Avec le jeûne du ramadan qui débute ce week-end, quelques joueurs encore en lice avec leurs sélections au Mondial-2014 pourraient voir leur quotidien chamboulé. Car si certains ont décidé de reporter le jeûne, d’autres comptent bien s’y conformer.
Depuis quelques années, les grands événements sportifs coïncident régulièrement avec l’observation du ramadan pour les compétiteurs musulmans. Avec le jeûne qui débute ce week-end, quelques joueurs encore en lice avec leurs sélections au Mondial-2014 pourraient ainsi voir leur quotidien transformé. Car si plusieurs équipes issues de pays musulmans (Iran, Côte d’Ivoire, Bosnie) ont d’ores et déjà été sorties de la compétition, quelques joueurs devraient tout de même observer le jeûne.
Pour les autres, les aménagements rendus possibles par les autorités religieuses constitueront une aide précieuse. Lorsqu’ils sont considérés comme "voyageurs", les musulmans ont la possibilité de reporter le mois de ramadan à une période ultérieure. Une "faveur" également accordée aux femmes enceintes ou aux malades.
Dans la plupart des cas, c’est cette solution qui est privilégiée par les joueurs "isolés" parmi des équipes où les autres confessions sont majoritaires, comme c’est par exemple le cas pour la France, la Suisse ou l'Allemagne.
Le milieu de terrain de la Mannschaft Mesut Özil a déjà fait son choix : "Je travaille et je vais continuer à le faire. Donc je ne ferai pas le ramadan car je travaille. C'est impossible pour moi de le faire cette année", explique-t-il.
Des sélectionneurs plus ou moins compréhensifs
Tous ne partagent pas ce choix. La majorité des joueurs de l’Algérie, s’ils se qualifient pour les huitièmes, ont par exemple prévu de respecter le ramadan au jour près, malgré les dangers afférents. Certains techniciens s’en accommodent, à l’image du sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps.
"Ce sont des sujets sensibles et délicats. Je n'ai rien à ordonner. On respecte la religion de tout le monde. Les joueurs ont l'habitude, ce n'est pas aujourd'hui que l'on découvre la situation. Je n'ai aucune inquiétude et chacun s'adaptera à la situation", a-t-il expliqué en conférence de presse.
D’autres, en revanche, ne masquent pas leur scepticisme. "Ca me paraît très compliqué de respecter strictement le ramadan pendant une Coupe du monde", explique par exemple Claude Leroy, qui a lui-même, par le passé, accompagné les internationaux de la sélection d'Oman pendant un ramadan. "Pour les matches à 13h ou à 17h, comment voulez-vous faire, surtout pour l'hydratation ? C'est impossible et même dangereux", explique l’ancien sélectionneur, qui a exercé au Cameroun, au Sénégal ou encore au Ghana.
Risque de blessure accru
Afin de se prémunir au mieux de ces dangers, les Algériens se sont offert les services du docteur Hakim Chalabi, ancien médecin du PSG. Ces dernières années, il a mené de nombreux travaux sur le jeûne chez les footballeurs et est devenu l’un des référents de la FIFA en la matière.
"C'est une période où le risque de blessures augmente, notamment au niveau des lombaires, des articulations et des muscles", indique-t-il. Des blessures qui peuvent survenir surtout en raison de la déshydratation et non de l'absence d'alimentation.
"Le niveau de nutrition doit changer. Il faut aussi modifier la qualité des aliments, afin de s'adapter à l'exercice. Les joueurs doivent mieux s'hydrater. Nous leur conseillons en outre d'allonger la durée de leur sieste pendant l'après-midi, afin de récupérer une partie de leur temps de sommeil", ajoute-t-il.
Madjid Bougherra, l’expérimenté capitaine de la sélection algérienne, applique ces consignes à la lettre depuis de nombreuses années. En fonction des conditions, il n’exclut pas de mettre son jeûne entre parenthèses : "Le plus dur, c'est l'hydratation. Mais ça va, le climat est bon. Certains joueurs peuvent reporter leurs jours. À titre personnel, je vais voir en fonction de mon état physique mais je pense le faire."
Climat favorable et transcendance
Un optimisme partagé par beaucoup, notamment en raison du climat favorable au Brésil en cette saison. Les musulmans désireux de respecter le calendrier officiel du ramadan auront en effet un allié de taille : le soleil, qui se couche autour de 17h30, lançant la rupture du jeûne. À titre de comparaison, les athlètes engagés aux Jeux olympiques de Londres, en 2012, devaient attendre parfois jusqu’à 21h pour s'alimenter.
Reste que parfois, le ramadan peut même s’avérer un soutien majeur pour certains joueurs, galvanisés par la pratique. "C'est plus mental. Souvent, il faut montrer aux entraîneurs qui ne sont pas d'accord (avec le fait que l'on observe le ramadan, NDLR) qu'on est là à 200 %. J'ai pu être un peu boycotté à cause de ça, on était trois ou quatre musulmans à l'entraînement mais on était toujours les premiers en tests physiques. On s'en sortait sans problème", confie un compétiteur à l’AFP.
Un phénomène de transcendance qu’Hakim Chalabi confirme : "On nous demandait souvent d'inciter les joueurs à ne pas observer le jeûne", raconte l'ex-médecin du Paris SG au sujet de ses diverses expériences en Europe. "Mais curieusement, il y a des sportifs qui ont de meilleurs résultats pendant le ramadan parce que le jeûne est désiré. Cela peut même devenir une aide spirituelle et psychologique", assure-t-il.
Avec AFP
Depuis quelques années, les grands événements sportifs coïncident régulièrement avec l’observation du ramadan pour les compétiteurs musulmans. Avec le jeûne qui débute ce week-end, quelques joueurs encore en lice avec leurs sélections au Mondial-2014 pourraient ainsi voir leur quotidien transformé. Car si plusieurs équipes issues de pays musulmans (Iran, Côte d’Ivoire, Bosnie) ont d’ores et déjà été sorties de la compétition, quelques joueurs devraient tout de même observer le jeûne.
Pour les autres, les aménagements rendus possibles par les autorités religieuses constitueront une aide précieuse. Lorsqu’ils sont considérés comme "voyageurs", les musulmans ont la possibilité de reporter le mois de ramadan à une période ultérieure. Une "faveur" également accordée aux femmes enceintes ou aux malades.
Dans la plupart des cas, c’est cette solution qui est privilégiée par les joueurs "isolés" parmi des équipes où les autres confessions sont majoritaires, comme c’est par exemple le cas pour la France, la Suisse ou l'Allemagne.
Le milieu de terrain de la Mannschaft Mesut Özil a déjà fait son choix : "Je travaille et je vais continuer à le faire. Donc je ne ferai pas le ramadan car je travaille. C'est impossible pour moi de le faire cette année", explique-t-il.
Des sélectionneurs plus ou moins compréhensifs
Tous ne partagent pas ce choix. La majorité des joueurs de l’Algérie, s’ils se qualifient pour les huitièmes, ont par exemple prévu de respecter le ramadan au jour près, malgré les dangers afférents. Certains techniciens s’en accommodent, à l’image du sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps.
"Ce sont des sujets sensibles et délicats. Je n'ai rien à ordonner. On respecte la religion de tout le monde. Les joueurs ont l'habitude, ce n'est pas aujourd'hui que l'on découvre la situation. Je n'ai aucune inquiétude et chacun s'adaptera à la situation", a-t-il expliqué en conférence de presse.
D’autres, en revanche, ne masquent pas leur scepticisme. "Ca me paraît très compliqué de respecter strictement le ramadan pendant une Coupe du monde", explique par exemple Claude Leroy, qui a lui-même, par le passé, accompagné les internationaux de la sélection d'Oman pendant un ramadan. "Pour les matches à 13h ou à 17h, comment voulez-vous faire, surtout pour l'hydratation ? C'est impossible et même dangereux", explique l’ancien sélectionneur, qui a exercé au Cameroun, au Sénégal ou encore au Ghana.
Risque de blessure accru
Afin de se prémunir au mieux de ces dangers, les Algériens se sont offert les services du docteur Hakim Chalabi, ancien médecin du PSG. Ces dernières années, il a mené de nombreux travaux sur le jeûne chez les footballeurs et est devenu l’un des référents de la FIFA en la matière.
"C'est une période où le risque de blessures augmente, notamment au niveau des lombaires, des articulations et des muscles", indique-t-il. Des blessures qui peuvent survenir surtout en raison de la déshydratation et non de l'absence d'alimentation.
"Le niveau de nutrition doit changer. Il faut aussi modifier la qualité des aliments, afin de s'adapter à l'exercice. Les joueurs doivent mieux s'hydrater. Nous leur conseillons en outre d'allonger la durée de leur sieste pendant l'après-midi, afin de récupérer une partie de leur temps de sommeil", ajoute-t-il.
Madjid Bougherra, l’expérimenté capitaine de la sélection algérienne, applique ces consignes à la lettre depuis de nombreuses années. En fonction des conditions, il n’exclut pas de mettre son jeûne entre parenthèses : "Le plus dur, c'est l'hydratation. Mais ça va, le climat est bon. Certains joueurs peuvent reporter leurs jours. À titre personnel, je vais voir en fonction de mon état physique mais je pense le faire."
Climat favorable et transcendance
Un optimisme partagé par beaucoup, notamment en raison du climat favorable au Brésil en cette saison. Les musulmans désireux de respecter le calendrier officiel du ramadan auront en effet un allié de taille : le soleil, qui se couche autour de 17h30, lançant la rupture du jeûne. À titre de comparaison, les athlètes engagés aux Jeux olympiques de Londres, en 2012, devaient attendre parfois jusqu’à 21h pour s'alimenter.
Reste que parfois, le ramadan peut même s’avérer un soutien majeur pour certains joueurs, galvanisés par la pratique. "C'est plus mental. Souvent, il faut montrer aux entraîneurs qui ne sont pas d'accord (avec le fait que l'on observe le ramadan, NDLR) qu'on est là à 200 %. J'ai pu être un peu boycotté à cause de ça, on était trois ou quatre musulmans à l'entraînement mais on était toujours les premiers en tests physiques. On s'en sortait sans problème", confie un compétiteur à l’AFP.
Un phénomène de transcendance qu’Hakim Chalabi confirme : "On nous demandait souvent d'inciter les joueurs à ne pas observer le jeûne", raconte l'ex-médecin du Paris SG au sujet de ses diverses expériences en Europe. "Mais curieusement, il y a des sportifs qui ont de meilleurs résultats pendant le ramadan parce que le jeûne est désiré. Cela peut même devenir une aide spirituelle et psychologique", assure-t-il.
Avec AFP