A croire que les Sénégalais ont perdu toute capacité d’indignation. Les scandales qui impliquent souvent de hautes personnalités étrangères avec qui l’actuel régime a eu affaire se multiplient. Cette semaine, en effet, deux grands délinquants en col blanc, qui se sont sucrés au Sénégal, ont été arrêtés ou ont été déclarés activement recherchés en Occident. Il s’agit de l’ancien ministre ivoirien de l’Intégration, Adama Bigtogo, et de l’ancien ministre guinéen des Mines, Mahmoud Thiam.
Adama Bigoto, à qui le régime de Macky Sall avait confié via sa société Snedai, la confection des visas biométriques, décidé quand la réciprocité avait un sens chez nos dirigeants, a été grassement dédommagé. Officiellement, il a touché un joli chèque 13 milliards de francs Cfa en guise d’indemnisation, mais il a empoché un montant qui dépasse de loin ce chiffre.
Walf Quotidien y reviendra d’ailleurs. A cause de cette mesure populiste de réciprocité des visas, l’Etat du Sénégal a enfoncé le tourisme dans la crise et a fait perdre au Trésor public une manne financière énorme qui aurait permis de construire ne serait-ce que des infrastructures sanitaires pour soulager les populations ou satisfaire les revendications des enseignants et désamorcer la bombe scolaire afin de promettre un avenir radieux à ces millions d’enfants du bas peuple. Ce pactole aurait également pu servir à construire des salles de classe dans les abris provisoires qui font honte au pays.
Rembourser de plus de 13 milliards sur une grosse erreur d’appréciation de Macky est un énorme gâchis pour une mesure irréfléchie prise sous le coup de l’orgueil. Et même si cette mesure pouvait être comprise par certains, installer un dispositif performant de traitements des visas à l’aéroport, comme cela se fait dans certains pays africains, aurait permis de régler l’affaire et ainsi éviter de se faire gruger aussi facilement. Si ce n’est à dessein. Plus grave si l’on sait que l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie) aurait vraiment pu le réaliser à un coût plus raisonnable que celui de «l’ami ivoirien», aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt en France pour «escroquerie».
Un ancien ministre de la sous-région, guinéen cette fois-ci, a été arrêté cette semaine aux Etats-Unis pour corruption et blanchiment d’argent, d’après l’agence Bloomberg. Et, selon certaines sources, il est très bien connu au Sénégal où il a également des affaires. Mahmoud Thiam, qui a servi sous les régimes successifs de Dadis Camara et de Sékouba Konaté, se serait en effet lié en affaires avec le fils d’un souteneur de Macky Sall à qui il a dernièrement honoré avec une grandissime faveur.
Ils disposent tous les deux de participations dans le capital de Securiport, une société spécialisée dans la conception et la mise en œuvre de systèmes de sécurité dans l’aviation civile, le contrôle biométrique et l’évaluation des menaces dans les contrôles d’immigration.
Mais, il n’y a pas que d’anciens ministres de la sous-région au pédigrée peu recommandable avec qui nos dirigeants fricotent. L’homme d’affaires roumain, Frank Timis, acculé par l’opposition sur les contrats de pétrole et de gaz avec le jeune frère du chef de l’Etat, Aliou Sall, a également maille à partir avec la justice. Sous le coup de poursuites au Burkina Faso où ses entreprises opèrent, il est, depuis quelques semaines, poursuivi à Londres par un de ses partenaires, notamment Gerald Metals Sa. Sans parler des autres grandes casseroles qu’il a traînées avant de prendre pied au Sénégal.
C’est là autant d’affaires qui éclaboussent la République et qui devraient faire réfléchir certains sur d’éventuelles poursuites judiciaires demain. Surtout cet ancien confrère qui roule aujourd’hui sur des milliards par népotisme.
Seyni DIOP (Walf Quotidien)
Adama Bigoto, à qui le régime de Macky Sall avait confié via sa société Snedai, la confection des visas biométriques, décidé quand la réciprocité avait un sens chez nos dirigeants, a été grassement dédommagé. Officiellement, il a touché un joli chèque 13 milliards de francs Cfa en guise d’indemnisation, mais il a empoché un montant qui dépasse de loin ce chiffre.
Walf Quotidien y reviendra d’ailleurs. A cause de cette mesure populiste de réciprocité des visas, l’Etat du Sénégal a enfoncé le tourisme dans la crise et a fait perdre au Trésor public une manne financière énorme qui aurait permis de construire ne serait-ce que des infrastructures sanitaires pour soulager les populations ou satisfaire les revendications des enseignants et désamorcer la bombe scolaire afin de promettre un avenir radieux à ces millions d’enfants du bas peuple. Ce pactole aurait également pu servir à construire des salles de classe dans les abris provisoires qui font honte au pays.
Rembourser de plus de 13 milliards sur une grosse erreur d’appréciation de Macky est un énorme gâchis pour une mesure irréfléchie prise sous le coup de l’orgueil. Et même si cette mesure pouvait être comprise par certains, installer un dispositif performant de traitements des visas à l’aéroport, comme cela se fait dans certains pays africains, aurait permis de régler l’affaire et ainsi éviter de se faire gruger aussi facilement. Si ce n’est à dessein. Plus grave si l’on sait que l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie) aurait vraiment pu le réaliser à un coût plus raisonnable que celui de «l’ami ivoirien», aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt en France pour «escroquerie».
Un ancien ministre de la sous-région, guinéen cette fois-ci, a été arrêté cette semaine aux Etats-Unis pour corruption et blanchiment d’argent, d’après l’agence Bloomberg. Et, selon certaines sources, il est très bien connu au Sénégal où il a également des affaires. Mahmoud Thiam, qui a servi sous les régimes successifs de Dadis Camara et de Sékouba Konaté, se serait en effet lié en affaires avec le fils d’un souteneur de Macky Sall à qui il a dernièrement honoré avec une grandissime faveur.
Ils disposent tous les deux de participations dans le capital de Securiport, une société spécialisée dans la conception et la mise en œuvre de systèmes de sécurité dans l’aviation civile, le contrôle biométrique et l’évaluation des menaces dans les contrôles d’immigration.
Mais, il n’y a pas que d’anciens ministres de la sous-région au pédigrée peu recommandable avec qui nos dirigeants fricotent. L’homme d’affaires roumain, Frank Timis, acculé par l’opposition sur les contrats de pétrole et de gaz avec le jeune frère du chef de l’Etat, Aliou Sall, a également maille à partir avec la justice. Sous le coup de poursuites au Burkina Faso où ses entreprises opèrent, il est, depuis quelques semaines, poursuivi à Londres par un de ses partenaires, notamment Gerald Metals Sa. Sans parler des autres grandes casseroles qu’il a traînées avant de prendre pied au Sénégal.
C’est là autant d’affaires qui éclaboussent la République et qui devraient faire réfléchir certains sur d’éventuelles poursuites judiciaires demain. Surtout cet ancien confrère qui roule aujourd’hui sur des milliards par népotisme.
Seyni DIOP (Walf Quotidien)