On comprend mieux maintenant ce qu’il y a avait derrière le voile de mystère qui a entouré la sortie du Rapport 2013-2014 de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Les raisons évoquées ça et là pour retarder sa sortie ne tenaient en vérité qu’à cacher les énormes scandales que cache le rapport.
Des marchés de gré à gré qui ont battu tous les records et des pratiques très loin de l’orthodoxie de la gestion financière ont été relevés. Mais l’Armp, dans un souci, dit-il, « pédagogique », n’a cité aucun exemple de gestion ni « déniché de malfaiteur ».
Mais en fouillant dans les généralités du rapport, ont trouve que le Sénégal a atteint en 2014 la barre des 20% en matière de gré à gré, le top dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Avec tout ce que cela comporte en termes de corruption et de pots de vin. D’autres manquements plus terribles les uns que les autres et montrant l’ampleur des scandales financiers et l’aise que les autorités contractantes prennent dans la gestion des ressources publiques sont également relevés dans le rapport.
Des manquements qui ont pour noms :
• Recours abusif aux marchés de gré à gré
• Pratiques collusives et persistance des situations de conflits d’intérêts
• Recours systématique au fractionnement, permettant de contourner la procédure d’appel d’offre ouvert
• Détournement de l’article 76 du code des marchés publics
• Violation du principe d’intangibilité des offres, entre autres…
Ces manquements et crimes financiers relevés par les audits menés par 5 cabinets indépendants entre 2013 et 2014 resteront hélas impunis. Car à bien y voir, la gestion sobre, transparente et vertueuse promise par Macky Sall est depuis son élection restée un voeu pieu.