UASZ - Libération de l'enseignante stagiaire Céline Labrune Badiane: Passe d'armes entre le Rectorat et le Collectif des Chercheurs


Rédigé le Mardi 1 Février 2022 à 14:52 | Lu 151 fois | 2 commentaire(s)




UASZ - Libération de l'enseignante stagiaire Céline Labrune Badiane: Passe d'armes entre le Rectorat et le Collectif des Chercheurs
« A l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), tout le monde peut dorénavant être victime d’une décision arbitraire, fondée sur des allégations légères, tendancieuses, fallacieuses et subjectives » se convainc le collectif pour le respect des valeurs et des principes de cette Université. Ladite structure s’insurge contre une décision du recteur prise le 18 janvier 2022 qui libère l'enseignante stagiaire, Céline Labrune Badiane, au bout d’un peu plus d’une année de stage.
 
Dans une lettre en date du 18 janvier 2022 et adressée à Céline Labrune Badiane, le professeur Mamadou Badji, recteur de l’UASZ  écrivait : « Le conseil de l’UFR, des Lettres Arts et Sciences humaines en sa séance du 13 octobre 2021 et dans son 5ème point de son ordre du jour relatif à la titularisation de personnel d’enseignement et de recherche, n’a pas donné un avis favorable pour votre titularisation au grade de maître de conférence assimilé, encore moins de prorogation de votre stage» (…) « Par conséquent, poursuit le recteur dans sa lettre, j’ai le regret de vous annoncer la fin de la collaboration entre vous et l’université Assane Seck de Ziguinchor à compter du 31 janvier 2022 ».
 
Le procès-verbal de réunion du conseil de l’UFR, en date du 28 octobre 2021 portant sur ‘’examen d’un dossier de titularisation’’, évoque les raisons de cette décision : « Le conseil de département d’histoire et de civilisations reconnaît à l’unanimité les talents de chercheuse de Madame Céline Labrune Badiane mais deux tiers de ses membres se disent déçus de sa participation à la vie du département, de l’exécution de ses tâches et de ses rapports professionnels. Ses collègues lui reprochent entre autres griefs : le non-respect de ses obligations de services, son insubordination vis-à-vis de la hiérarchie avec notamment ses absences récurrentes sans autorisation d’absence, la faible exécution du quantum horaire d’une bonne partie de ses enseignements, ses rapports heurtés avec ses collègues et les étudiants, la liberté de changer sans se référer à l’équipe pédagogique l’intitulé de ses cours ».
 
Considérant tous ces manquements, le conseil de département d’histoire et de civilisations du 25 octobre 2021, avait sorti le couperet en proposant, que « Madame Céline Labrune Badiane qui vient d’épuiser son année de stage, soit libérée, conformément aux dispositions de l’article 89-51 du 9 novembre 1951 portant statut du personnel enseignant des universités ».
 
Pour le collectif, cette décision est assez inédite et le précédent assez dangereux pour être soulignés. « Tout acte posé et toute décision prise doivent reposer sur les principes et les valeurs universelles que sont l’égalité, la justice et l’équité. Ces principes inaltérables ne sauraient souffrir d’aucune contestation », martèle le collectif qui estime que le conseil de département n’a fait qu’une proposition et rien de plus.
 
Sans tarir sur le sujet, le collectif considère que « La procédure utilisée pourrait être interprétée comme une rupture unilatérale et abusive d’un contrat de travail alors que celle-ci (la procédure) devrait respecter un formalisme juridique rigoureux et ainsi ne pas donner lieu à un laxisme délibéré et à des dérives autoritaires ». 
 
Et d’alerter l’opinion nationale et internationale qu’Aujourd’hui, « personne n’est à l’abri de l’injustice et de l’arbitraire à l’UASZ. Tout le monde peut dorénavant être victime d’une décision arbitraire fondée sur des allégations légères, tendancieuses, fallacieuses et subjectives ». Dans un tel contexte, soutiennent les membres du collectif, il est aisé d’abuser de sa fonction et instrumentaliser les instances pédagogiques aux fins de nuire à une collègue jugée «insubordonnée».  
 
Le plus inquiétant chez les enseignants chercheurs, c’est qu’il est désormais possible de « violenter une enseignante-chercheure, attenter à sa dignité, à sa liberté et à son intégrité physique et morale, étouffer sa parole, la discriminer, sans être le moins du monde inquiété».  
 
Pourtant, rappellent-ils, « dans l’Université sénégalaise, enseignantes et enseignants, étudiantes et étudiants, membres du personnel administratif technique et de service, disposent des mêmes droits, sans considération de genre ou de nationalité ».
Et de convoquer la solidarité des collègues, enseignants-chercheurs des universités sénégalaises, pour que l’université de Ziguinchor ne soit pas une zone de non droit où priment la force et l’arbitraire et où la liberté d’expression et de pensée, fondements de l’université des valeurs ne peuvent aucunement être assimilés à des actes de défiance et d’insubordination ».Renseigne Vipeoples .



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