Doudou Ka, ancien ministre des transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, critique sévèrement les déclarations d’El Malick Ndiaye, son successeur aux infrastructures et transports terrestres et aériens, qu’il accuse de méconnaître les enjeux complexes du secteur aérien. Selon lui, les financements alloués au Hub aérien du Sénégal ont été gérés avec rigueur, et il appelle le nouveau ministre à une meilleure maîtrise des dossiers pour redresser la compagnie nationale Air Sénégal.
L’intégralité de sa publication :
Voilà pour Monsieur Malick Ndiaye, une petite séance d’explication. La dernière et une bonne fois pour toutes. Les différentes avances de démarrage versées aux fournisseurs, ont été entièrement prises en charge par l’État du #Sénégal, précisément par le Ministère des Finances et du Budget
sous forme de subvention d’investissement destinée au Hub aérien du Sénégal.
Mon département, qui avait défendu avec détermination l’octroi de cette subvention auprès de l’État, avait désigné l’armée de l’Air comme maître d’ouvrage délégué. Cette décision visait notamment à garantir la confidentialité, la sûreté et la sécurité opérationnelle des vols sensibles à l’aéroport militaire de Yoff.
De plus, nous avions proposé la société Air http://Sénégal.sa comme un des bénéficiaires et en même temps, le principal intermédiaire financier de l’État. L’objectif étant de renforcer l’autonomie des opérations au sol de la compagnie nationale dans les aéroports civils internationaux du Sénégal et d’améliorer la trésorerie du pavillon national.
Il faut savoir qu’à ce jour, seulement 12 milliards sur les 25 déjà versés par l’état du Sénégal à la compagnie nationale, ont été décaissés par Air Sénégal au profit des fournisseurs choisis par l’armée de l’air.
Dans ce cas présent, il est essentiel de distinguer le rôle de chaque acteur : celui qui conçoit, celui qui commande, celui qui exécute, celui qui paye et ceux qui en bénéficient. La mise en œuvre rapide des projets du hub aérien élaborée dans une parfaite synergie entre les acteurs selon le principe de mutualisation avait exigé une ingénierie administrative innovante.
Cette approche a permis d’exploiter les compétences spécifiques de chaque entité, garantissant ainsi une efficacité et une vitesse optimale dans l’exécution des projets prioritaires.
J’entends bien que pour mon successeur, toute occasion est propice d’attaquer un bilan apprécié et reconnu par une grande partie de la plateforme aéroportuaire.
Mais en l’écoutant énoncer approximations et raccourcis, il devient évident que le nouveau ministre éprouve des difficultés réelles à appréhender la complexité de la mise en œuvre de grands projets impliquant plusieurs acteurs publics.
Monsieur Malick Ndiaye, la fonction de ministre ne doit pas être perçue comme un concours d’état d’âmes ou d’égos. Elle requiert non seulement de la pondération et de la retenue mais exige surtout une maîtrise approfondie des dossiers avant de se prononcer sur un sujet. Car c’est la crédibilité de tout un gouvernement qui est engagée. C’est simplement un petit rappel d’une grande évidence.
Aujourd’hui, sans cap, ni direction, ni moteur, le transport aérien national risque le décrochage . Alors, apportez des initiatives, Monsieur le ministre!Concentrez vous sur le redressement d’Air Sénégal! Impulsez le reengineering du récent emprunt commercial moyen terme d’Aibd.sa de 197 milliards! Il est crucial de développer des stratégies de financement long terme car c’est ainsi que notre pays pourra aborder les véritables enjeux stratégiques du secteur aérien.