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SENEGAL:Nathalie Dia, Coordonnatrice adjointe de Taxaw Tem, une ex-Miss trés engagéePanafricain


Rédigé le Mardi 18 Février 2014 à 04:09 | Lu 3863 fois | 0 commentaire(s)



Nathalie Dia est de nationalité sénégalaise. Elle est également coordonnatrice adjointe de Takhaw Tem, un parti politique fondé par le Professeur Ibrahima Fall. Au-delà de son passé d’ancienne reine de beauté, puis qu´elle a été sacrée Miss Sénégal en 1992, Nathalie Dia une vision de la politique rafraichissante qui nous change des habituels lieux communs des professionnels du genre.

Portrait d´une ex-Miss très engagée aujourd´hui politiquement et socialement dont Africpost a reçu une copie de l´article.


SENEGAL:Nathalie Dia, Coordonnatrice adjointe de Taxaw Tem, une ex-Miss trés engagéePanafricain
La semaine dernière, dans un fort bel article (Miss,…et après), ma consoeur de la rubrique  culturelle analysait le lustre perdu d’un concours de beauté que les Sénégalais ont longtemps plébiscité. Elle nous relatait aussi le relatif anonymat dans lequel sombraient ces reines d’un soir ou d’une année voire même leur complet désarroi, une fois qu’est venue l’heure de redescendre sur terre. Une, en tout cas, semble avoir digéré depuis longtemps l’après sacre. Certes, elle n’aurait pas aimé qu’on l’érige en modèle de reconversion. N’empêche, Nathalie Dia alias Miss Sénégal 1992 est l’illustration qu’il y a bien une vie après… Cette élégante jeune femme, qui n’a rien perdu de ses charmes d’autrefois, tempérés seulement par une allure plus intellectuelle et un style plus conforme à son statut d’employée de banque, a définitivement tourné la page de cette époque qui l’avait élevée au rang de première beauté nationale, alors qu’elle était âgée de 19 ans « Au lendemain de mon élection, relève-t-elle, j’avais déjà démystifié le concours. J’avais donc repris une vie normale en restant moi-même et j’ai continué à garder la tête froide bien au-delà ; j’ai continué ma scolarité, jusqu’à l’obtention de mes diplômes ! Je n’ai jamais espéré pouvoir tirer quelque chose de mon sacre et je me suis accomplie toute seule entouré de ma famille ». Chez elle, on ne perçoit nulle volonté de vouloir dénigrer le concours. Elle qui fait partie de la première génération de Miss, et qui a en outre la particularité d’avoir détenu le titre cinq ans, analyse avec sérénité cette période de sa vie. Et, finalement n’en retient que du positif, même si elle ne regarde plus le concours « Ce fut une époque riche en émotions et en rebondissements. Une expérience qui vous rend mâture et vous ragaillardit. Aujourd’hui, forte de cette expérience unique en son genre, je m’y abreuve pour rebondir dans la vie ». Si l’on veut percer le secret de la reconversion de cette dame qui a grandi à la Sicap Liberté II, il faut d’abord se faire à l’idée que, tout jeune déjà, elle ne misait pas seulement sur ses remarquables avantages physiques pour s’en sortir. Elle s’est toujours passionnée pour ses études avec un cycle primaire entamé à l’Institution Sainte Jeanne d’Arc puis fini à l’école Sainte Bernadette. Elle a ensuite obtenu un Baccalauréat littéraire au célèbre lycée John Fitzgerald Kennedy. La suite, c’est un BTS en commerce international, un diplôme d’assistanat de Direction bilingue et un Master II en Ingénierie commerciale.  On est là bien loin du cliché récurrent de la belle nymphe sans moelle au-delà de l’apparence. Et forte de toute cette expérience, Nathalie Dia ne manque pas d’ambitions pour les années à venir : « Je réfléchis actuellement à la mise en place d’une agence de communication institutionnelle qui a pour ambition de révolutionner la communication en considérant le temps non pas comme une contrainte mais plutôt comme son meilleur atout ! Son credo : compresser le temps pour en faire du quasi instantané ! J’y travaille et le moment venu vous en saurez davantage ».

 
« Faire de la politique autrement »

En attendant, cette admiratrice de Nelson Mandela, de Mère Thérésa, de l’Abbé Pierre ou encore de Thomas Sankara, cultive comme ses prestigieux mentors, un engagement à fleur de peau qui la fait réagir sur des sujets d’actualité, comme l’année dernière après le concours Miss Diongoma. « Tout est parti d’un article dont le titre semblait assez suggestif ”Avis aux hommes, les candidates de Miss Diongoma cherchent un mari”, se souvient-elle. A l’époque, je m’étais autorisée un droit de réponse à cette douteuse sortie. Une miss a quand même plus à offrir qu’un corps et on a l’impression que tout est mis en œuvre pour faire passer les candidates à ces concours de beauté pour de la  chair à pâté.  Pour moi ces concours ne servent pas d’enclos à des femmes célibataires en quête de maris. Et, je demandais donc, suite à cet article, que le concours soit plus structuré, les Miss mieux encadrées afin qu’elles puissent jouer le rôle pour lequel elles sont dévolues : ambassadrices culturelles et pas autre chose ! ». Mais là où sa verve fait le plus mouche, c’est sur le terrain politique. Nathalie Dia fut très engagée lors de la campagne présidentielle contre le candidat Wade, aussi bien sur les réseaux sociaux que sur le terrain en prenant parfois part à des manifestations du M23 : « Le seuil de tolérance avait été franchi par l’ancien régime avec la dévolution monarchique que l’on a voulu nous imposer alors même que le pays regorgeait de fils et de filles qui y étaient nés, y avaient grandis et qui avaient des compétences avérées dans tous les domaines. Vouloir nous imposer « le fils de… » était tout simplement la goutte de trop. A l’époque des faits, nombreux, étions-nous à penser qu’il fallait absolument faire quelque chose et ne surtout pas rester passifs devant les dérives du pouvoir d’alors ». Elle s’était dès lors engagée aux cotés u mouvement Taxaw Tem du candidat, Ibrahima Fall. Elle est, encore aujourd’hui, la Coordinatrice adjoint du mouvement. Mais au lieu de faire de la politique politicienne à la sénégalaise où l’on est plus en quête de maroquin ou de prébende, l’ex lycéenne de Kennedy a une vision plus noble de la chose : « Il ne s’agit plus d’adopter les vieilles méthodes de politiciens qui s’apparentent à la politique du ventre, mais bien de s’engager pour des valeurs et des principes. Et ces principes en politique, se résument aux valeurs que véhicule notre mouvement : rassembler les patriotes, réhabiliter les valeurs, restaurer l’Etat de droit et relancer le développement. C’est tout un programme face aux nombreux défis qui nous attendent ».

Passionnée de mots-fléchés et de scrabble et aimant surtout profiter de soirées cinéma avec ses enfants, elle n’a pas pour autant baissé sa vigilance après le départ de Abdoulaye Wade. Et le moins que l’on puisse est qu’elle compte parmi les déçus du nouveau régime. Pour elle, le changement escompté n’est toujours pas à l’ordre du jour : «  Il n’y a aucune cohérence dans les actes du nouveau régime, aucune pertinence dans les discours; ce régime tergiverse, tâtonne, gesticule beaucoup trop, pose un pas et puis recule de deux. Il n’y a toujours point de rupture et nous qui nous étions battus justement pour que les choses changent, envisageons de nous engager dans une nouvelle alternative. Je reste persuadée que, tant que nous n’aurons pas résolu le problème de l’impunité, de l’enrichissement illicite, de la mal gouvernance, nous ne pourrons pas reconstruire notre pays pour en faire une société où les citoyens y trouvent tous leur compte ».Doté d’un fort caractère, éprise de loyauté, et d’un naturel optimiste, elle croit encore que le Sénégal peut s’en sortir et tourner la page de certaines  pratiques. Tout juste faudra-t-il le vouloir vraiment et s’en donner les moyens. « Je crois fortement que le changement est possible, indique-t-elle. Il suffit juste que l’on pense à être un serviteur de la Nation, que l’on fasse les bons choix en pensant moins à soi et à sa famille mais que l’on se dévoue plus pour les autres ». Et si finalement Miss Sénégal 1992 était trop idéaliste dans une époque si cynique et si intéressée? Elle, en tout cas, n’aspire pas modifier sa philosophie ni rien transiger de ses valeurs : « J’entretiens en moi, un certain idéal de vie et j’ai une haute idée de la destinée et, forcément de moi. Mes rêves sont portés par une grande générosité et de la grandeur d’âme. J’ai le sens de la valeur des choses. J’ai bien compris que l’on évolue grâce aux échanges avec les autres, tout en restant fidèle à ses valeurs ». Ah si seulement tous les hommes politiques réfléchissaient ainsi ! Ce pays ne s’en porterait que mieux.

 

Adama NDIAYE
 
 



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