Aucun citoyen sénégalais ne mérite ce que son Président a subi ce 31 juillet à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Un Président dissimulé dans une boule sécuritaire et qui s'éloigne précipitamment sous des jets de pierres ne renvoie pas à une image digne d'un pays comme le Sénégal. Ceux qui ont lancé des pierres ont été les premiers à être indexés et peut être même, les seuls. Ils ont raison ceux qui les désignent car rien ne peut justifier une violence de cette nature contre la première institution du pays. Une foule diversifiée de laquelle on voudrait extraire des étudiants de l'opposition pour régler des comptes politiques, a cru devoir exprimer sa colère d'une manière antirépublicaine.
Cependant, le fait d'un chef d'Etat "trop politique" n'est pas étranger à cette situation regrettable. Comment distinguer le Président de la république du chef de parti quand toutes ces sorties sont encadrées par un état-major politique au rythme et à la couleur beige-marron?
La réalité est qu'une campagne politique assumée bouscule en permanence un protocole républicain et s'impose sur tous les terrains.
Les conclusions de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI) avaient bien suggéré que le Président de la République se départît de son manteau de chef de parti. Ce qui devrait lui permettre de mieux servir son pays et remplir sa mission républicaine. Mais les militants du parti au pouvoir n'en veulent pas. Ils ont bien calculé leur refus. C'est le Président de tous les sénégalais qui leur sert de président de parti et leur ouvre toutes les voies de dérives. Ils ont tous les droits. Ils peuvent se livrer à toutes formes d'accusations et d'injures contre des leaders de l'opposition ou de la société civile, à tout acte de banditisme sans être inquiétés puisqu'ils ont l'institution comme bouclier. Quand l'attaque est politique, seule une riposte républicaine est permise aux adversaires du Président sous peine de sanctions car il s'agit de protéger une institution.
Une sanction que nos forces de sécurité et de défense seront légalement obligées d'appliquer au nom de la République. Un processus qui, abouti à la justice, permet de garder au frais les détracteurs du Président-chef de parti au nom du respect des institutions.
Des échauffourées entre militants du Président et étudiants ne peut finalement aboutir qu'à l'arrestation de ceux qui se sont attaqués à l'institution. Ceux qui ont envahi le temple du savoir pour accueillir leur chef de parti et déranger la quiétude des apprenants attendront la prochaine sortie. Ils continueront à user et à abuser du bouclier institutionnel. Il est indéniable que ce cumul porte préjudice à notre république et à notre démocratie parce que mal géré par un Président trop préoccupé par sa réélection.
Il est temps d'empêcher à ce manteau trop étroit, politiquement coloré, partisan et sectaire de souiller celui républicain qu'incarne le Président de la république et que le peuple souverain a fini par coudre après plusieurs années de luttes. Le Président de la République doit se consacrer exclusivement à la correcte prise en charge des préoccupations du peuple sénégalais dans sa diversité.
Il doit veiller à prémunir l'institution qu'il incarne contre des querelles partisanes.
Thierno Bocoum
Député à l'Assemblée nationale
Cependant, le fait d'un chef d'Etat "trop politique" n'est pas étranger à cette situation regrettable. Comment distinguer le Président de la république du chef de parti quand toutes ces sorties sont encadrées par un état-major politique au rythme et à la couleur beige-marron?
La réalité est qu'une campagne politique assumée bouscule en permanence un protocole républicain et s'impose sur tous les terrains.
Les conclusions de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI) avaient bien suggéré que le Président de la République se départît de son manteau de chef de parti. Ce qui devrait lui permettre de mieux servir son pays et remplir sa mission républicaine. Mais les militants du parti au pouvoir n'en veulent pas. Ils ont bien calculé leur refus. C'est le Président de tous les sénégalais qui leur sert de président de parti et leur ouvre toutes les voies de dérives. Ils ont tous les droits. Ils peuvent se livrer à toutes formes d'accusations et d'injures contre des leaders de l'opposition ou de la société civile, à tout acte de banditisme sans être inquiétés puisqu'ils ont l'institution comme bouclier. Quand l'attaque est politique, seule une riposte républicaine est permise aux adversaires du Président sous peine de sanctions car il s'agit de protéger une institution.
Une sanction que nos forces de sécurité et de défense seront légalement obligées d'appliquer au nom de la République. Un processus qui, abouti à la justice, permet de garder au frais les détracteurs du Président-chef de parti au nom du respect des institutions.
Des échauffourées entre militants du Président et étudiants ne peut finalement aboutir qu'à l'arrestation de ceux qui se sont attaqués à l'institution. Ceux qui ont envahi le temple du savoir pour accueillir leur chef de parti et déranger la quiétude des apprenants attendront la prochaine sortie. Ils continueront à user et à abuser du bouclier institutionnel. Il est indéniable que ce cumul porte préjudice à notre république et à notre démocratie parce que mal géré par un Président trop préoccupé par sa réélection.
Il est temps d'empêcher à ce manteau trop étroit, politiquement coloré, partisan et sectaire de souiller celui républicain qu'incarne le Président de la république et que le peuple souverain a fini par coudre après plusieurs années de luttes. Le Président de la République doit se consacrer exclusivement à la correcte prise en charge des préoccupations du peuple sénégalais dans sa diversité.
Il doit veiller à prémunir l'institution qu'il incarne contre des querelles partisanes.
Thierno Bocoum
Député à l'Assemblée nationale