C’est par un coup de fil anonyme, le 17 février 2012, que les pandores de Tamba sont informés du drame : «Une dame s’est débarrassée de la grossesse qu’elle portait.» L’adjudant-chef Demba Fall, commandant la Brigade de recherches, ne se fait pas prier pour enquêter et procéder à l’arrestation de la dame répondant au nom de Nafissatou Diallo (28 ans), veuve et mère de 2 enfants, domiciliée au quartier Camp Navétanes. Pressée de questions, la femme craque et restitue dans les moindres détails le film de son horrible acte. «J’étais en état de grossesse des œuvres de mon vigile d’amant. Au soir du mercredi 15 février, je suis allée chez ma copine Guéno Elvire Lambal, au quartier Dépôt, où j’ai accouché un enfant de sexe féminin. Après que cette dernière m’a assistée, je suis rentrée tranquillement chez moi au quartier Camp Navétanes sans que personne ne le sache. C’est ainsi que j’ai attendu aux environs de minuit pour tuer l’enfant et le jeter dans le puits qui se trouve en face de chez nous», déclarait-elle devant les enquêteurs. Informés à leur tour, les sapeurs-pompiers, en compagnie des agents du service d’hygiène, débarquent sur les lieux à 16 heures. Il a fallu un tour d’horloge pour que les soldats du feu extraient le corps qui était déjà en état de putréfaction avancée. L’enquête a également permis de cravater la complice Guéno Elvire Lambal. Interrogée, cette dernière confirmait la version des faits, telle que relatée par Nafissatou Diallo. Elle soutenait que si elle n’a pas pu dénoncer sa copine, c’est parce qu’elle avait été surprise par la tournure des événements. Interrogé, le vigile Charles Pierre Coly, amant de Nafissatou, déclarait que la dame était sa copine et qu’ils avaient un projet de mariage. Et que, toutefois, il expliquait que celle-ci ne lui avait jamais révélé qu’elle était en état de grossesse.
Inculpées d’infanticide et de complicité d’infanticide et de non-dénonciation de crime, Nafissatou et Guéno ont été placées sous mandat de dépôt à la citadelle du silence.
S’exprimant sur le déroulement des faits devant la Cour d’Assises, hier jeudi, les deux accusées ont balayé d’un revers de main toutes les accusations portées à leur encontre, insinuant que Nafissatou a accouché d’un mort-né. Des dénégations qui n’ont pas convaincu l’Avocat général. Compte tenu de la gravité des faits qui ne souffrent d’aucun doute, Demba Traoré a requis 15 ans de travaux forcés contre les accusées.
La défense de Guéno Elvire Lambal, assurée par Me Adama Fall, s’est débattue pour solliciter du juge la disqualification des faits de complicité d’infanticide en recel de cadavre. Me Bâ, assurant la défense de Nafissatou Diallo, a abondé dans le même sens que son prédécesseur et sollicite l’acquittement de sa cliente à défaut une peine extrêmement bienveillante.
Le juge et ses deux assesseurs ont prononcé la peine de 5 ans de travaux forcés contre chacune des accusées, après avoir disqualifié les faits de complicité d’infanticide en recel de cadavre.
L'Observateur
Inculpées d’infanticide et de complicité d’infanticide et de non-dénonciation de crime, Nafissatou et Guéno ont été placées sous mandat de dépôt à la citadelle du silence.
S’exprimant sur le déroulement des faits devant la Cour d’Assises, hier jeudi, les deux accusées ont balayé d’un revers de main toutes les accusations portées à leur encontre, insinuant que Nafissatou a accouché d’un mort-né. Des dénégations qui n’ont pas convaincu l’Avocat général. Compte tenu de la gravité des faits qui ne souffrent d’aucun doute, Demba Traoré a requis 15 ans de travaux forcés contre les accusées.
La défense de Guéno Elvire Lambal, assurée par Me Adama Fall, s’est débattue pour solliciter du juge la disqualification des faits de complicité d’infanticide en recel de cadavre. Me Bâ, assurant la défense de Nafissatou Diallo, a abondé dans le même sens que son prédécesseur et sollicite l’acquittement de sa cliente à défaut une peine extrêmement bienveillante.
Le juge et ses deux assesseurs ont prononcé la peine de 5 ans de travaux forcés contre chacune des accusées, après avoir disqualifié les faits de complicité d’infanticide en recel de cadavre.
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