Pour la population de Beni, la Monusco doit « agir ou partir ». La colère est montée d'un cran lundi matin avec l'annonce d'un nouveau massacre dans le quartier de Boikene. Huit personnes au moins ont été tuées dans la nuit dans une attaque. Peu après, le bâtiment de la mairie de Beni a été incendié vers 9h lundi matin par des habitants à bout de nerfs. Cela fait déjà depuis jeudi que la population manifeste son exaspération face aux attaques à répétition attribuée au groupe armé ADF.
La situation était extrêmement tendue dans la ville où des tirs nourris ont été rapportés à proximité de deux bases des Nations unies. Les manifestants ont réussi à entrer dans l'une des unités de la Monusco, un camp civil dans le quartier de Boikene. Cette structure a été partiellement incendiée et du mobilier y a été dérobé avant l'intervention de la police congolaise qui a tiré à balles réelles pour tenter de contenir les manifestants.
Suite aux violences dans la journée, le parquet militaire annonce un bilan de quatre morts, évoquant même la possibilité d'une cinquième victime en soirée. « Il y a dix civils blessés, ainsi que trois militaires congolais blessés », ajoute le parquet. En conséquence, un couvre-feu a été décrété jusqu'à nouvel ordre par les autorités provinciales du Nord-Kivu entre 18h et 6h à Beni et ses environs, lundi soir à l'issue de ces manifestations violentes.
Contre la « léthargie » de la Monusco
Difficile d'établir un bilan clair pour l'instant concernant les manifestations de la matinée qui sont toujours en cours, même si des témoins sur place parlent de blessés par balles. En revanche, un militant de la Lucha, Obadi Muhindo, a été abattu samedi par la police alors qu’il manifestait contre la « léthargie » de la Monusco.
La situation était extrêmement tendue dans la ville où des tirs nourris ont été rapportés à proximité de deux bases des Nations unies. Les manifestants ont réussi à entrer dans l'une des unités de la Monusco, un camp civil dans le quartier de Boikene. Cette structure a été partiellement incendiée et du mobilier y a été dérobé avant l'intervention de la police congolaise qui a tiré à balles réelles pour tenter de contenir les manifestants.
Suite aux violences dans la journée, le parquet militaire annonce un bilan de quatre morts, évoquant même la possibilité d'une cinquième victime en soirée. « Il y a dix civils blessés, ainsi que trois militaires congolais blessés », ajoute le parquet. En conséquence, un couvre-feu a été décrété jusqu'à nouvel ordre par les autorités provinciales du Nord-Kivu entre 18h et 6h à Beni et ses environs, lundi soir à l'issue de ces manifestations violentes.
Contre la « léthargie » de la Monusco
Difficile d'établir un bilan clair pour l'instant concernant les manifestations de la matinée qui sont toujours en cours, même si des témoins sur place parlent de blessés par balles. En revanche, un militant de la Lucha, Obadi Muhindo, a été abattu samedi par la police alors qu’il manifestait contre la « léthargie » de la Monusco.
Une situation que dénonce aussi Ghislain Muhiwa, autre militant de la Lucha : « C’est une demande urgente que nous lançons en tant que citoyens, en tant que souverains premiers pour dire à la Monusco de s’associer le plus vite possible à l’armée. Et c’est le message de tous les citoyens aujourd’hui, qui sont indignés, qui manifestent partout dans les rues de Beni, dans les rues de Butembo ou de Oïcha, pour dire la Monusco doit aussi être sur le front avec l’armée. Et si cela n’est pas fait, elle doit partir. Et c’est ça le message. Et le message même qu’Obadi, notre camarade, portait, c’était celui-là . »
« Bouc émissaire »
Ce lundi, la présidente du Parlement congolais Jannine Mabunda a estimé que la Monusco ne pouvait pas « rester sans fin » en RDC. « Il y a un malaise entre la présence, le coût [...] et les résultats obtenus », a-t-elle déclaré.
De leur côté, les responsables de la Monusco dénoncent une campagne de « désinformation », qui place les casques bleus dans une position de « bouc émissaire ». La Monusco rappelle pourtant qu'elle n'a pas pu participer à la planification de l'opération lancée par l'armée congolaise fin octobre dans la région. Le début de cette opération militaire a entrainé une forte recrudescence des attaques des ADF dans la zone. Reste que l'un des mandats principaux de la Monusco est bien de protéger les civils, à bout face à la recrudescence des attaques.
« Bouc émissaire »
Ce lundi, la présidente du Parlement congolais Jannine Mabunda a estimé que la Monusco ne pouvait pas « rester sans fin » en RDC. « Il y a un malaise entre la présence, le coût [...] et les résultats obtenus », a-t-elle déclaré.
De leur côté, les responsables de la Monusco dénoncent une campagne de « désinformation », qui place les casques bleus dans une position de « bouc émissaire ». La Monusco rappelle pourtant qu'elle n'a pas pu participer à la planification de l'opération lancée par l'armée congolaise fin octobre dans la région. Le début de cette opération militaire a entrainé une forte recrudescence des attaques des ADF dans la zone. Reste que l'un des mandats principaux de la Monusco est bien de protéger les civils, à bout face à la recrudescence des attaques.
Après la nouvelle attaque attribuée aux troupes ADF et la journée de violence qui en a suivi, la présidence de la République démocratique du Congo a d'ailleurs annoncé dans un communiqué des « opérations conjointes entre l'armée nationale et la Monusco » à Beni, dans l'est du pays, « afin d'assurer la paix et la sécurité à la population civile ». « L'installation d'un quartier général avancé des forces armées à Beni » a aussi été annoncé lors de cette réunion d'urgence du conseil de sécurité à Kinshasa ce lundi.