Lors d’un entretien accordé à Le Monde, le technicien sénégalais, Aliou Cissé, a pointé les limites du corps arbitral. «L’arbitrage. Je le dis : l’arbitrage est un scandale sur le continent africain. On ne sait pas le gérer. Même ceux qui sont considérés comme de bons arbitres sont décevants. J’irais même plus loin : pourquoi ne pas aller en chercher en Europe ?», a-t-il d’abord pesté. Le coach des Champions d’Afrique en titre va même plus loin. Il pense ainsi que certains arbitres ne sont pas au fait de certaines phases de jeu.
«Il y a des arbitres qui, sur un corner, ne savent pas faire la différence entre un marquage individuel et une défense en zone. Un arbitre est capable de se tromper en notre faveur et sur un autre match, il peut siffler en notre défaveur. On me dit de ne pas en parler, de peur que tous les arbitres se liguent contre le Sénégal. Mais qui va le faire alors ? Je ne veux manquer de respect à personne : je suis Africain et j’ai envie que mon football aille de l’avant, mais pour cela, il faut qu’on nous écoute», martèle-t-il. Lors de la dernière CAN, la CAF a convoqué des arbitres sud-américains. Aliou Cissé avoue avoir apprécié cette initiative.
«J’ai aimé, ça ne m’a pas dérangé. Quand on évoque les erreurs d’arbitrage, on nous dit d’arrêter de pleurnicher, mais tant qu’on ne réglera pas ce problème, le niveau de jeu laissera toujours à désirer. Djamel Belmadi en parle souvent, je le comprends parce que je le vis, comme d’autres entraîneurs. Ces problèmes d’arbitrage ont des conséquences sur notre niveau de jeu. Le Sénégal aime l’intensité, nos adversaires le savent et lors des matches, ils font tout pour la casser en multipliant les fautes. Mais les arbitres ne sanctionnent jamais et cela nous empêche de développer notre meilleur football. Mais à la Coupe du monde, vous verrez autre chose, les arbitres ne seront pas les mêmes. », a ainsi conclu Aliou Cissé.