur la parité n'est pas incompatible avec les enseignements de Bamba, sinon, comment comprendre qu'elle ait été appliquée à Porokhane et à Darou Mousty ? De même, si cette loi était incompatible avec l'Islam, comment elle aurait pu être appliquée à Médina Ngounass dans le Kolda, à Tivaouane, et à Kaolack ? L'amalgame sur la nature de la citée de Touba qui est, en même temps, une « propriété privée », et une « citée religieuse », a conduit à ignorer le fait que sur toute l'étendue du territoire, parmi les 602 collectivités locales concernées, seule une, Touba, n'a pas respecté la loi sur la parité en vertu d'un « statut spécial » naturel que lui confère son titre de « propriété privée ». Et cela, de la même manière que le Vatican en Italie, à Rome, où les lois de la République Italienne ne s'appliquent que sur leurs aspects acceptés par l'Eglise, du fait que, précisément, il est une « propriété privée » de l'Eglise, que la République Italienne a formalisée. C'est en vertu de cette spécificité que le Khalif Général des murid vient de bannir de Touba, certains de ses habitats, pour « délit de convictions religieuses » contraires aux enseignements de Bamba. Donc, ce qui reste à faire dans notre pays, pour lever toute équivoque sur l'application des lois républicaines, c'est d'être aussi « républicain » que l'Italie, en formalisant ce « statut spécial ».
La reconnaissance du « statut spécial » de Touba en vertu de sa nature juridique de « propriété privée », ne peut donner prétexte, en aucune manière, pour en faire de même pour les autres citées religieuses, qui ne sont pas des « propriétés privées » de la famille de leurs fondateurs, encore moins, pour justifier la nécessité d'un « statut spécial » pour la Casamance, comme une solution à la crise qui y sévit, puisqu'elle n'est pas reconnue comme « propriété privée » du MFDC. Ce sont ces amalgames, auxquels il faut mettre fin le plus rapidement possible, qui constituent un véritable danger pour la cohésion sociale de notre peuple, et la stabilité légendaire de notre pays. C'est donc, sous l'angle de ce « statut spécial » naturel qu'il faudrait lire ce qui est advenu à Moustapha Cissé LO, qui a présenté des excuses publiques, tout en s'abstenant de saisir la justice, mais aussi, l'attitude de l'Etat, qui s'est vite ravisé en libérant les présumés coupables « d'incendies volontaires », après avoir agi, dans cette histoire, en ignorant ce « statut spécial ». La condamnation publique, des « actes de violence » perpétrés à Touba, que vient de faire le Khalif Générral des murid, laisse présager, que l'Etat aurait pu exercer l'autorité de la République dans cette affaire, s'il ne s'était pas précipité pour monter sur ses « grands chevaux de républicains », comme l'a fait Madame le Premier Ministre, en ignorant totalement le « statut spécial » naturel de Touba.
Pourtant, l'Etat s‘en était pris autrement, dans le cas de trafic d'armes à Touba. En effet, la police n'était elle pas intervenue pour arrêter un groupe de trafiquants d'armes à Touba avec l'autorisation préalable du Khalif Général? C'est donc une preuve, tout à fait récente, du fait que l'Etat sait pertinemment qu'il ne peut pas intervenir dans une propriété privée, sans l'autorisation du propriétaire ou d'un « mandat » du Procureur présenté au propriétaire. Dans le cas de Moustapha Lo, il s'est précipité devant l'urgence de porter « assistance à personne en danger », en oubliant les précautions d'usage quand on intervient dans une propriété privée. Si ce comportement de l'Etat n'est pas de l'amateurisme, ce serait la preuve d'une ignorance coupable des procédures en la matière ! Le cas de Moustapha Cissé Lo pose de nouveau la problématique du "statut spécial de Touba", que l'on ne saurait éviter de trancher définitivement, pour lever toute situation d'ambiguïté dans l'application des lois de la République. Le Chef de l'Etat devrait l'aborder dans le cadre de la réforme prochaine des Institutions de la République.
Ibrahima SENE
PIT/SENEGAL