Les agents de l’Office central de répression du trafic illicite des drogues et du blanchiment (OCRTIDB) ont, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières (MERF) et EAGLE-Togo, arrêté trois trafiquants de peaux de pythons royaux ce mercredi 19 avril 2017 à Lomé.
Ces derniers avaient été appréhendés alors qu’ils s’apprêtaient à livrer sept cent quatre-vingt-deux (782) peaux de pythons royaux contenues dans trois (03) grandes valises. Il s’agit des nommés Adamou Mohamed Djamilou, Kolegain Ablam et Ayouba Mohamadou, tous de nationalité togolaise.
Après perquisition aux domiciles des prévenus, une grande peau sèche de python de Séba a été retrouvée au domicile du sieur ADAMOU Mohamed Djamilou. Dans ses premières déclarations, ce dernier a admis que les produits saisis sont bien des peaux de pythons royaux lui appartenant et qu’il s’apprêtait à les livrer à un client.
Il faut rappeler que les pythons royaux et le python de Séba sont des espèces classées en annexe 2 de la convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et de l’Ordonnance n°4 du 16 janvier 1968 réglementant la protection de la faune et l’exercice de la chasse au Togo. Espèces animales qui sont à ce titre, partiellement protégées. Leur exploitation, détention, circulation, vente, importation, exportation ou transit sans autorisation de l’administration des ressources forestières, sont interdits.
Les prévenus exercent leur activité en contrebande sans autorisation et en grande quantité. Ce qui constitue une pression voire une menace pour cette espèce qui si rien n’est fait, sera à son tour menacée d’extinction au Togo. Ce qui anéantirait les actions de conservation du gouvernement et donnerait une mauvaise image du Togo auprès des institutions nationales et internationales de conservation de la biodiversité.
En cela déjà , à la COP 17- CITES 2016 à Johannesbourg en Afrique du Sud, le Togo a été cité comme un mauvais élève en matière de conservation de la biodiversité. Ce rapport sur le Togo est dû aux faits des prévenus qui, par leur mode opératoire, contournent les procédures administratives d’exploitation et de commercialisation des espèces de faune pour anéantir les efforts de conservation consenti par l’administration.
Aussi, le commerce illégal d’espèces de faune sauvage est un crime transnational organisé qui occupe le 4e rang du commerce illicite dans le monde (après celui de la drogue, des armes et des êtres humains) selon le Congrès des Nations-Unies sur le Crime et amasse des bénéfices illicites d’environ 20 milliards de dollars chaque année. Il constitue donc une menace grave pour la sécurité, la stabilité, l’économie, les ressources naturelles et le patrimoine culturel de notre pays.
Après leur arrestation, les mis en cause ont été conduits à l’OCRTIDB où ils seront, après audition, présentés au Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Lomé pour répondre de leurs actes.