Ce trafic de tickets restaurant a été mis à nu à la suite d’un audit réalisé dans la gestion 2018-2019. Durant cette période, Ndèye Thioro D. aurait soustrait 103 mille tickets d’une valeur de 207 millions francs au préjudice de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Un butin que la mise en cause aurait remis à son amie d’enfance Mame Diarra D. Cette dernière utilisait les tickets pour faire des achats d’appareils électroménagers au niveau de l’hypermarché exclusive. Quand l’Institution a constaté qu’elle payait beaucoup plus de ce qu’elle devait réellement à ses prestataires agréés, elle a commandité un audit, avant de saisir la sûreté urbaine d’une plainte contre X. Tous les prestataires ont défilé un à un devant les enquêteurs. Le directeur de la Brioche dorée a dit que l’Ipres ne lui avait pas fixé un plafond pour la restauration de son personnel. Le gérant du restaurant Keur-gui a soutenu que tout au début il avait un seul restaurant. Du fait de l’accroissement de ses activités, il a finalement ouvert trois restaurants. Le responsable de l’hypermarché exclusive a, pour sa part, soutenu que Mame Diarra D. se présentait avec des blocs de tickets pour les échanger avec du matériel électroménager. Elle était même surnommée « madame ticket ». À son tour, Mame Diarra D. a expliqué qu’elle est restauratrice à ses heures perdues. Elle faisait partie des prestataires de l’Ipres qui lui payait avec des tickets. N’étant pas convaincus de la version de Mame Diarra, les limiers ont cuisiné sa copine Ndèye Thioro D. En service à la direction des ressources humaines de L’Ipres, cette dernière a confié que la gestion des tickets était collégiale. Ses deux collègues de bureau Ramata N. et Mame Thierno T. détenaient aussi les clés de l’armoire où se trouvaient les tickets. Mame Thierno a finalement bénéficié d’un non-lieu. Quant à Ramata N., elle n’a jamais été interpellée.
« J’ai fait 865 jours de détention préventive. J’ai failli… »
Poursuivie pour détournement de deniers publics, Ndèye Thioro D. a été appelée hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Mariée et mère de trois enfants, la prévenue a encore clamé son innocence. « J’ai fait 865 jours de détention préventive. J’ai failli à ma mission de mère et d’épouse. Alors que j’ai agi en fonction des instructions de ma hiérarchie. Je demande uniquement que le droit soit dit pour que je puisse retourner auprès de ma famille », a imploré Ndèye Thioro, la voix étreinte par l’émotion. Sa coaccusée Mame Diarra D. qui a comparu libre, a maintenu ses déclarations préliminaires.
Poursuivie pour recel, elle a allégué: « Ndèye Thioro est une personne intègre. Elle ne m’a jamais donné de tickets ». Selon monsieur Diouf, les tickets étaient aussi falsifiés. Il a été nommé directeur des affaires juridiques de L’Ipres un mois avant l’éclatement du scandale. Entendue en qualité de témoin, Sokha Tine D. a souligné qu’elle était prestataire dans le domaine de la restauration de 2016 à 2017. « On ne m’a jamais signalé l’existence de faux tickets. Mais, l’Ipres m’avait tirée vers le bas. Elle avait agréé d’autres restaurants alors que je faisais des prestations de qualité. C’est pourquoi j’ai rompu notre collaboration », a-t-elle expliqué. Commis par L’Ipres, Me Arona Bass a demandé 250 millions francs, à titre de réparation. De l’avis du maître des poursuites, Ndèye Thioro a posé des actes de précarisation dans la gestion des tickets. Il a ainsi sollicité 5 ans ferme contre elle et la relaxe pour sa co-prévenue. Me Ibrahima Mbengue et ses confrères ont plaidé la relaxe des deux amies. Pour Me Seydou Diagne, on ne peut pas parler de détournement de deniers publics. Car il n’y a pas un franc de l’État dans le budget de l’Ipres. « C’est pourquoi vous n’avez pas vu l’Agent judiciaire de l’Etat dans la salle », a fait observer le conseil. L’affaire sera vidée le 19 janvier 2023.
Rewmi
« J’ai fait 865 jours de détention préventive. J’ai failli… »
Poursuivie pour détournement de deniers publics, Ndèye Thioro D. a été appelée hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Mariée et mère de trois enfants, la prévenue a encore clamé son innocence. « J’ai fait 865 jours de détention préventive. J’ai failli à ma mission de mère et d’épouse. Alors que j’ai agi en fonction des instructions de ma hiérarchie. Je demande uniquement que le droit soit dit pour que je puisse retourner auprès de ma famille », a imploré Ndèye Thioro, la voix étreinte par l’émotion. Sa coaccusée Mame Diarra D. qui a comparu libre, a maintenu ses déclarations préliminaires.
Poursuivie pour recel, elle a allégué: « Ndèye Thioro est une personne intègre. Elle ne m’a jamais donné de tickets ». Selon monsieur Diouf, les tickets étaient aussi falsifiés. Il a été nommé directeur des affaires juridiques de L’Ipres un mois avant l’éclatement du scandale. Entendue en qualité de témoin, Sokha Tine D. a souligné qu’elle était prestataire dans le domaine de la restauration de 2016 à 2017. « On ne m’a jamais signalé l’existence de faux tickets. Mais, l’Ipres m’avait tirée vers le bas. Elle avait agréé d’autres restaurants alors que je faisais des prestations de qualité. C’est pourquoi j’ai rompu notre collaboration », a-t-elle expliqué. Commis par L’Ipres, Me Arona Bass a demandé 250 millions francs, à titre de réparation. De l’avis du maître des poursuites, Ndèye Thioro a posé des actes de précarisation dans la gestion des tickets. Il a ainsi sollicité 5 ans ferme contre elle et la relaxe pour sa co-prévenue. Me Ibrahima Mbengue et ses confrères ont plaidé la relaxe des deux amies. Pour Me Seydou Diagne, on ne peut pas parler de détournement de deniers publics. Car il n’y a pas un franc de l’État dans le budget de l’Ipres. « C’est pourquoi vous n’avez pas vu l’Agent judiciaire de l’Etat dans la salle », a fait observer le conseil. L’affaire sera vidée le 19 janvier 2023.
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