A la sonatel, France Télécom détient 42% des actions contre 27% pour l'Etat du Sénégal et 31% pour le privé. En 2009, le chef du personnel d’alors, Ibrahima Konté, fait ce constat amer dans les colonnes du Walfadjri : « Le jour où cette entreprise aura 52% elle va respecter qui ? Quelqu’un que vous ne pouviez pas arrêter quand il avait 42%, comment pourrez-vous le contrôler avec 52% ? ». C'était lorsque l'ancien régime avait émis le voeu de céder 10% de ses parts à la multinationale française, France Télécoms, ce à quoi les cadres de la Sonatel s'étaient farouchement opposés, empêchant ainsi celle-ci de devenir française. Mais il reste qu'au-delà du fait que France Télécoms (qui est à la France ce que Sonatel est au Sénégal et qui se débat dans des difficultés depuis plusieurs années), au regard de la constitution du conseil d'Administration, on peut comprendre pourquoi la multinationale française tient tête à l'Etat du Sénégal. En effet, au sein du Conseil d'administration, on retrouve de grosses pointures de l'économie française : Marc Renard, Pca, et patron d'Alcatel pour la zone Asie, Moyen-Orient et Afrique ; Thierry Breton, ancien directeur général de France Télécoms et ancien ministre français de l'Economie et des finances, et par ailleurs Pdg du géant Atos (27 000 employés) et Pca de Bull ; Hugue Foulon, Directeur financier de France Télécoms pour la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie. Ainsi, si le poste de Directeur est toujours dévolu à un Sénégalais, il reste que c'est la partie française qui est la mieux représentée au sein du conseil d'administration de la Sonatel. On comprend alors la main-mise de France Télécoms sur la Sonatel , où l'Etat du Sénégal est représentée dans le Conseil d'administration ) des niveaux moindres par la Présidence, le ministère des Finances et le ministre des Forces armées. , Or, la Sonatel et les filiales maliennes, camerounaises et mauriciennes du groupe Orange sont celles qui " ont atteint des niveaux de performance supérieurs à la moyenne ", de l'avis même du Pca, Marc Rennard. C'est l'aveu que la Sonatel et les autres filiales africaines sont les vaches à lait de France Télécoms, bien mal en point en France.
Avec EnQuête
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