Le document porte «sur la gestion de La Poste de janvier 2013 à avril 2017». Ses 55 pages flétrissent la gestion du directeur général de l’entreprise, Siré Dia. Surliquidité de façade, népotisme, appels d’offre douteux, management bancal… : le «postier lambda» n’y est pas allé de main morte.
Ses motivations ? Premièrement : «En interne, une plus grande conscientisation des employés est nécessaire parce que la viabilité de l’outil de travail (…) est en question.»
Deuxièmement : «Au niveau externe à l’entreprise», il s’agit «d’informer les autorités, si elles ne sont pas encore au courant; de donner des pistes d’enquêtes aux différentes institutions publiques de contrôle (Cour des comptes, IGE, Ofnac, Centif…); de prendre à témoin les Sénégalais que ce qui s’est fait et se fait depuis quelques temps, ne se fait pas avec la complicité de tous les agents».
Sous les habits d’un lanceur d’alerte, le «postier lambda» accuse : « Le directeur général, Siré Dia, nommé en décembre 2012 et qui fera valoir ses droits à la retraite en mai 2017, a posé des actes inédits dans l’histoire de la gestion d’une entité publique et aux conséquences désastreuses pour l’entreprise et le Sénégal. On est arrivé à un point où, dans la marche de La Poste, l’alerte doit être sonnée ».
Pourquoi un message anonyme ? Évident ! «L’anonymat répond à un souci de préserver l’emploi d’un travailleur, confesse-t-il. Les individus concernés par ces dénonciations sont notablement connus pour n’avoir aucune gêne à exercer une violence sur la vie professionnelle de fonctionnaires qui s’opposent à leurs pratiques néfastes. Un autre souci est de ne pas orienter le débat vers la légitimité, la crédibilité de l’auteur et que sais-je encore sur sa personne, sa carrière pour créer des contre-feux et vicier le débat ».
Nous avons tenté de joindre le directeur général de La Poste pour recueillir sa réaction. En vain. S’il désire répondre, notre site lui est ouvert. D’ici là , nous vous proposons l’intégralité du document scindé en 8 parties.
À SUIVRE : Vent de scandale à La Poste (1/8) : Au bout de l’espoir, la désillusion
Ses motivations ? Premièrement : «En interne, une plus grande conscientisation des employés est nécessaire parce que la viabilité de l’outil de travail (…) est en question.»
Deuxièmement : «Au niveau externe à l’entreprise», il s’agit «d’informer les autorités, si elles ne sont pas encore au courant; de donner des pistes d’enquêtes aux différentes institutions publiques de contrôle (Cour des comptes, IGE, Ofnac, Centif…); de prendre à témoin les Sénégalais que ce qui s’est fait et se fait depuis quelques temps, ne se fait pas avec la complicité de tous les agents».
Sous les habits d’un lanceur d’alerte, le «postier lambda» accuse : « Le directeur général, Siré Dia, nommé en décembre 2012 et qui fera valoir ses droits à la retraite en mai 2017, a posé des actes inédits dans l’histoire de la gestion d’une entité publique et aux conséquences désastreuses pour l’entreprise et le Sénégal. On est arrivé à un point où, dans la marche de La Poste, l’alerte doit être sonnée ».
Pourquoi un message anonyme ? Évident ! «L’anonymat répond à un souci de préserver l’emploi d’un travailleur, confesse-t-il. Les individus concernés par ces dénonciations sont notablement connus pour n’avoir aucune gêne à exercer une violence sur la vie professionnelle de fonctionnaires qui s’opposent à leurs pratiques néfastes. Un autre souci est de ne pas orienter le débat vers la légitimité, la crédibilité de l’auteur et que sais-je encore sur sa personne, sa carrière pour créer des contre-feux et vicier le débat ».
Nous avons tenté de joindre le directeur général de La Poste pour recueillir sa réaction. En vain. S’il désire répondre, notre site lui est ouvert. D’ici là , nous vous proposons l’intégralité du document scindé en 8 parties.
À SUIVRE : Vent de scandale à La Poste (1/8) : Au bout de l’espoir, la désillusion
Vent de scandale à La Poste (1/8) : Au bout de l’espoir, la désillusion
DOCUMENT - "La Poste est une Société Nationale, qui constitue l'une des plus anciennes organisations publiques au Sénégal à côté de l’Administration centrale de l’Etat. Elle est aussi, aujourd’hui, l'un des plus grands employeurs de ce pays avec près de 3000 employés. Cette entreprise publique mérite une attention particulière pour plusieurs raisons :
son personnel est éparpillé à travers tout le territoire national avec ses nombreux bureaux de poste, ses agences et centres d’exploitation que l'on trouve dans certains villages très reculés du Sénégal ;
elle a une tradition de gestion hybride: ses procédures et pratiques administratives sont inspirées de l'Administration publique centrale alors qu'elle est une entreprise à gestion autonome avec des exigences de résultat dans un environnement de rude concurrence;
elle est une organisation où l'on peut retrouver un agent dont le grand-père, le père, la femme, les beaux-parents et les voisins (avec la tradition des coopératives d'habitat) sont tous des postiers.
Vu le risque de conséquences sociales désastreuses en cas de crise, cette organisation mérite certainement une attention particulière.
Vous pouvez aussi lire l'article : Vent de scandale à La Poste : Mémoire d’un lanceur d’alerte
En 2012, avec l'avènement du Président Macky Sall, Monsieur Siré Dia en devient le Directeur Général. La nomination de l'homme, inspecteur des Postes et parent proche du nouveau Président, au sortir d'un long et violent bras de fer entre son prédécesseur et le syndicat le plus représentatif (le SNTPT), avait suscité beaucoup d'espoir.
Après plus de quatre ans de magistère, un bilan de M. Dia s'impose. Un prospectus qui retrace ses réalisations a été produit par ses services et distribué lors de la présentation des vœux dans l’entreprise au début de l’année 2017. Dans ce dernier, sont évoqués, en détails, comme réalisations, des voitures et des serveurs informatiques achetés, des bâtiments rénovés et un nombre élevé de reclassements d'agents effectués durant les 4 ans. Il n’y est pas fait mention d'objectifs bien définis et les taux de réalisation associés en termes de chiffre d'affaires, de maîtrise des coûts, en somme de résultat. Il y est encore moins évoqué des stratégies de positionnement sur nos différents marchés de prédilection (courrier, transfert d'argent, services financiers...).
Ce bilan manque étonnamment de chiffres. Pourtant, les états financiers, adoptés avec des sérieuses réserves des commissaires aux comptes, renseignent d’une perte nette de plus de 4 milliards de francs CFA en 2013, sa première année de gestion. Cette contre performance est constaté malgré des produits surtout financiers gonflés (à hauteur de 5 milliards). Et depuis lors, aucun autre état financier n’est sorti.
S’il est incontestable que depuis 2013, l'entreprise est constamment hyper liquide, il faut sérieusement se pencher sur la provenance et la destination véritable de cette importante masse d'argent. Aussi, est-il important de s'interroger sur les effets de ce nouveau modèle et sur sa viabilité." (À suivre)
son personnel est éparpillé à travers tout le territoire national avec ses nombreux bureaux de poste, ses agences et centres d’exploitation que l'on trouve dans certains villages très reculés du Sénégal ;
elle a une tradition de gestion hybride: ses procédures et pratiques administratives sont inspirées de l'Administration publique centrale alors qu'elle est une entreprise à gestion autonome avec des exigences de résultat dans un environnement de rude concurrence;
elle est une organisation où l'on peut retrouver un agent dont le grand-père, le père, la femme, les beaux-parents et les voisins (avec la tradition des coopératives d'habitat) sont tous des postiers.
Vu le risque de conséquences sociales désastreuses en cas de crise, cette organisation mérite certainement une attention particulière.
Vous pouvez aussi lire l'article : Vent de scandale à La Poste : Mémoire d’un lanceur d’alerte
En 2012, avec l'avènement du Président Macky Sall, Monsieur Siré Dia en devient le Directeur Général. La nomination de l'homme, inspecteur des Postes et parent proche du nouveau Président, au sortir d'un long et violent bras de fer entre son prédécesseur et le syndicat le plus représentatif (le SNTPT), avait suscité beaucoup d'espoir.
Après plus de quatre ans de magistère, un bilan de M. Dia s'impose. Un prospectus qui retrace ses réalisations a été produit par ses services et distribué lors de la présentation des vœux dans l’entreprise au début de l’année 2017. Dans ce dernier, sont évoqués, en détails, comme réalisations, des voitures et des serveurs informatiques achetés, des bâtiments rénovés et un nombre élevé de reclassements d'agents effectués durant les 4 ans. Il n’y est pas fait mention d'objectifs bien définis et les taux de réalisation associés en termes de chiffre d'affaires, de maîtrise des coûts, en somme de résultat. Il y est encore moins évoqué des stratégies de positionnement sur nos différents marchés de prédilection (courrier, transfert d'argent, services financiers...).
Ce bilan manque étonnamment de chiffres. Pourtant, les états financiers, adoptés avec des sérieuses réserves des commissaires aux comptes, renseignent d’une perte nette de plus de 4 milliards de francs CFA en 2013, sa première année de gestion. Cette contre performance est constaté malgré des produits surtout financiers gonflés (à hauteur de 5 milliards). Et depuis lors, aucun autre état financier n’est sorti.
S’il est incontestable que depuis 2013, l'entreprise est constamment hyper liquide, il faut sérieusement se pencher sur la provenance et la destination véritable de cette importante masse d'argent. Aussi, est-il important de s'interroger sur les effets de ce nouveau modèle et sur sa viabilité." (À suivre)
Vent de scandale à La Poste (3/8) : Un parapluie nommé Macky ?
Macky Sall, président de la République
Selon l’auteur de «Mémoire d’un postier lambda», un document parvenu à Seneweb et qui pointe la gestion de l’entreprise de janvier 2013 à avril 2017, La Poste doit des sommes importantes au Trésor. Une ardoise qu’elle ne parvient pas à effacer, malgré les relances du créancier. Au niveau de la Direction générale de la Comptabilité publique et au Trésor, on croit savoir que si le directeur de La Poste, Siré Dia, s’offre cette liberté, c’est parce qu’il bénéficie de la «protection» du chef de l’État dont il est apparenté.
DOCUMENT - "De tout temps, La Poste a toujours eu des difficultés à rembourser à temps les sommes dues au Trésor. Mais elle s’arrangeait toujours, en fonction de la situation de sa Trésorerie du moment, pour honorer cette dette. Depuis l’arrivée de Monsieur Dia, La Poste, volontairement, n’a pas reversé ces sommes au Trésor public pendant une longue période.
Au niveau de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT), de hauts fonctionnaires renseignent que les différentes relances faites au DG de La Poste ne servent à rien. S’il est invité à des réunions pour voir comment résoudre cette situation, il envoie des sous-fifres qui n’ont aucune prérogative dans ce domaine.
Lors de la mission des experts du FMI, dans le cadre de la revue conjointe de l’Initiative de Soutien à la Politique Economique (ISPE), au troisième trimestre de l’année 2016, une fin de non-recevoir a été servie à l’invitation de La Poste de participer à la discussion avec cette importante institution internationale partenaire stratégique du Sénégal, sous le prétexte que le Directeur Général était hors du territoire national. Les hauts commis de l’Etat, qui sont dans les régies financières, assimilent ce comportement à de l’arrogance et une tentative d’humilier le Ministère des Finances et ses agents. Ils s’en sont plaints à maintes reprises auprès de la hiérarchie.
Dans les couloirs de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor, il se dit que ce DG est parent proche du Président et qu’il bénéficie, à ce titre, de son soutien sans faille. Celui qui lui trouve des poux perd son fauteuil. Du fait de ce laxisme délibéré de la part des gestionnaires des sous de la République, cette dette s’accroit à un rythme exponentiel et atteint aujourd’hui un niveau alarmant.
La mission d’experts du FMI, qui vient périodiquement évaluer l’économie sénégalaise, à son périple du premier semestre de 2017, avait comme priorité d’éclaircir les relations entre La Poste et le Trésor. A ce titre, ces experts se sont, cette fois, déplacés à la Direction Générale de La Poste avec des agents du Ministère des Finances, le 06 avril 2017, pour scruter cette situation qui participe à «plomber le développement du Sénégal». Cette réunion, tenue à la Salle de Conférence de la Direction générale de La Poste, a été l’occasion pour ces experts, dirigés par Ali Mansor, de constater l’incurie d’une grande partie du top management.
D’après des retours d’information, ils ont été stupéfaits de constater le niveau faible de la plupart des participants à cette rencontre. Des directeurs qui ont en charge des domaines stratégiques de la boite ont été incapables de répondre correctement à des questions techniques élémentaires ou ont fourni des réponses incohérentes pensant pouvoir les bluffer aussi facilement.
Lire aussi l'article : Vent de scandale à La Poste : Mémoire d’un lanceur d’alerte
Il n’existe aucun doute qu’à La Poste aujourd’hui, les ressources financières qui permettent de faire face aux charges n’ont pas pour origine la vente d’une production. L’embellie financière actuelle de l’entreprise est le fruit d’une soustraction continue, par le biais du mécanisme de la compense, de fonds collectés, par le Trésor, pour assurer les dépenses budgétaires de l’Etat. S’il faut bien avouer qu’une telle pratique existait bien avant 2013, il est clair qu’elle a été exacerbée ces 4 dernières années." (À suivre)
Macky Sall, président de la République
Selon l’auteur de «Mémoire d’un postier lambda», un document parvenu à Seneweb et qui pointe la gestion de l’entreprise de janvier 2013 à avril 2017, La Poste doit des sommes importantes au Trésor. Une ardoise qu’elle ne parvient pas à effacer, malgré les relances du créancier. Au niveau de la Direction générale de la Comptabilité publique et au Trésor, on croit savoir que si le directeur de La Poste, Siré Dia, s’offre cette liberté, c’est parce qu’il bénéficie de la «protection» du chef de l’État dont il est apparenté.
DOCUMENT - "De tout temps, La Poste a toujours eu des difficultés à rembourser à temps les sommes dues au Trésor. Mais elle s’arrangeait toujours, en fonction de la situation de sa Trésorerie du moment, pour honorer cette dette. Depuis l’arrivée de Monsieur Dia, La Poste, volontairement, n’a pas reversé ces sommes au Trésor public pendant une longue période.
Au niveau de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT), de hauts fonctionnaires renseignent que les différentes relances faites au DG de La Poste ne servent à rien. S’il est invité à des réunions pour voir comment résoudre cette situation, il envoie des sous-fifres qui n’ont aucune prérogative dans ce domaine.
Lors de la mission des experts du FMI, dans le cadre de la revue conjointe de l’Initiative de Soutien à la Politique Economique (ISPE), au troisième trimestre de l’année 2016, une fin de non-recevoir a été servie à l’invitation de La Poste de participer à la discussion avec cette importante institution internationale partenaire stratégique du Sénégal, sous le prétexte que le Directeur Général était hors du territoire national. Les hauts commis de l’Etat, qui sont dans les régies financières, assimilent ce comportement à de l’arrogance et une tentative d’humilier le Ministère des Finances et ses agents. Ils s’en sont plaints à maintes reprises auprès de la hiérarchie.
Dans les couloirs de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor, il se dit que ce DG est parent proche du Président et qu’il bénéficie, à ce titre, de son soutien sans faille. Celui qui lui trouve des poux perd son fauteuil. Du fait de ce laxisme délibéré de la part des gestionnaires des sous de la République, cette dette s’accroit à un rythme exponentiel et atteint aujourd’hui un niveau alarmant.
La mission d’experts du FMI, qui vient périodiquement évaluer l’économie sénégalaise, à son périple du premier semestre de 2017, avait comme priorité d’éclaircir les relations entre La Poste et le Trésor. A ce titre, ces experts se sont, cette fois, déplacés à la Direction Générale de La Poste avec des agents du Ministère des Finances, le 06 avril 2017, pour scruter cette situation qui participe à «plomber le développement du Sénégal». Cette réunion, tenue à la Salle de Conférence de la Direction générale de La Poste, a été l’occasion pour ces experts, dirigés par Ali Mansor, de constater l’incurie d’une grande partie du top management.
D’après des retours d’information, ils ont été stupéfaits de constater le niveau faible de la plupart des participants à cette rencontre. Des directeurs qui ont en charge des domaines stratégiques de la boite ont été incapables de répondre correctement à des questions techniques élémentaires ou ont fourni des réponses incohérentes pensant pouvoir les bluffer aussi facilement.
Lire aussi l'article : Vent de scandale à La Poste : Mémoire d’un lanceur d’alerte
Il n’existe aucun doute qu’à La Poste aujourd’hui, les ressources financières qui permettent de faire face aux charges n’ont pas pour origine la vente d’une production. L’embellie financière actuelle de l’entreprise est le fruit d’une soustraction continue, par le biais du mécanisme de la compense, de fonds collectés, par le Trésor, pour assurer les dépenses budgétaires de l’Etat. S’il faut bien avouer qu’une telle pratique existait bien avant 2013, il est clair qu’elle a été exacerbée ces 4 dernières années." (À suivre)
Vent de scandale à La Poste (2/8) : Surliquidité de façade
Malgré un chiffre d’affaires en chute libre, depuis 2013, La Poste présente une grande capacité financière. L’explication de ce paradoxe est à chercher dans les relations floues entre l’entreprise et le Trésor public.
DOCUMENT – "En décembre 2016, lors de l’examen du projet de budget du Ministère des Postes et des Télécommunications pour l’année 2017, à l’Assemblée nationale, le Ministre du Budget, Birima Mangara, affirma que La Poste était «redevable» à l’Etat de 130 milliards de francs CFA. Toujours à cette même Assemblée, un an auparavant, le Ministre des Postes, Yaya Abdoul Kane, indiquait que cette dette était d’environ 100 milliards. C’est dire que la dette de La Poste à l’égard de l’Etat avait augmenté de 30 milliards rien qu’au cours de l’année 2016. Cette analyse est confortée par l’affirmation de la Direction de la Prévision et des Etudes Economique, en novembre 2016 : «Depuis le début de l'année 2016, le trésor public a compensé des chèques CCP pour 86, 24 Milliards contre 63,183 milliards de remboursements obtenus, soit 23,057 milliards de tirage sur la trésorerie courante de l'année.»
Entre 2013 et fin 2016, pas moins de 60 milliards du Trésor public ont été consommés par La Poste, sans aucune politique étatique officiellement définie qui sous-tende ce phénomène. Le lundi 05 décembre 2016, dans le communiqué sanctionnant la 3ème revue de l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE) entre le Sénégal et le FMI, la Société Nationale La Poste a été évoquée. Il y est mentionné : «...Les opérations du Trésor, en proie à des difficultés dues à des arriérés de longue date et aux problèmes financiers de La Poste.» Cette «situation» est soulignée à la rubrique des freins internes à la croissance du pays. En d’autres termes, les relations entre La Poste et le Trésor, caractérisées par une assistance financière déguisée, non officielle et pas du tout maîtrisée, constitue aujourd’hui un des facteurs bloquants du développement de notre pays.
Si les finances d’une entreprise peuvent être étroitement assimilées à sa Trésorerie, alors La Poste, au moment de cette revue et de ce communiqué, n’avait aucun problème financier : les avoirs des tiers sont remboursés à la demande près sans délai ; les salaires sont payés avant le 25 du mois ; aucune tension particulière de Trésorerie dans les agences et bureaux de poste n’est à signaler ; les délais de paiement des fournisseurs sont connus pour être les plus réduits à Dakar… Les employés qui ont entendu le communiqué de ce bailleur de fonds (le FMI) se sont étonnés, car des difficultés financières n’étaient point ressenties, au contraire. Seulement, la provenance des fonds qui servent à faire face à toutes ces charges est à chercher. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui est constamment en chute depuis 2013, ne peut expliquer cette capacité financière extraordinaire et insoupçonnée de bailleurs de fonds traditionnels comme le FMI.
Pour mieux comprendre cette situation de surliquidité, il faudra bien interroger les relations de La Poste avec le Trésor public.
A/ La compensation : le mécanisme permettant le détournement de fonds public
La compensation bancaire est un mécanisme mis en œuvre par les banques et la BCEAO afin de compenser entre elles les créances et dettes qu'elles détiennent les unes sur les autres. Toutes les banques commerciales de la place et La Poste se retrouvent tous les jours sur une plateforme électronique, gérée par la BCEAO, pour déterminer le solde de leurs positions par rapport à chacune d’entre-elles. Au bout du compte, celles débitrices prélèvent de leur compte à la BCEAO pour compenser l’institution créditrice.
Chaque banque possède un compte logé à la Banque Centrale. La Poste, par contre, n’y dispose pas de compte. Seul le Trésor public, du fait en partie du principe de l’unicité de caisse de l’Etat, y détient un compte et toutes les opérations concernant les entités publiques y sont effectuées. Les montants des chèques tirés sur La Poste et présentés par les banques sont directement portés au débit du compte du Trésorier général logé à la BCEAO. Une convention a alors été signée, le 05 septembre 1996, entre l’État et le Groupe SN La Poste pour définir le cadre d’un éventuel recouvrement. Ainsi, à l’issue de la compensation entre banques, si La Poste doit de l’argent à une ou des banques, c’est le compte du Trésor qui est débité pour règlement. Charge à La Poste après d’alimenter le compte du Trésor logé aux Chèques Postaux du même montant. Ce qu’elle ne fait pas ou le fait en partie. C’est cet argent encaissé et retenu illégalement qui explique la surliquidité de La Poste depuis 2013. Cet argent s’élève à des dizaines de milliards par an depuis lors et constitue ce manque à gagner pour les Finances publiques dénoncé par le FMI.
Pour leur commande de pétrole auprès des majors du carburant (Shell, Total…), les gérants de stations-service, qui sont dans les zones où les banques ne sont pas implantées, versent des centaines de millions par jour dans les comptes des entreprises pétrolières logés à La Poste. Ces opérations ne servent qu’à faire transférer les montants des commandes effectuées dans les coins reculés. Ces énormes sommes font l’objet de demande de virement de la part des majors le lendemain vers leurs comptes dans les banques commerciales de la place. Alors, au moment de la compense dans l’après-midi, les banques commerciales réclament à La Poste ces sommes et le compte du Trésor à la Banque Centrale est débité du montant au profit de la banque commerciale. Seulement, La Poste qui avait encaissé l’argent en question, le conserve et ne le reverse pas au Trésor qui en a assuré réellement le paiement du transfert.
Illustration : Le gérant d’une station d’essence à Kaffrine verse, à La Poste, le 15 avril, la somme de 75 millions de FCFA sur le compte de Total Sénégal, pour une commande d’une quantité déterminée de gasoil. Il faxe son reçu de versement avec un bon de commande à la direction de Total Sénégal. Cette dernière, dès le lendemain, c'est-à -dire le 16 avril, donne à La Poste l’ordre de virer cette somme à son compte logé à la SGBS. A la compense, La Poste reconnaît devoir 75 millions à la SGBS et la somme est retirée du compte du Trésor à la Banque Centrale pour alimenter celui de la SGBS. Charge maintenant au Trésor public de recouvrer ces 75 millions auprès de La Poste conformément à la convention suscitée. En réalité, La Poste lui donne 20 millions ou rien, la plupart du temps.
Ces types d’opération se passent quotidiennement et peuvent être recensés sur toute l’étendue du territoire national. Il est donc aisé de deviner l’ampleur des montants en jeu." (À suivre)
Source : Seneweb.com
DOCUMENT – "En décembre 2016, lors de l’examen du projet de budget du Ministère des Postes et des Télécommunications pour l’année 2017, à l’Assemblée nationale, le Ministre du Budget, Birima Mangara, affirma que La Poste était «redevable» à l’Etat de 130 milliards de francs CFA. Toujours à cette même Assemblée, un an auparavant, le Ministre des Postes, Yaya Abdoul Kane, indiquait que cette dette était d’environ 100 milliards. C’est dire que la dette de La Poste à l’égard de l’Etat avait augmenté de 30 milliards rien qu’au cours de l’année 2016. Cette analyse est confortée par l’affirmation de la Direction de la Prévision et des Etudes Economique, en novembre 2016 : «Depuis le début de l'année 2016, le trésor public a compensé des chèques CCP pour 86, 24 Milliards contre 63,183 milliards de remboursements obtenus, soit 23,057 milliards de tirage sur la trésorerie courante de l'année.»
Entre 2013 et fin 2016, pas moins de 60 milliards du Trésor public ont été consommés par La Poste, sans aucune politique étatique officiellement définie qui sous-tende ce phénomène. Le lundi 05 décembre 2016, dans le communiqué sanctionnant la 3ème revue de l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE) entre le Sénégal et le FMI, la Société Nationale La Poste a été évoquée. Il y est mentionné : «...Les opérations du Trésor, en proie à des difficultés dues à des arriérés de longue date et aux problèmes financiers de La Poste.» Cette «situation» est soulignée à la rubrique des freins internes à la croissance du pays. En d’autres termes, les relations entre La Poste et le Trésor, caractérisées par une assistance financière déguisée, non officielle et pas du tout maîtrisée, constitue aujourd’hui un des facteurs bloquants du développement de notre pays.
Si les finances d’une entreprise peuvent être étroitement assimilées à sa Trésorerie, alors La Poste, au moment de cette revue et de ce communiqué, n’avait aucun problème financier : les avoirs des tiers sont remboursés à la demande près sans délai ; les salaires sont payés avant le 25 du mois ; aucune tension particulière de Trésorerie dans les agences et bureaux de poste n’est à signaler ; les délais de paiement des fournisseurs sont connus pour être les plus réduits à Dakar… Les employés qui ont entendu le communiqué de ce bailleur de fonds (le FMI) se sont étonnés, car des difficultés financières n’étaient point ressenties, au contraire. Seulement, la provenance des fonds qui servent à faire face à toutes ces charges est à chercher. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui est constamment en chute depuis 2013, ne peut expliquer cette capacité financière extraordinaire et insoupçonnée de bailleurs de fonds traditionnels comme le FMI.
Pour mieux comprendre cette situation de surliquidité, il faudra bien interroger les relations de La Poste avec le Trésor public.
A/ La compensation : le mécanisme permettant le détournement de fonds public
La compensation bancaire est un mécanisme mis en œuvre par les banques et la BCEAO afin de compenser entre elles les créances et dettes qu'elles détiennent les unes sur les autres. Toutes les banques commerciales de la place et La Poste se retrouvent tous les jours sur une plateforme électronique, gérée par la BCEAO, pour déterminer le solde de leurs positions par rapport à chacune d’entre-elles. Au bout du compte, celles débitrices prélèvent de leur compte à la BCEAO pour compenser l’institution créditrice.
Chaque banque possède un compte logé à la Banque Centrale. La Poste, par contre, n’y dispose pas de compte. Seul le Trésor public, du fait en partie du principe de l’unicité de caisse de l’Etat, y détient un compte et toutes les opérations concernant les entités publiques y sont effectuées. Les montants des chèques tirés sur La Poste et présentés par les banques sont directement portés au débit du compte du Trésorier général logé à la BCEAO. Une convention a alors été signée, le 05 septembre 1996, entre l’État et le Groupe SN La Poste pour définir le cadre d’un éventuel recouvrement. Ainsi, à l’issue de la compensation entre banques, si La Poste doit de l’argent à une ou des banques, c’est le compte du Trésor qui est débité pour règlement. Charge à La Poste après d’alimenter le compte du Trésor logé aux Chèques Postaux du même montant. Ce qu’elle ne fait pas ou le fait en partie. C’est cet argent encaissé et retenu illégalement qui explique la surliquidité de La Poste depuis 2013. Cet argent s’élève à des dizaines de milliards par an depuis lors et constitue ce manque à gagner pour les Finances publiques dénoncé par le FMI.
Pour leur commande de pétrole auprès des majors du carburant (Shell, Total…), les gérants de stations-service, qui sont dans les zones où les banques ne sont pas implantées, versent des centaines de millions par jour dans les comptes des entreprises pétrolières logés à La Poste. Ces opérations ne servent qu’à faire transférer les montants des commandes effectuées dans les coins reculés. Ces énormes sommes font l’objet de demande de virement de la part des majors le lendemain vers leurs comptes dans les banques commerciales de la place. Alors, au moment de la compense dans l’après-midi, les banques commerciales réclament à La Poste ces sommes et le compte du Trésor à la Banque Centrale est débité du montant au profit de la banque commerciale. Seulement, La Poste qui avait encaissé l’argent en question, le conserve et ne le reverse pas au Trésor qui en a assuré réellement le paiement du transfert.
Illustration : Le gérant d’une station d’essence à Kaffrine verse, à La Poste, le 15 avril, la somme de 75 millions de FCFA sur le compte de Total Sénégal, pour une commande d’une quantité déterminée de gasoil. Il faxe son reçu de versement avec un bon de commande à la direction de Total Sénégal. Cette dernière, dès le lendemain, c'est-à -dire le 16 avril, donne à La Poste l’ordre de virer cette somme à son compte logé à la SGBS. A la compense, La Poste reconnaît devoir 75 millions à la SGBS et la somme est retirée du compte du Trésor à la Banque Centrale pour alimenter celui de la SGBS. Charge maintenant au Trésor public de recouvrer ces 75 millions auprès de La Poste conformément à la convention suscitée. En réalité, La Poste lui donne 20 millions ou rien, la plupart du temps.
Ces types d’opération se passent quotidiennement et peuvent être recensés sur toute l’étendue du territoire national. Il est donc aisé de deviner l’ampleur des montants en jeu." (À suivre)
Source : Seneweb.com
SCANDALE A LA POSTE : Un dossier sous les coudes
L’Etat de Droit claudique. S’interroger sur la partialité de la Justice et de celui qui nomme aussi aux emplois civils et militaires, aurait apparu impertinent. Mais les faits sont irréfutables. Les régimes qui se succèdent dans ce pays sont tous pareils, parfois les nouveaux sont pires que les antécédents. Personne n’aurait cru que Macky Sall, élu pour avoir convoqué une reddition de comptes sur l’OCI au cœur de l’institution parlementaire, et adulé pour avoir mis en selle la CREI, adopterait une position de protecteur de prédateurs. Les Organes de contrôle ont agrafé des Ministres de son gouvernement, des Maires de l’opposition comme de son parti et des Directeurs de Sociétés et d’Agences qu’il a lui-même nommés. Mais ne sont ciblés que ceux qui ne sont pas de son camp. Khalifa Sall est déjà soumis à un supplice carcéral non seulement pour une Caisse d’avance qui n’avance en rien, mais pour noyer ses ambitions. Or, Cheikh Oumar Hann du COUD, épinglé avec beaucoup plus de gravité, est à l’abri. Il est APR et ne risque rien tant que Macky est au Pouvoir. La gestion foncière calamiteuse de Mamour Diallo est aux calendes grecques car il est entré dans le Macky, provoquant même une désintégration du tissu politique à Louga où il est intrus. Quand on est prédateur, l’arme donc pour être à l’abri de toute inquiétude est d’être du camp présidentiel ou d’entrer dans le Macky. Les Sénégalais en sont meurtris. C’est les prendre pour des ineptes que de crier une reddition de comptes impartiale alors que de prédateurs APR jubilent.
La Poste pillée
Profitant d’un programme de lutte contre le SIDA doté d’une somme de 1,5 milliard octroyée par la Banque mondiale, des gens de La Poste ont eu à détourner sans scrupule plus de 100 millions. C’était en 2013. En 2015, près de 11 demandes de renseignements de prix ont été passées par la Direction générale sans qu’elles ne figurent sur le Plan de passation des marchés. Pour la fourniture et installation de système solaire autonome sur divers bureaux de poste comme pour les travaux de construction du bureau de poste de Yenne, les soumissionnaires sortis on ne sait d’où ne disposaient même pas de numéro d’identification ou avaient des numéros d’identification incomplets. La presse a d’ailleurs reçu un mémorandum alarmant qui rend compte de ce ravage financier. Aucune alerte n’est concluante car l’Autorité d’Etat APR, destinataire privilégiée de renseignements, a affirmé fièrement avoir mis des coudes sur des dossiers. L’impunité sur la reddition des comptes est une réalité dans ce pays. Macky Sall tamise les rapports des organes de contrôle avec une flagrance insoutenable pour un chantre de la Gouvernance dite vertueuses !
Un parti-pris malsain
Macky Sall est peu averti ou mal avisé. Il ne reçoit pas des informations capillaires sur la désillusion et l’indignation des citoyens contre l’impunité et le parti-pris qui singularisent son régime. Le Sénégal a amplement gagné en maturité. Il connait une gigantesque révolution de l’information. La nouvelle génération est mûre, informée et exigeante. Macky Sall semble ignorer que les rapports de l’OFNAC, de l’ARMP et de l’IGE font les choux grands dans les marchés, les rues publiques, les Universités, les Lycées, les bus, et partout. Il lui est imputé un parti-pris à sanctionner. Il ne sait indubitablement pas que les scandales impunis sur le COUD, avec Cheikh Oumar Hann, sur La Poste, avec Ciré Dia, sur Dakar Dem Dikk avec Moussa Diop, entre autres, sont sur toutes les lèvres. Et c’est justement ce parti-pris flagrant qui fait la force de Khalifa Sall car des gens de l’APR ont fait pire sans être inquiétés d’un seul iota ! Leur point de convergence est leur simple appartenance à l’APR.
Le Macky démoli par des Mackysards
Wade n’a pas été défait pour n’avoir pas bien travaillé. Il fut un bâtisseur aguerri, un ingénieux architecte d’un Sénégal nouveau qui a laissé des empreintes sublimes dans ce pays. Il a plutôt perdu le pouvoir pour avoir promu des prédateurs voraces et avoir voulu faire régner au Sénégal une dynastie. Macky l’oublie malheureusement. Les organes de contrôle ont mis à nu les pratiques frauduleuses et véreuses de gens qu’il a nommés et qui sont de son camp. Mais il passe sous silence la gestion apocryphe de certains services publics s’il ne passe pas par l’apologie d’affaires en cours ou pendantes devant la Justice. Mais l’opinion publique converge : il y a dans le Macky énormément de scandales financiers. Et pire, les prédateurs impunis s’y singularisent par une arrogance démentielle. Pourtant, ils sont tous épinglés ou accusés d’avoir procédé à une appropriation malhonnête de finances à des fins autres que le bien public. Ces Mackysards sont de bons sujets de campagne. Leurs forfaitures circulent et le Macky en subira bien les effets politiques.
L’Etat de Droit claudique. S’interroger sur la partialité de la Justice et de celui qui nomme aussi aux emplois civils et militaires, aurait apparu impertinent. Mais les faits sont irréfutables. Les régimes qui se succèdent dans ce pays sont tous pareils, parfois les nouveaux sont pires que les antécédents. Personne n’aurait cru que Macky Sall, élu pour avoir convoqué une reddition de comptes sur l’OCI au cœur de l’institution parlementaire, et adulé pour avoir mis en selle la CREI, adopterait une position de protecteur de prédateurs. Les Organes de contrôle ont agrafé des Ministres de son gouvernement, des Maires de l’opposition comme de son parti et des Directeurs de Sociétés et d’Agences qu’il a lui-même nommés. Mais ne sont ciblés que ceux qui ne sont pas de son camp. Khalifa Sall est déjà soumis à un supplice carcéral non seulement pour une Caisse d’avance qui n’avance en rien, mais pour noyer ses ambitions. Or, Cheikh Oumar Hann du COUD, épinglé avec beaucoup plus de gravité, est à l’abri. Il est APR et ne risque rien tant que Macky est au Pouvoir. La gestion foncière calamiteuse de Mamour Diallo est aux calendes grecques car il est entré dans le Macky, provoquant même une désintégration du tissu politique à Louga où il est intrus. Quand on est prédateur, l’arme donc pour être à l’abri de toute inquiétude est d’être du camp présidentiel ou d’entrer dans le Macky. Les Sénégalais en sont meurtris. C’est les prendre pour des ineptes que de crier une reddition de comptes impartiale alors que de prédateurs APR jubilent.
La Poste pillée
Profitant d’un programme de lutte contre le SIDA doté d’une somme de 1,5 milliard octroyée par la Banque mondiale, des gens de La Poste ont eu à détourner sans scrupule plus de 100 millions. C’était en 2013. En 2015, près de 11 demandes de renseignements de prix ont été passées par la Direction générale sans qu’elles ne figurent sur le Plan de passation des marchés. Pour la fourniture et installation de système solaire autonome sur divers bureaux de poste comme pour les travaux de construction du bureau de poste de Yenne, les soumissionnaires sortis on ne sait d’où ne disposaient même pas de numéro d’identification ou avaient des numéros d’identification incomplets. La presse a d’ailleurs reçu un mémorandum alarmant qui rend compte de ce ravage financier. Aucune alerte n’est concluante car l’Autorité d’Etat APR, destinataire privilégiée de renseignements, a affirmé fièrement avoir mis des coudes sur des dossiers. L’impunité sur la reddition des comptes est une réalité dans ce pays. Macky Sall tamise les rapports des organes de contrôle avec une flagrance insoutenable pour un chantre de la Gouvernance dite vertueuses !
Un parti-pris malsain
Macky Sall est peu averti ou mal avisé. Il ne reçoit pas des informations capillaires sur la désillusion et l’indignation des citoyens contre l’impunité et le parti-pris qui singularisent son régime. Le Sénégal a amplement gagné en maturité. Il connait une gigantesque révolution de l’information. La nouvelle génération est mûre, informée et exigeante. Macky Sall semble ignorer que les rapports de l’OFNAC, de l’ARMP et de l’IGE font les choux grands dans les marchés, les rues publiques, les Universités, les Lycées, les bus, et partout. Il lui est imputé un parti-pris à sanctionner. Il ne sait indubitablement pas que les scandales impunis sur le COUD, avec Cheikh Oumar Hann, sur La Poste, avec Ciré Dia, sur Dakar Dem Dikk avec Moussa Diop, entre autres, sont sur toutes les lèvres. Et c’est justement ce parti-pris flagrant qui fait la force de Khalifa Sall car des gens de l’APR ont fait pire sans être inquiétés d’un seul iota ! Leur point de convergence est leur simple appartenance à l’APR.
Le Macky démoli par des Mackysards
Wade n’a pas été défait pour n’avoir pas bien travaillé. Il fut un bâtisseur aguerri, un ingénieux architecte d’un Sénégal nouveau qui a laissé des empreintes sublimes dans ce pays. Il a plutôt perdu le pouvoir pour avoir promu des prédateurs voraces et avoir voulu faire régner au Sénégal une dynastie. Macky l’oublie malheureusement. Les organes de contrôle ont mis à nu les pratiques frauduleuses et véreuses de gens qu’il a nommés et qui sont de son camp. Mais il passe sous silence la gestion apocryphe de certains services publics s’il ne passe pas par l’apologie d’affaires en cours ou pendantes devant la Justice. Mais l’opinion publique converge : il y a dans le Macky énormément de scandales financiers. Et pire, les prédateurs impunis s’y singularisent par une arrogance démentielle. Pourtant, ils sont tous épinglés ou accusés d’avoir procédé à une appropriation malhonnête de finances à des fins autres que le bien public. Ces Mackysards sont de bons sujets de campagne. Leurs forfaitures circulent et le Macky en subira bien les effets politiques.
( Les News )