Benny Steinmetz a été arrêté lundi 19 décembre 2016 en Israël, dans le cadre d’une enquête portant sur l’attribution de concessions minières en Guinée, à Simandou précisément, dans l’est du pays. C'est l’un des gisements de minerai de fer les plus prometteurs. BSGR, le groupe de Beny Steinmetz, y est arrivé en 2008.
Pour 160 millions de dollars, l’homme d’affaires franco-israélien avait obtenu la concession de deux blocs. Dix-huit mois plus tard, il revendait 51 % de ses parts au groupe brésilien Vale. La transaction se conclura pour la somme de 2 milliards et demi de dollars. Un montant 30 fois supérieur à la somme d’achat par BSGR.
Mais à son arrivée au pouvoir en 2010, le président Alpha Condé décide finalement de réviser tous les contrats miniers. Et une enquête est ouverte en Guinée sur les conditions d’attribution des deux blocs au groupe de Beny Steinmetz. En cause : des soupçons de versement de pots-de-vin à des responsables guinéens.
Quand le FBI s'en mêle
Petit à petit, l’enquête prend une dimension internationale. Le FBI s’en mêle. Il s’intéresse notamment à Mamadie Touré, la quatrième épouse de l’ancien président Lansana Conté, aujourd’hui installée aux Etats-Unis. Aux yeux de la police fédérale américaine, elle aurait servi d’intermédiaire pour les pots-de-vin versés à son mari. Elle est notamment soupçonnée d’avoir reçu plusieurs millions de dollars de la part de BSGR.
Le dossier est ensuite transmis aux autorités du canton de Genève, en Suisse, où réside alors Beny Steinmetz. Son entourage dénonce une campagne « obsessionnelle » menée par Alpha Condé. Lui-même affirme que le président guinéen a « pour des raisons personnelles, arrêté les travaux » à Simandou. Il n’a, dit-il, rien à se reprocher.
Reste que l’homme d’affaires quitte la Suisse et revient en Israël. Espère-t-il ainsi échapper à cette enquête ? Lundi, il est finalement rattrapé, arrêté puis entendu par la police israélienne. Il n’est pour l’instant pas formellement mis en examen. Mais il est en résidence surveillée pour deux semaines et ses passeports lui ont été retirés.
Il voulait devenir diamantaire
Beny Steinmetz est un personnage au parcours atypique. Tout jeune homme, son service militaire à peine achevé, ce fils de tailleur de diamants quitte Israël pour s’installer à Anvers, en Belgique, avec pour but de se lancer lui aussi dans le secteur : il veut devenir diamantaire.
Son chemin le mène ensuite en Afrique : en Namibie, en Angola, au Botswana, en Sierra Leone puis dans les anciennes colonies belges et françaises. Il extrait tout d’abord des diamants puis développe ses activités : cuivre, cobalt, pétrole, gaz et minerai de fer, comme à Simandou.
Aujourd’hui, sa fortune s’élève à 1,3 milliard d’euros, selon le magazine Forbes. Des intérêts en Afrique, donc, mais pas seulement. Beny Steinmetz en a aussi en Roumanie. Il est d’ailleurs sous le coup d’une autre procédure judiciaire dans ce pays. Le parquet anticorruption a ordonné son renvoi devant un tribunal pour « constitution d’un groupe criminel organisé, complicité de trafic d’influence et de blanchiment d’argent ».
Source RFI
Pour 160 millions de dollars, l’homme d’affaires franco-israélien avait obtenu la concession de deux blocs. Dix-huit mois plus tard, il revendait 51 % de ses parts au groupe brésilien Vale. La transaction se conclura pour la somme de 2 milliards et demi de dollars. Un montant 30 fois supérieur à la somme d’achat par BSGR.
Mais à son arrivée au pouvoir en 2010, le président Alpha Condé décide finalement de réviser tous les contrats miniers. Et une enquête est ouverte en Guinée sur les conditions d’attribution des deux blocs au groupe de Beny Steinmetz. En cause : des soupçons de versement de pots-de-vin à des responsables guinéens.
Quand le FBI s'en mêle
Petit à petit, l’enquête prend une dimension internationale. Le FBI s’en mêle. Il s’intéresse notamment à Mamadie Touré, la quatrième épouse de l’ancien président Lansana Conté, aujourd’hui installée aux Etats-Unis. Aux yeux de la police fédérale américaine, elle aurait servi d’intermédiaire pour les pots-de-vin versés à son mari. Elle est notamment soupçonnée d’avoir reçu plusieurs millions de dollars de la part de BSGR.
Le dossier est ensuite transmis aux autorités du canton de Genève, en Suisse, où réside alors Beny Steinmetz. Son entourage dénonce une campagne « obsessionnelle » menée par Alpha Condé. Lui-même affirme que le président guinéen a « pour des raisons personnelles, arrêté les travaux » à Simandou. Il n’a, dit-il, rien à se reprocher.
Reste que l’homme d’affaires quitte la Suisse et revient en Israël. Espère-t-il ainsi échapper à cette enquête ? Lundi, il est finalement rattrapé, arrêté puis entendu par la police israélienne. Il n’est pour l’instant pas formellement mis en examen. Mais il est en résidence surveillée pour deux semaines et ses passeports lui ont été retirés.
Il voulait devenir diamantaire
Beny Steinmetz est un personnage au parcours atypique. Tout jeune homme, son service militaire à peine achevé, ce fils de tailleur de diamants quitte Israël pour s’installer à Anvers, en Belgique, avec pour but de se lancer lui aussi dans le secteur : il veut devenir diamantaire.
Son chemin le mène ensuite en Afrique : en Namibie, en Angola, au Botswana, en Sierra Leone puis dans les anciennes colonies belges et françaises. Il extrait tout d’abord des diamants puis développe ses activités : cuivre, cobalt, pétrole, gaz et minerai de fer, comme à Simandou.
Aujourd’hui, sa fortune s’élève à 1,3 milliard d’euros, selon le magazine Forbes. Des intérêts en Afrique, donc, mais pas seulement. Beny Steinmetz en a aussi en Roumanie. Il est d’ailleurs sous le coup d’une autre procédure judiciaire dans ce pays. Le parquet anticorruption a ordonné son renvoi devant un tribunal pour « constitution d’un groupe criminel organisé, complicité de trafic d’influence et de blanchiment d’argent ».
Source RFI