L’horreur qui, le 6 janvier dernier, a souillé la puritaine cité de Tivaouane, avec par la mort atroce de Mame Anta Mbaye Diagne, décapitée par son petit-fils, Mamadou Niang dit Prince, dévoile de ses secrets. Outrées, les populations de Tivaouane et environs en ont perdu le sommeil et l’appétit, à force de se triturer les méninges pour cerner le mobile du crime. Une explication constante avait emporté l’assentiment de l’opinion : le mis en cause, Mamadou Niang alias Prince, ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Un fait sur lequel tout le monde s’est accordé quand, interpellé, Prince était placé en garde à vue au commissariat urbain de Tivaouane. Au cours de leurs investigations, les hommes du commissaire Baldé ont auditionné plusieurs proches de l’entourage familial de Prince, dont sa mère. De ce procédé, les limiers-enquêteurs ont pu se faire une religion sur le mobile de ce crime.
Le scénario macabre du Prince
Selon des sources concordantes, ce crime d’assassinat (c’est en définitive, l’infraction visée dans la procédure), a pour soubassement, un fait d’acte contre-nature. Nos interlocuteurs apprennent que tout commence le jour où Mamadou Niang a reçu chez lui, un jeune garçon. A l’insu des occupants de la maison, les deux amis se sont retranchés dans une chambre. Dans l’intimité de cette pièce, «Prince et son ami se sont adonnés à une conjonction sexuelle». Un acte contre-nature qui sera découvert par la grand-mère, laquelle a failli tomber à la renverse. Atterrée, elle en informe la maman de Prince qui, aux enquêteurs, confiera avoir vu son fils sortir de sa chambre, sans pouvoir confirmer qu’il s’est accouplé à son ami, ne les ayant pas surpris flagrant ébat. Néanmoins, elle a reconnu que la défunte dame le lui a raconté.
Prince déféré hier au parquet de Thiès
C’est de cet épisode qu’est né l’antagonisme entre la grand-mère et son petit-fils. Ainsi, Prince a juré d’attenter à la vie de la vieille qui ne savait pas taire un secret. A ses yeux, si celle-ci n’a pas hésité à le dénoncer auprès de sa mère, elle le ferait avec un autre proche. Or, dans son entendement, ce ne devait nullement s’ébruiter. La résolution d’occire sa grand-mère est ainsi peaufinée et exécutée de la plus horrible des manières. Après une reconstitution des faits, avant-hier, Mamadou Niang qui a battu sa coulpe, a été déféré hier, au parquet de Thiès, pour assassinat.
Abdoulaye DIEDHIOU
IGFM