7 mars 1986-25 mars 2022. Plus de 36 ans séparent les deux dates. Mais, même si les contextes diffèrent, l’enjeu est identique : Les «Lions» du Sénégal, actuels champions d’Afrique, vont défier au Caire l’équipe locale pour espérer prendre une bonne option avant la manche retour à Dakar, mardi prochain, en vue de se qualifier à la prochaine Coupe du monde.
Coup de tonnerre au Caire !
Après une première participation en 1965, puis en 1968, le Sénégal est resté 17 ans sans Can. Les «Lions» ont renoué avec la compétition en 1986 au Caire où ils ont provoqué un coup de tonnerre avec leur victoire 1-0 sur le pays organisateur. En effet, en phase de Poule, alors que les «Lions» logent dans le groupe A avec le pays hôte, le Mozambique et la Côte D’ivoire, le Sénégal surprend, en match d’ouverture, l’Egypte (1-0), grâce à un but de Thierno Youm (67e mn). Stupeur dans l’enceinte du Stade international du Caire pris d’assaut, ce jour-là, par 100 000 spectateurs et dans toute l’Egypte, qui se croyait invincible sur ses terres. Un grand exploit pour les hommes de Pape Diop, sélectionneur de l’époque.
Désigné meilleur latéral droit de la Can 86 et choisi parmi l’équipe type de cette compétition continentale, Pape Fall a confié à Seneweb les facteurs qui ont été déterminants pour l’équipe nationale du Sénégal d’alors : « L’état d’esprit, la cohésion du groupe, la passion et l’engagement de défendre nos couleurs »! Pour l’ex- sociétaire de la SEIB de Diourbel, le staff était serein, zen, et avait une grande confiance au groupe qui a fait un parcours extraordinaire avant cette qualification. A rappeler qu'au détour de qualifications épiques, où le Sénégal a d’abord sorti le Togo (victoire 0-1 à Lomé puis 1-1 à Dakar) puis le Zimbabwe (défaite 1-0 à Harare puis succès 3-0 à Dakar), une équipe venait de naître, selon beaucoup d'observateurs.
« C’était un groupe de copains qui pouvaient jouer les yeux fermés tellement on se connaissait avec la même rage de vaincre et la fierté de porter le maillot, rien d’autre », se rappelle-t-il, soulignant qu’à la fin du match, ils ont tout de suite fait focus sur le deuxième match.
« À l’époque rien n’était évident », admet, de son côté, Amadou Diop « Boy Bandit », qui était le capitaine de la sélection sénégalaise. « Le poste de sélectionneur était tour à tour refusé par les techniciens de l’époque à cause des nombreux échecs. Feu Pape Diop a eu beaucoup de courage d’accepter le job. Le clasico JA-Jaraaf était très populaire à l’époque et ces deux clubs étaient fortement représentés dans cette sélection », ajoute-t-il, dans un entretien avec Sport News Africa.
« Au début de notre campagne éliminatoire, le public ne croyait pas en nous, raconte Amadou Diop. C’est après un succès en amical face à la Chine qu’on a créé un engouement autour de nous. Je me souviens des journaux locaux qui avaient titré : “Une équipe est née !”. Les dirigeants, par l’entremise du président de la fédération Abdoulaye Fofana (également président du Jaraaf), décident alors de miser sur ce groupe», a-t-il rembobiné, fier.
« Envie, détermination et agressivité »
Mais pour comparer le match de mars 1986 à celui de ce vendredi, Pape Fall, également meilleur latéral droit de la Can 90, invoque l’aspect mental qu’il juge fondamental pour venir à bout de la bande à Mohamed Salah. « Ce sera dans un stade plein comme un œuf, il va falloir faire abstraction de tout ce qui se passe autour et se concentrer sur le match. Ce n’est qu’un match de foot, mais il faut aller au combat avec de l’envie, de la détermination et l’agressivité pour gagner les duels », conseille l’ancien «Lion» de la Téranga. Il est tout de même certain que cela va être un match d’hommes. « Les Egyptiens sont touchés dans leur orgueil avec cette finale perdue (Can Cameroun 2021, Ndlr), il faudra qu’on soit très compétiteurs, en gardant notre sang froid et surtout en évitant de répondre aux provocations », indique l'auteur du premier but (28mn) du deuxième match contre le Mozambique à la Can 86, remporté sur le score de 2 buts de 0.
A noter que l'équipe nationale du Sénégal avait réussi une belle entrée en matière. Mais, en un battement de cils, les Sénégalais passèrent du rêve à la désillusion. Pour les témoins de cette aventure, les «Lions» ont péché moins par manque de talent que par inexpérience. Ainsi, alors qu’il leur suffisait d’un match nul pour jouer les demi-finales, les joueurs, déconcentrés, selon certaines indiscrétions, par d’interminables discussions sur les primes de matches, se font battre par la Côte d’Ivoire (0-1, but d’Abdoulaye Traoré, 71e mn), lors du troisième et dernier match de poule. Ils tombent devant la Côte d’Ivoire et se font éliminer de la compétition.
Dans l’une de ses émissions télévisées, le journaliste sportif Laye Diaw, déclarait que le Caire a sonné le réveil du foot sénégalais qui depuis lors a très bien collé à son rang. Car, explique-t-il, depuis cette date, les «Lions» ont accédé au moins au stade des quarts de finale dans toutes les phases finales où ils ont pris part. Se remémorant sa meilleure campagne, il dira sans hésiter : « Ma première est surtout la victoire en match d’ouverture face au pays organisateur ». Les yeux pétillants de bonheur, il s’exclame : « Ce furent des moments inoubliables ». À l’en croire, cette Can-là a été ratée de justesse en Egypte, parce que l’équipe manquait d’expérience, se rappelant au passage, les propos tenus par Roger Milla, à la veille de l’ouverture des compétitions. L’emblématique «Lion Indomptable» disait, cite Laye Diaw : « Le Sénégal a la meilleure équipe, mais elle va pécher par manque d’expérience ». Ce qui fait dire à l’ancien patron de Sports Fm que si les « Lions » avaient été présents, deux ans auparavant, la donne ne serait pas que ce qu’elle a été. À son avis, 86 a été l’année de la « renaissance » et, poursuit-il, « plusieurs décennies plus tard, les souvenirs m’habitent toujours ».
Aujourd’hui, Sadio Mané et ses coéquipiers comptent imiter la génération 86, que Laye Diaw appelait «les locaux talentueux» pour tenter de créer la sensation au Caire. Ce qui permettra aux hommes d’Aliou Cissé d’aborder le match retour, le 29 mars prochain, avec sérénité, sur la pelouse du tout nouveau stade du Sénégal, baptisé Me Abdoulaye Wade.
Coup de tonnerre au Caire !
Après une première participation en 1965, puis en 1968, le Sénégal est resté 17 ans sans Can. Les «Lions» ont renoué avec la compétition en 1986 au Caire où ils ont provoqué un coup de tonnerre avec leur victoire 1-0 sur le pays organisateur. En effet, en phase de Poule, alors que les «Lions» logent dans le groupe A avec le pays hôte, le Mozambique et la Côte D’ivoire, le Sénégal surprend, en match d’ouverture, l’Egypte (1-0), grâce à un but de Thierno Youm (67e mn). Stupeur dans l’enceinte du Stade international du Caire pris d’assaut, ce jour-là, par 100 000 spectateurs et dans toute l’Egypte, qui se croyait invincible sur ses terres. Un grand exploit pour les hommes de Pape Diop, sélectionneur de l’époque.
Désigné meilleur latéral droit de la Can 86 et choisi parmi l’équipe type de cette compétition continentale, Pape Fall a confié à Seneweb les facteurs qui ont été déterminants pour l’équipe nationale du Sénégal d’alors : « L’état d’esprit, la cohésion du groupe, la passion et l’engagement de défendre nos couleurs »! Pour l’ex- sociétaire de la SEIB de Diourbel, le staff était serein, zen, et avait une grande confiance au groupe qui a fait un parcours extraordinaire avant cette qualification. A rappeler qu'au détour de qualifications épiques, où le Sénégal a d’abord sorti le Togo (victoire 0-1 à Lomé puis 1-1 à Dakar) puis le Zimbabwe (défaite 1-0 à Harare puis succès 3-0 à Dakar), une équipe venait de naître, selon beaucoup d'observateurs.
« C’était un groupe de copains qui pouvaient jouer les yeux fermés tellement on se connaissait avec la même rage de vaincre et la fierté de porter le maillot, rien d’autre », se rappelle-t-il, soulignant qu’à la fin du match, ils ont tout de suite fait focus sur le deuxième match.
« À l’époque rien n’était évident », admet, de son côté, Amadou Diop « Boy Bandit », qui était le capitaine de la sélection sénégalaise. « Le poste de sélectionneur était tour à tour refusé par les techniciens de l’époque à cause des nombreux échecs. Feu Pape Diop a eu beaucoup de courage d’accepter le job. Le clasico JA-Jaraaf était très populaire à l’époque et ces deux clubs étaient fortement représentés dans cette sélection », ajoute-t-il, dans un entretien avec Sport News Africa.
« Au début de notre campagne éliminatoire, le public ne croyait pas en nous, raconte Amadou Diop. C’est après un succès en amical face à la Chine qu’on a créé un engouement autour de nous. Je me souviens des journaux locaux qui avaient titré : “Une équipe est née !”. Les dirigeants, par l’entremise du président de la fédération Abdoulaye Fofana (également président du Jaraaf), décident alors de miser sur ce groupe», a-t-il rembobiné, fier.
« Envie, détermination et agressivité »
Mais pour comparer le match de mars 1986 à celui de ce vendredi, Pape Fall, également meilleur latéral droit de la Can 90, invoque l’aspect mental qu’il juge fondamental pour venir à bout de la bande à Mohamed Salah. « Ce sera dans un stade plein comme un œuf, il va falloir faire abstraction de tout ce qui se passe autour et se concentrer sur le match. Ce n’est qu’un match de foot, mais il faut aller au combat avec de l’envie, de la détermination et l’agressivité pour gagner les duels », conseille l’ancien «Lion» de la Téranga. Il est tout de même certain que cela va être un match d’hommes. « Les Egyptiens sont touchés dans leur orgueil avec cette finale perdue (Can Cameroun 2021, Ndlr), il faudra qu’on soit très compétiteurs, en gardant notre sang froid et surtout en évitant de répondre aux provocations », indique l'auteur du premier but (28mn) du deuxième match contre le Mozambique à la Can 86, remporté sur le score de 2 buts de 0.
A noter que l'équipe nationale du Sénégal avait réussi une belle entrée en matière. Mais, en un battement de cils, les Sénégalais passèrent du rêve à la désillusion. Pour les témoins de cette aventure, les «Lions» ont péché moins par manque de talent que par inexpérience. Ainsi, alors qu’il leur suffisait d’un match nul pour jouer les demi-finales, les joueurs, déconcentrés, selon certaines indiscrétions, par d’interminables discussions sur les primes de matches, se font battre par la Côte d’Ivoire (0-1, but d’Abdoulaye Traoré, 71e mn), lors du troisième et dernier match de poule. Ils tombent devant la Côte d’Ivoire et se font éliminer de la compétition.
Dans l’une de ses émissions télévisées, le journaliste sportif Laye Diaw, déclarait que le Caire a sonné le réveil du foot sénégalais qui depuis lors a très bien collé à son rang. Car, explique-t-il, depuis cette date, les «Lions» ont accédé au moins au stade des quarts de finale dans toutes les phases finales où ils ont pris part. Se remémorant sa meilleure campagne, il dira sans hésiter : « Ma première est surtout la victoire en match d’ouverture face au pays organisateur ». Les yeux pétillants de bonheur, il s’exclame : « Ce furent des moments inoubliables ». À l’en croire, cette Can-là a été ratée de justesse en Egypte, parce que l’équipe manquait d’expérience, se rappelant au passage, les propos tenus par Roger Milla, à la veille de l’ouverture des compétitions. L’emblématique «Lion Indomptable» disait, cite Laye Diaw : « Le Sénégal a la meilleure équipe, mais elle va pécher par manque d’expérience ». Ce qui fait dire à l’ancien patron de Sports Fm que si les « Lions » avaient été présents, deux ans auparavant, la donne ne serait pas que ce qu’elle a été. À son avis, 86 a été l’année de la « renaissance » et, poursuit-il, « plusieurs décennies plus tard, les souvenirs m’habitent toujours ».
Aujourd’hui, Sadio Mané et ses coéquipiers comptent imiter la génération 86, que Laye Diaw appelait «les locaux talentueux» pour tenter de créer la sensation au Caire. Ce qui permettra aux hommes d’Aliou Cissé d’aborder le match retour, le 29 mars prochain, avec sérénité, sur la pelouse du tout nouveau stade du Sénégal, baptisé Me Abdoulaye Wade.