Le ramadan, c’est le mois de la pénitence et de la repentance. Dans les rues de Dakar, aux abords des ronds-points, des feux rouges, à moins de fermer les yeux, on peut voir, des femmes, des hommes, et même des enfants tendre la main. Durant ce mois béni, il est recommandé aux musulmans de cultiver l’entraide. Le respect de cette recommandation profite aux âmes charitables. « On ne doit mendier que lorsqu’on n’a pas de quoi manger et une fois le problème résolu, on doit aller chercher du travail », enseigne la religion. Sous nos cieux, beaucoup ne se conforment pas à cette recommandation. La mendicité est en passe de devenir une activité pratiquée à temps plein par une catégorie de gens. Ces derniers sont visibles au niveau des carrefours, à l’entrée des grandes surfaces. D’autres ont investi les quartiers résidentiels.
Les mendiants se frottent les mains
De tous ces sites, la Grande Mosquée Nord est noire de monde. De petits groupes se forment çà et là . Ils ne sont pas venus pour la prière de 14 heures encore moins pour suivre la conférence religieuse organisée par les femmes du quartier. Ici, c'est la " chasse aux autorités" venues assister à la cérémonie. La chanteuse Kiné Lam sera sollicitée par des femmes dès sa descente de sa voiture. Après les salutations d’usage, une dame glisse : « juste de quoi bouillir la marmite ». Elle ouvre sa pochette et offre un billet de 10.000 FCfa. Par la suite, elle se précipite pour entrer dans son véhicule avant que les autres groupes n'arrivent. Cette générosité de Kiné Lam n'est pas hélas la même chez les autres célébrités qui ont tout simplement snobé les dames malgré les interpellations. Même les politiques ne sont pas si sensibles au sort des mendiants.
Autre lieu autre décor. A la mosquée de Liberté 6, c’est la grande agitation aux abords des portes. Dans ce groupe d’âmes charitables, des dames sortent du lot. Beaucoup d’entre elles sont sur des chaises roulantes. « Nous n’étions pas si nombreux. C'est depuis le ramadan que d'autres personnes sont venues. Il faut aussi accepter que pendant ce mois les fidèles sont plus nombreux, l'aumône aussi», déduit un homme sur un fauteuil roulant. Les fidèles de ce lieu de culte ont aussi remarqué de nouvelles figures parmi les mendiants habituels qui rôdent aux abords. « C’est le ramadan, le nombre augmente. C’est d’ailleurs, la question que posent tous les fidèles de la Mosquée qui ne connaissent que nous autres qui sommes fréquents ici », murmure un mendiant recevant un paquet de sucre et une tablette de dattes d’un bienfaiteur. Dans ce coin, l’effervescence et l’arrivée de nouvelles personnes qui font la manche s’expliquent par la présence d’un homme qui a son cœur sur la main. Il répond au nom de Chérif Mamine Aïdara. Sa bonté est entonnée.
« Cherif Mamine Aïdara envoie des gens nous apporter beaucoup de vivre et de l'argent pendant le ramadan. C’est pour cela que certains mendiants viennent guetter à la Mosquée », rapporte notre interlocuteur. Le ramadan est éprouvant. L’attente aussi. La preuve, une femme somnole à côté d’un homme assis dans son fauteuil roulant. Cette dame se garde d’accorder un entretien au risque de compromettre sa journée. La raison : les bienfaiteurs veulent passer inaperçus. « Pendant le ramadan on sent qu’il y a des musulmans dans ce pays »
Sous le pont de l’ancienne piste près la VDN, des gamins loqueteux se faufilent entre les véhicules. Profitant des embouteillages, certains glissent leurs mains entre les vitres baissées des portières. Leurs gestes comportent des risques. Pourtant, leurs parents assis, à quelques mètres, ne se soucient guère de ces dangers. Ici, on croise des personnes défendant que la mendicité est une nécessité. « Il y a ceux qui ne peuvent jeûner et qui donnent l'aumône à la place. Il y a ceux qui choisissent le mois pour faire des dons. N’oublions pas, que c'est le mois du partage. Et, nous le sentons réellement », reconnaît une dame.
Sur ces entrefaites, notre interlocutrice a été interrompue, de façon nette, par son compagnon qui a appris que nous faisions un reportage. Nous ne sommes pas les bienvenus dans l’univers de la solidarité et de l’entraide. Les acteurs de cet univers s’attaquent à l’angle d’attaque des journalistes qui ne mettent jamais en avant le fait que les gens mendient par nécessité. A l’inverse, la médisance et la calomnie sont mises en lumière.
MENDICITE : ce qu’en dit la religion
Quel est l'avis religieux concernant la mendicité ? C’est quoi la récompense de celui qui offre l’aumône pendant le mois de ramadan ? Ces questions effleurent les esprits des musulmans. En tout cas, la récompense au double qui est agitée en ce mois béni accroît le rang des bienfaiteurs. Le rang des mendiants se resserrent également. Pourtant tout obéit à des règles.
La mendicité n'est pas autorisée sauf dans trois cas que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) a détaillés dans le Hadith authentique rapporté par Mouslim dans son Sahîh, d'après Qabîsa ibn Moukhâriq Al-Hilâlî Il (Qu'Allah soit satisfait de lui), lorsqu'il dit (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam). Il affirme que la mendicité n'est autorisée que pour trois catégories de personnes. Il s’agit d’une personne s'étant chargée de verser une somme afin de mettre fin à une querelle. La mendicité lui est alors autorisée jusqu'à ce qu'elle obtienne la somme désirée. Il y a aussi une personne ayant subi une catastrophe qui a détruit ses biens. En effet la mendicité lui est alors autorisée jusqu'à ce qu'elle puisse satisfaire ses besoins primordiaux. Et enfin la personne victime d'une extrême pauvreté peut bien s’adonner à la mendicité. Mais son état doit être confirmé par trois personnes raisonnables parmi ses proches. De plus, la mendicité est autorisée jusqu'à ce que la personne puisse satisfaire ses besoins primordiaux. Selon toujours les enseignements du Prophète ( Psl), en dehors de ces cas cités, la mendicité est illicite. Les écrits sont clairs. Mais au Sénégal, on ne se conforme pas à ces recommandations. L’impératif de survie et la facilité (pour certains), semblent prendre le dessus sur tout.
Les mendiants se frottent les mains
De tous ces sites, la Grande Mosquée Nord est noire de monde. De petits groupes se forment çà et là . Ils ne sont pas venus pour la prière de 14 heures encore moins pour suivre la conférence religieuse organisée par les femmes du quartier. Ici, c'est la " chasse aux autorités" venues assister à la cérémonie. La chanteuse Kiné Lam sera sollicitée par des femmes dès sa descente de sa voiture. Après les salutations d’usage, une dame glisse : « juste de quoi bouillir la marmite ». Elle ouvre sa pochette et offre un billet de 10.000 FCfa. Par la suite, elle se précipite pour entrer dans son véhicule avant que les autres groupes n'arrivent. Cette générosité de Kiné Lam n'est pas hélas la même chez les autres célébrités qui ont tout simplement snobé les dames malgré les interpellations. Même les politiques ne sont pas si sensibles au sort des mendiants.
Autre lieu autre décor. A la mosquée de Liberté 6, c’est la grande agitation aux abords des portes. Dans ce groupe d’âmes charitables, des dames sortent du lot. Beaucoup d’entre elles sont sur des chaises roulantes. « Nous n’étions pas si nombreux. C'est depuis le ramadan que d'autres personnes sont venues. Il faut aussi accepter que pendant ce mois les fidèles sont plus nombreux, l'aumône aussi», déduit un homme sur un fauteuil roulant.
« Cherif Mamine Aïdara envoie des gens nous apporter beaucoup de vivre et de l'argent pendant le ramadan. C’est pour cela que certains mendiants viennent guetter à la Mosquée », rapporte notre interlocuteur. Le ramadan est éprouvant. L’attente aussi. La preuve, une femme somnole à côté d’un homme assis dans son fauteuil roulant. Cette dame se garde d’accorder un entretien au risque de compromettre sa journée. La raison : les bienfaiteurs veulent passer inaperçus.
Sous le pont de l’ancienne piste près la VDN, des gamins loqueteux se faufilent entre les véhicules. Profitant des embouteillages, certains glissent leurs mains entre les vitres baissées des portières. Leurs gestes comportent des risques. Pourtant, leurs parents assis, à quelques mètres, ne se soucient guère de ces dangers. Ici, on croise des personnes défendant que la mendicité est une nécessité. « Il y a ceux qui ne peuvent jeûner et qui donnent l'aumône à la place. Il y a ceux qui choisissent le mois pour faire des dons. N’oublions pas, que c'est le mois du partage. Et, nous le sentons réellement », reconnaît une dame.
Sur ces entrefaites, notre interlocutrice a été interrompue, de façon nette, par son compagnon qui a appris que nous faisions un reportage. Nous ne sommes pas les bienvenus dans l’univers de la solidarité et de l’entraide. Les acteurs de cet univers s’attaquent à l’angle d’attaque des journalistes qui ne mettent jamais en avant le fait que les gens mendient par nécessité. A l’inverse, la médisance et la calomnie sont mises en lumière.
MENDICITE : ce qu’en dit la religion
Quel est l'avis religieux concernant la mendicité ? C’est quoi la récompense de celui qui offre l’aumône pendant le mois de ramadan ? Ces questions effleurent les esprits des musulmans. En tout cas, la récompense au double qui est agitée en ce mois béni accroît le rang des bienfaiteurs. Le rang des mendiants se resserrent également. Pourtant tout obéit à des règles.
La mendicité n'est pas autorisée sauf dans trois cas que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) a détaillés dans le Hadith authentique rapporté par Mouslim dans son Sahîh, d'après Qabîsa ibn Moukhâriq Al-Hilâlî Il (Qu'Allah soit satisfait de lui), lorsqu'il dit (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam). Il affirme que la mendicité n'est autorisée que pour trois catégories de personnes. Il s’agit d’une personne s'étant chargée de verser une somme afin de mettre fin à une querelle. La mendicité lui est alors autorisée jusqu'à ce qu'elle obtienne la somme désirée. Il y a aussi une personne ayant subi une catastrophe qui a détruit ses biens. En effet la mendicité lui est alors autorisée jusqu'à ce qu'elle puisse satisfaire ses besoins primordiaux. Et enfin la personne victime d'une extrême pauvreté peut bien s’adonner à la mendicité. Mais son état doit être confirmé par trois personnes raisonnables parmi ses proches. De plus, la mendicité est autorisée jusqu'à ce que la personne puisse satisfaire ses besoins primordiaux. Selon toujours les enseignements du Prophète ( Psl), en dehors de ces cas cités, la mendicité est illicite. Les écrits sont clairs. Mais au Sénégal, on ne se conforme pas à ces recommandations. L’impératif de survie et la facilité (pour certains), semblent prendre le dessus sur tout.