RDC: Deux attaques visent les équipes de la lutte contre Ebola en Ituri


Rédigé le Vendredi 29 Novembre 2019 à 13:31 | Lu 161 fois | 0 commentaire(s)



Dans l'est de la République démocratique du Congo, les équipes de la riposte anti-Ebola ont de nouveau été attaquées dans la nuit de mercredi à jeudi. Une insécurité qui complique la lutte contre l’épidémie, notamment dans la province de l’Ituri.


Une première attaque a visé un camp de vie des équipes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), situé à Biakato, la nuit dernière entre minuit et deux heures du matin. 180 agents y étaient logés, travaillant pour de nombreuses organisations. 

L’OMS déplore la mort de trois agents impliqués dans la riposte contre Ebola. C’est la plus sanglante attaque depuis le début de l’épidémie. On compte également au moins 5 blessés et plusieurs véhicules incendiés. En plus des agents de la riposte, les assaillants ont ciblé la police. Un sous-commissariat a été saccagé et tous les détenus ont pris la fuite. La police dit aussi avoir perdu le contact avec l’un de ses agents. 

Un des commandants de l’armée s’inquiète. Selon lui, les miliciens voulaient « saboter les activités de la riposte » car pour eux, Ebola est une « mascarade ». Il n’y a pas encore de cas d’Ebola à Biakato, mais le campement attaqué sert de base arrière pour atteindre le village voisin de Lwemba qui, lui, a déjà enregistré quelques cas positifs. 

Attaque à Mangina 

La nuit a été agitée également à une cinquantaine de kilomètres de là, à Mangina en territoire de Beni, où un centre de traitement Ebola a été pris pour cible par une autre attaque. Un homme a été tué ainsi qu'un assaillant qui a trouvé la mort suite à l'intervention des forces de sécurité qui sont parvenues à sécuriser la zone. 

Les autorités cherchent actuellement à savoir si ces deux attaques quasi simultanées étaient coordonnées. Celles-ci menacent en tout cas une nouvelle fois les activités de la riposte. Les interventions anti-Ebola sont paralysées depuis une semaine, suite aux violences dans la région. Ces derniers jours, l'Organisation mondiale de la santé a déjà choisi de transférer vers Goma la moitié de son personnel habituellement basé à Beni. 

Les forces vives locales craignent que les équipes de surveillance n’arrivent plus à suivre les personnes dans la chaîne de transmission de la maladie. Ce territoire, qui reste l’épicentre de l’épidémie, enregistre beaucoup d’incidents sécuritaires. 

C’est dans ce territoire qu’un journaliste impliqué dans la riposte a été tué, début novembre. Ses collègues se sont vus contraints de vivre en clandestinité, et leur radio a cessé d’émettre.


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