Durant le mois de Ramadan, les chaînes de télévision sénégalaises rivalisent dans la diffusion de sketchs. Des séries qui sont diffusées à partir de l’heure de rupture du jeun. Un fait qui est désormais devenu une tradition. Si certains approuvent de tels programmes, certains prêcheurs et musulmans pratiquants rencontrés craignent un détournement de l’essence de ce mois saint.
A partir de 19h30, plusieurs séries s'enchaînent sur la Télévision Futur Média. Allant de « Keur Gui ak Koor Gui » à « Kooru Abou Bilal » en passant par “Gallé No Stress” ou même « La Gargote » de Amina Poté, pas moins de neuf sketchs sont servis aux téléspectateurs tous les jours. En zappant vers la Rts, on y retrouve entre autres le Ramadan de Ngagne. Sur la SEN TV, le « Ramadan de Ass » est diffusé juste après la rupture. Des séries empreintes de satire et d’humour. Des acteurs qui font rire grâce à leurs astuces pour ne pas jeûner ou pour ne pas ressentir le poids du jeun.
A partir de 19h30, plusieurs séries s'enchaînent sur la Télévision Futur Média. Allant de « Keur Gui ak Koor Gui » à « Kooru Abou Bilal » en passant par “Gallé No Stress” ou même « La Gargote » de Amina Poté, pas moins de neuf sketchs sont servis aux téléspectateurs tous les jours. En zappant vers la Rts, on y retrouve entre autres le Ramadan de Ngagne. Sur la SEN TV, le « Ramadan de Ass » est diffusé juste après la rupture. Des séries empreintes de satire et d’humour. Des acteurs qui font rire grâce à leurs astuces pour ne pas jeûner ou pour ne pas ressentir le poids du jeun.
Ces scénarios ne sont guère appréciés par Amsata Niang. Issu de l’école coranique, ce fonctionnaire considère qu’il s’agit simplement de gens « qui cherchent à se faire de l’audience durant les moments de grande audience ». Et ceci est fait au détriment de la religion « qui en prend un sacré coup » explique M. Niang. Allant plus loin, Pape, un jeune trentenaire, juge ce phénomène tout simplement regrettable. « Ils ne font que divertir les gens à un moment où le musulman devrait être plus que jamais concentré sur sa religion ». Pape propose de mettre en avant « des prêcheurs qui rappellent les obligations durant ce mois saint ».
La contre-attaque des religieux
Pour « apporter la réplique » des religieux se sont investis dans le milieu de la fiction. La série « Teggin » diffusée sur Itv se veut une « alternative ». Mame Mactar Gueye, de l’ONG Jamra, explique, sur sa page Facebook, que la série prend le contrepied du « mimétisme aveugle des sous-cultures étrangères. Même si les noms des acteurs (Asma, Mouhamed, Rokhaya…) rappellent la culture islamique”. Mame Mactar Gueye réfute, toutefois, le fait que la série soit islamique. « Téguine n’est pas une série islamique ou un téléfilm ibadou comme certains le prétendent à tort. Les jeunes acteurs ont à cœur de ressusciter les vertus ancestrales que les Sénégalais ont en commun », observe-t-il.
La série, diffusée tous les jours du mois de Ramadan, promet de faire découvrir aux téléspectateurs des figures emblématiques de l’histoire du Sénégal.
Attrait commercial
Au-delà de donner le sourire aux téléspectateurs, ces séries attirent bon nombre de sponsors. Ce qui fait croire que les chaînes de télévision se frottent les mains. Néanmoins, Abdourahmane Diouf, commercial, tient à tempérer cela : « On peut admettre qu’il n’y a pas de pertes, par contre tous les sponsors ne donnent pas de l’argent ». M. Diouf explique que « certains font beaucoup plus dans l’échange de marchandises ».
En tout état de cause, les séries durant le mois de ramadan sont désormais une tradition. Les acteurs qui n’ont pas la chance de passer à la télé, se rabattent sur des chaînes YouTube, une autre machine à sous !