Le populaire
Actualité oblige, vous étiez militaire et vous avez fait la Casamance, que vous inspire la libération des neuf otages démineurs ?
Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités sur l’affaire du conflit en Casamance. Je pense que derrière ces négociations, il se cache un enjeu financier.
Vous pensez que si les rebelles ont un pro-blème pour vivre et qu’ils capturent 9 personnes pour ensuite les libérer, sans contrepartie ?
C’est trop facile de dire que la libération découle d’une simple négociation. Tout n’a pas été dit.
Il se dit que vous allez briguer la mairie de votre ville de Pire aux prochaines Locales ?
Ah oui, comme tout bon citoyen qui veut développer sa localité. Je vais vous le dire sans détours. Je suis candidat à la mairie de Pire pour les prochaines Locales. Parce que depuis ma naissance, la ville n’a pas changé d’un seul iota.
Pourquoi avez-vous choisi d’être un animateur engagé ?
Je ne suis pas un animateur, mais un technicien de formation de son en radio. Je suis venu dans l’animation par accident, «animation dafama dab». Et on m’a choisi pour remplacer une personne.
Comment est venu le déclic ?
C’était lors de la maladie du choléra, vers 2003. J’avais fait un reportage que beaucoup de journaux ont repris. C’est ainsi que Mame Less Camara m’a dit 'ce que tu fais est bon, si tu continues sur cette lancée, toutes les radios feront la même la chose'.
Vous êtes devenu un animateur très écouté. Recevez-vous des propositions d’autres groupes de presse…
(Il coupe) Chaque jour que Dieu fait, je reçois des propositions. La dernière en date, c’est la semaine dernière, un grand patron de presse a sollicité mes services.
Il vous a proposé quoi et qu’avez-vous répondu ?
(Rire…) Ce n’est ni l’argent ni le bien matériel qui peuvent me faire quitter mon lieu actuel de travail. Je tiens à ma liberté. Alors qui me dit que si je quitte Walf j’aurai la même liberté ailleurs, «man kuma xol xamne walf namuma dara» (rire). Je n’envie aucun animateur.
Lors de la visite de Barack Obama à Dakar, vous aviez émis des réserves sur l’habillement du couple Faye-Sall. Où se situe votre inquiétude ?
J’avais dit : Madame la Première dame «jigeen la, te jigeen tamit daxuko» (Madame la Première dame est une femme, et une très belle femme). J’ai senti que c’est quelqu’une qui veut aider les Sénégalais, c’est ma conviction. Mais j’attendais d’elle, à l'arrivée du couple américain au Sénégal, qu’elle portât du wax, du gagnila pour vendre au moins l’image du pays. Première dame, ce n’est pas n’importe qui. Tout le monde allait prendre modèle sur elle. Et si elle valorise nos tissus locaux, nos tailleurs aussi y verront leurs comptes. Si on est célèbre, on doit avoir un bon conseiller en communication, même pour la manière de s’habiller. J’ai été déçu par le Président Macky Sall, le jour où il devait tenir la conférence de presse avec Obama, je n’étais pas à Dakar, mais je me suis précipité pour avoir une télé et le voir.
Pourquoi faire…
Ce qu’il disait ne m’intéresse pas, mais c'est ce que Macky Sall allait porter qui me faisait courir. Parce que la veille, je méditais en disant que le Président doit porter un gagnila de couleur blanche, assorti d’un bonnet. Mais Obama est en costume, Macky en costume, où est la différence ? Il est bon de vendre son pays à pareille occasion. Et puisque, c’est la première fois que nous avons une Première dame sénégalaise, elle a la possibilité de vendre l’image et la culture de notre pays.
Que vous inspire l’affaire de la drogue qui éclabousse la haute hiérarchie de la police ?
C’est vrai que je mène des investigations. Car tout ce qui touche aux hommes de tenue, police, gendarmerie, militaire, je le respecte. Je suis un ancien militaire et je me solidarise avec mon corps. C’est cet esprit de corps qui manque aux journalistes et aux animateurs. Mais je ne suis pas content de cette situation. Il faut s’attendre à un rebondissement grave. Car ce n’est pas une petite affaire.
Vous dites solidarité de corps, mais c’est quand même un policier qui dénonce ses collègues policiers ?
C’est un règlement de comptes. Et l’information m’a surpris, car en général ces genres d’affaires, on les règle en interne d’abord. Il faut prier pour que cette affaire de drogue à la police se termine vite et bien. Une police, une gendarmerie ou une armée qui a un problème dans un pays, c’est dangereux pour la population. J’en profite pour lancer un appel, qu’on revoit les salaires des policiers, des militaires, des gendarmes, des hommes de tenue en général. Une personne, si tu ne la paies pas bien, «bu namul dara», ça ne sera facile de verser dans un mauvais chemin.
Sur un autre sujet, le Ramadan, on note un changement de comportement chez les Sénégalais ?
Vous savez, le «Koor de Dakar», c’est les 15 premiers jours, après «ñu tegat ko ci ray bi» (on passe à autre chose).
Il paraît que vous êtes courtisé par les femmes…
Si tu es célèbre, il faut trouver une belle femme. Parmi les animateurs, j’ai la plus belle femme. Elle cuisine hyper bien plus que toutes les femmes du Sénégal. C’est pourquoi, je ne mange que chez moi ou chez ma mère. Je suis le plus vilain des animateurs, mais je suis le plus gentleman, les filles m’aiment plus qu'eux. Mais je ne les aime pas. Je n’aime et je n’adore que ma femme qui est «rafet té meun togu» (belle et cordon bleu).
Comment surnommez-vous votre femme ?
Elle s’appelle Marie et je l’appelle ainsi. Ces appellations avec ces petits noms de rien du tout, c’est du théâtre.
Pourtant elle ne vous appelle par votre nom ?
C’est vrai, elle m’appelle Safly.
Ces derniers jours, vous avez occupé l’actualité avec l’histoire des homosexuels, qu’en est-il réellement ?
Je faisais allusion lors d’une de mes émissions à des jeunes garçons qui adoptent de comportements bizarres, avec les cheveux défrisés, leur mode d’habillement, leurs pantalons «Pinws», et tous ces accessoires typiquement réservés aux filles. Dans les marchés, ils se concurrencent sur les couleurs vives. Comment un homme peut porter des couleurs extravagantes, le rouge, le rose fucha ou bonbon, l’orangé, le meuve ? Des tenues assorties à des pantalons «pinws». Certains parents ne disent rien et n’hésitent même pas à te balancer, c’est la mode et ce sont des enfants. Je dis que tous ceux qui s’habillent de la sorte sont des homosexuels ou ils sont en train d’être formés pour le devenir ou être un baiseur d’homosexuels.
Mais ce genre d’accoutrement, les animateurs et les artistes le portent…
(Il coupe…) Je vous dis, que ce soit un artiste, un animateur ou toute autre personne qui s’habille en Pinw», c’est un homosexuel. Le «Pinw», c’est un pantalon pour les jeunes filles. «Degoma xana» ? (Tu ne m’as pas entendu ?) Encore une fois, «Man Ndoye Bane, mané kep kouy sol pinw goorjigeen nga» (Moi Ndoye Bane, je dis que tous ceux qui portent des ‘Pinws’ sont des homosexuels). Et je l’assume.
Est-ce que ce n’est pas aussi du fait que la conjoncture est difficile que beaucoup de jeunes se lancent dans ce phénomène ?
C’est pourquoi, «sa dom yaral, sa diabar yaxal». Un enfant, il faut bien l’éduquer, limiter ses besoins. Alors, personne ne pourra le détourner de cette éducation, si c’est bien cimenter, je dis bien cimenter. Mais, maintenant, nous avons constaté que les enfants ne sont plus éduqués dans les maisons, «motax këf len dafay yomb» (c’est pourquoi il est facile de les détourner). Ce n’est pas parce que c’est un homme que tu surveilles les filles et que tu laisses les garçons faire leur vie, non ! La vie est dangereuse et il y a des gens mal intentionnés qui ne font que détourner les enfants en les transformant en homos ou baiseurs d’homosexuels. Et il y en a à gogo aujourd’hui. Je ne parle pas de ceux qui sont déjà des homos, mais ceux qui ne le sont pas encore et qui sont en train d’être détournés. Regardez maintenant dans les Sabars, ce sont les hommes qui s’approprient la danse pour ravir même la vedette aux filles, avec leurs accoutrements où il est difficile de distinguer les garçons des filles, de par les manières, la coquetterie, etc. L’homosexualité a quitté les boîtes de nuit qu’on lui connaissait pour trouver refuge dans les maisons, les bureaux et les écoles. Ce qui est plus grave, c’est que dans les maisons, les parents l’étouffent. Pire, il y a des femmes qui savent que leurs maris sont dans ce lot, mais par prestige, elles se taisent.
Connaissez-vous un animateur qui le soit ?
Dieu a fait que je n’ai pas d’ami animateur, on ne se fréquente pas, à part mes collègues de travail. Ceux parmi les animateurs que je peux dire que ce sont mes amis, même si je ne connais pas leurs maisons on s’apprécie, Dj Boubs car il a un bon coeur et aussi Samba Sine alias Kouthia, dont les gens disent qu’on se ressemble.
La concurrence doit être très rude, jusqu’à ce que vous ayez seulement deux amis, alors qu’il y a une tonne d’animateurs ?
Mais on ne force pas une relation. Moi je ne suis pas un hypocrite ? Pourtant, quand on se rencontre en boîte, c’est nice, mais ça s’arrête là . Je ne vais pas en boîte rencontrer mes collègues animateurs, «man fumay dem, ñom duña fa dem» (les endroits que je fréquente, eux n’y vont pas).
Vous êtes un animateur engagé, qu’est-ce qui justifie ce choix ?
Ce sont des journalistes comme Mame Less Kamara, Macoumba Mbodj, Toutane Diack, El Haji Ndiogou Diène, Mohamed Ramé Ndiaye, Samba Dialipa Badji qui m’ont encadré. Ce que je n’ai pas regretté, car si je fais une interview avec un politicien, tu penses que ce n’est pas Bane qui l’interroge. Les journalistes ne sont pas plus forts que moi. Car si je dois faire une interview, je vais sur le net faire des recherches, rédiger un questionnaire comme le font les journalistes, quand ils préparent une Itv. C’est mon travail à Seneweb depuis 2006 (il travaille sur ce site d’informations). Je fais une émission qui s’appelle «Guis Guiss» qui passe chaque mois, et j’ai déjà invité pas mal de ministres.
Et votre travail à Walf ?
Ce n’est pas la même la casquette. A Walf, je fais une animation musicale et une émission. Je suis différent des autres animateurs. Je le dis souvent, je suis leur «Nidiaye» (oncle) et certains se fâchent (rires…). Les journalistes ne sont pas plus forts que moi Quand on ouvre une radio, c’est pour éduquer, divertir et informer. Mais le divertissement doit changer, il faut éduquer les gens. Un animateur doit avoir sa propre carte d’identité. En radio, il faut savoir faire la différence.
Et les animateurs qui mettent la musique et parlent en même temps sur la musique ?
Ce n’est pas bien ? En musique, il y a une intro de 5 à 10 secondes et c’est à partir de ce moment que l’animateur doit parler. Mais l’animateur ne peut pas parler, alors que le chanteur parle, ça ne pas être. Il faut respecter les gens. Nous sommes au Sénégal et tout ce qu’on fait dans le désordre, c’est moins valorisant. Je vous donne un exemple, vous les journalistes, vous avez fait vos études, mais un fou venu de nulle part, sans diplômes ni rien, est mieux payé que vous. C’est parce que tout ce qu’on fait, en termes de professionnalisme, on avance pas. L’animateur Dave Sawadogo, personne n’est mieux que lui en animation, mais il est moyennement connu. «Il faut crier et tenir des propos maladroits» pour attirer l’attention. Et tout le monde dira que c’est toi le meilleur. C’est dommage, mais c’est ça le Sénégal.Les journalistes alimentaires avec leur revue de presse, les animateurs vulgaires, les danseurs, les chanteurs, les lutteurs, «ño gena tekki ci dëk bi», (c’est eux qui sont des symboles de réussite dans ce pays).
Vous voulez dire qu’il y a un deal pour la revue de presse ?
Ah oui, la plupart des revues de presse sont des deals, de gros deal même je vous dis. Si tu as ton argent, chaque jour tu passes en boucle dans les revues de presse. Il y a des autorités, des politiciens dans ce pays, ils font des choses pas catholiques, mais jamais on attend leurs noms, ça passe inaperçu. Des fois, l’info est béton et flagrante dans les journaux, mais à la revue de presse, on la zappe. Pourquoi on ne les cite pas ? S’il s’agissait de bonnes choses, ils seraient passés plus de 5 minutes, parce qu’il y a des dessous de table. Je parle de personne en particulier, mais je sais ce que je dis. Il y a des journalistes qui font la revue en échange des billets de banque.
Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités sur l’affaire du conflit en Casamance. Je pense que derrière ces négociations, il se cache un enjeu financier.
Vous pensez que si les rebelles ont un pro-blème pour vivre et qu’ils capturent 9 personnes pour ensuite les libérer, sans contrepartie ?
C’est trop facile de dire que la libération découle d’une simple négociation. Tout n’a pas été dit.
Il se dit que vous allez briguer la mairie de votre ville de Pire aux prochaines Locales ?
Ah oui, comme tout bon citoyen qui veut développer sa localité. Je vais vous le dire sans détours. Je suis candidat à la mairie de Pire pour les prochaines Locales. Parce que depuis ma naissance, la ville n’a pas changé d’un seul iota.
Pourquoi avez-vous choisi d’être un animateur engagé ?
Je ne suis pas un animateur, mais un technicien de formation de son en radio. Je suis venu dans l’animation par accident, «animation dafama dab». Et on m’a choisi pour remplacer une personne.
Comment est venu le déclic ?
C’était lors de la maladie du choléra, vers 2003. J’avais fait un reportage que beaucoup de journaux ont repris. C’est ainsi que Mame Less Camara m’a dit 'ce que tu fais est bon, si tu continues sur cette lancée, toutes les radios feront la même la chose'.
Vous êtes devenu un animateur très écouté. Recevez-vous des propositions d’autres groupes de presse…
(Il coupe) Chaque jour que Dieu fait, je reçois des propositions. La dernière en date, c’est la semaine dernière, un grand patron de presse a sollicité mes services.
Il vous a proposé quoi et qu’avez-vous répondu ?
(Rire…) Ce n’est ni l’argent ni le bien matériel qui peuvent me faire quitter mon lieu actuel de travail. Je tiens à ma liberté. Alors qui me dit que si je quitte Walf j’aurai la même liberté ailleurs, «man kuma xol xamne walf namuma dara» (rire). Je n’envie aucun animateur.
Lors de la visite de Barack Obama à Dakar, vous aviez émis des réserves sur l’habillement du couple Faye-Sall. Où se situe votre inquiétude ?
J’avais dit : Madame la Première dame «jigeen la, te jigeen tamit daxuko» (Madame la Première dame est une femme, et une très belle femme). J’ai senti que c’est quelqu’une qui veut aider les Sénégalais, c’est ma conviction. Mais j’attendais d’elle, à l'arrivée du couple américain au Sénégal, qu’elle portât du wax, du gagnila pour vendre au moins l’image du pays. Première dame, ce n’est pas n’importe qui. Tout le monde allait prendre modèle sur elle. Et si elle valorise nos tissus locaux, nos tailleurs aussi y verront leurs comptes. Si on est célèbre, on doit avoir un bon conseiller en communication, même pour la manière de s’habiller. J’ai été déçu par le Président Macky Sall, le jour où il devait tenir la conférence de presse avec Obama, je n’étais pas à Dakar, mais je me suis précipité pour avoir une télé et le voir.
Pourquoi faire…
Ce qu’il disait ne m’intéresse pas, mais c'est ce que Macky Sall allait porter qui me faisait courir. Parce que la veille, je méditais en disant que le Président doit porter un gagnila de couleur blanche, assorti d’un bonnet. Mais Obama est en costume, Macky en costume, où est la différence ? Il est bon de vendre son pays à pareille occasion. Et puisque, c’est la première fois que nous avons une Première dame sénégalaise, elle a la possibilité de vendre l’image et la culture de notre pays.
Que vous inspire l’affaire de la drogue qui éclabousse la haute hiérarchie de la police ?
C’est vrai que je mène des investigations. Car tout ce qui touche aux hommes de tenue, police, gendarmerie, militaire, je le respecte. Je suis un ancien militaire et je me solidarise avec mon corps. C’est cet esprit de corps qui manque aux journalistes et aux animateurs. Mais je ne suis pas content de cette situation. Il faut s’attendre à un rebondissement grave. Car ce n’est pas une petite affaire.
Vous dites solidarité de corps, mais c’est quand même un policier qui dénonce ses collègues policiers ?
C’est un règlement de comptes. Et l’information m’a surpris, car en général ces genres d’affaires, on les règle en interne d’abord. Il faut prier pour que cette affaire de drogue à la police se termine vite et bien. Une police, une gendarmerie ou une armée qui a un problème dans un pays, c’est dangereux pour la population. J’en profite pour lancer un appel, qu’on revoit les salaires des policiers, des militaires, des gendarmes, des hommes de tenue en général. Une personne, si tu ne la paies pas bien, «bu namul dara», ça ne sera facile de verser dans un mauvais chemin.
Sur un autre sujet, le Ramadan, on note un changement de comportement chez les Sénégalais ?
Vous savez, le «Koor de Dakar», c’est les 15 premiers jours, après «ñu tegat ko ci ray bi» (on passe à autre chose).
Il paraît que vous êtes courtisé par les femmes…
Si tu es célèbre, il faut trouver une belle femme. Parmi les animateurs, j’ai la plus belle femme. Elle cuisine hyper bien plus que toutes les femmes du Sénégal. C’est pourquoi, je ne mange que chez moi ou chez ma mère. Je suis le plus vilain des animateurs, mais je suis le plus gentleman, les filles m’aiment plus qu'eux. Mais je ne les aime pas. Je n’aime et je n’adore que ma femme qui est «rafet té meun togu» (belle et cordon bleu).
Comment surnommez-vous votre femme ?
Elle s’appelle Marie et je l’appelle ainsi. Ces appellations avec ces petits noms de rien du tout, c’est du théâtre.
Pourtant elle ne vous appelle par votre nom ?
C’est vrai, elle m’appelle Safly.
Ces derniers jours, vous avez occupé l’actualité avec l’histoire des homosexuels, qu’en est-il réellement ?
Je faisais allusion lors d’une de mes émissions à des jeunes garçons qui adoptent de comportements bizarres, avec les cheveux défrisés, leur mode d’habillement, leurs pantalons «Pinws», et tous ces accessoires typiquement réservés aux filles. Dans les marchés, ils se concurrencent sur les couleurs vives. Comment un homme peut porter des couleurs extravagantes, le rouge, le rose fucha ou bonbon, l’orangé, le meuve ? Des tenues assorties à des pantalons «pinws». Certains parents ne disent rien et n’hésitent même pas à te balancer, c’est la mode et ce sont des enfants. Je dis que tous ceux qui s’habillent de la sorte sont des homosexuels ou ils sont en train d’être formés pour le devenir ou être un baiseur d’homosexuels.
Mais ce genre d’accoutrement, les animateurs et les artistes le portent…
(Il coupe…) Je vous dis, que ce soit un artiste, un animateur ou toute autre personne qui s’habille en Pinw», c’est un homosexuel. Le «Pinw», c’est un pantalon pour les jeunes filles. «Degoma xana» ? (Tu ne m’as pas entendu ?) Encore une fois, «Man Ndoye Bane, mané kep kouy sol pinw goorjigeen nga» (Moi Ndoye Bane, je dis que tous ceux qui portent des ‘Pinws’ sont des homosexuels). Et je l’assume.
Est-ce que ce n’est pas aussi du fait que la conjoncture est difficile que beaucoup de jeunes se lancent dans ce phénomène ?
C’est pourquoi, «sa dom yaral, sa diabar yaxal». Un enfant, il faut bien l’éduquer, limiter ses besoins. Alors, personne ne pourra le détourner de cette éducation, si c’est bien cimenter, je dis bien cimenter. Mais, maintenant, nous avons constaté que les enfants ne sont plus éduqués dans les maisons, «motax këf len dafay yomb» (c’est pourquoi il est facile de les détourner). Ce n’est pas parce que c’est un homme que tu surveilles les filles et que tu laisses les garçons faire leur vie, non ! La vie est dangereuse et il y a des gens mal intentionnés qui ne font que détourner les enfants en les transformant en homos ou baiseurs d’homosexuels. Et il y en a à gogo aujourd’hui. Je ne parle pas de ceux qui sont déjà des homos, mais ceux qui ne le sont pas encore et qui sont en train d’être détournés. Regardez maintenant dans les Sabars, ce sont les hommes qui s’approprient la danse pour ravir même la vedette aux filles, avec leurs accoutrements où il est difficile de distinguer les garçons des filles, de par les manières, la coquetterie, etc. L’homosexualité a quitté les boîtes de nuit qu’on lui connaissait pour trouver refuge dans les maisons, les bureaux et les écoles. Ce qui est plus grave, c’est que dans les maisons, les parents l’étouffent. Pire, il y a des femmes qui savent que leurs maris sont dans ce lot, mais par prestige, elles se taisent.
Connaissez-vous un animateur qui le soit ?
Dieu a fait que je n’ai pas d’ami animateur, on ne se fréquente pas, à part mes collègues de travail. Ceux parmi les animateurs que je peux dire que ce sont mes amis, même si je ne connais pas leurs maisons on s’apprécie, Dj Boubs car il a un bon coeur et aussi Samba Sine alias Kouthia, dont les gens disent qu’on se ressemble.
La concurrence doit être très rude, jusqu’à ce que vous ayez seulement deux amis, alors qu’il y a une tonne d’animateurs ?
Mais on ne force pas une relation. Moi je ne suis pas un hypocrite ? Pourtant, quand on se rencontre en boîte, c’est nice, mais ça s’arrête là . Je ne vais pas en boîte rencontrer mes collègues animateurs, «man fumay dem, ñom duña fa dem» (les endroits que je fréquente, eux n’y vont pas).
Vous êtes un animateur engagé, qu’est-ce qui justifie ce choix ?
Ce sont des journalistes comme Mame Less Kamara, Macoumba Mbodj, Toutane Diack, El Haji Ndiogou Diène, Mohamed Ramé Ndiaye, Samba Dialipa Badji qui m’ont encadré. Ce que je n’ai pas regretté, car si je fais une interview avec un politicien, tu penses que ce n’est pas Bane qui l’interroge. Les journalistes ne sont pas plus forts que moi. Car si je dois faire une interview, je vais sur le net faire des recherches, rédiger un questionnaire comme le font les journalistes, quand ils préparent une Itv. C’est mon travail à Seneweb depuis 2006 (il travaille sur ce site d’informations). Je fais une émission qui s’appelle «Guis Guiss» qui passe chaque mois, et j’ai déjà invité pas mal de ministres.
Et votre travail à Walf ?
Ce n’est pas la même la casquette. A Walf, je fais une animation musicale et une émission. Je suis différent des autres animateurs. Je le dis souvent, je suis leur «Nidiaye» (oncle) et certains se fâchent (rires…). Les journalistes ne sont pas plus forts que moi Quand on ouvre une radio, c’est pour éduquer, divertir et informer. Mais le divertissement doit changer, il faut éduquer les gens. Un animateur doit avoir sa propre carte d’identité. En radio, il faut savoir faire la différence.
Et les animateurs qui mettent la musique et parlent en même temps sur la musique ?
Ce n’est pas bien ? En musique, il y a une intro de 5 à 10 secondes et c’est à partir de ce moment que l’animateur doit parler. Mais l’animateur ne peut pas parler, alors que le chanteur parle, ça ne pas être. Il faut respecter les gens. Nous sommes au Sénégal et tout ce qu’on fait dans le désordre, c’est moins valorisant. Je vous donne un exemple, vous les journalistes, vous avez fait vos études, mais un fou venu de nulle part, sans diplômes ni rien, est mieux payé que vous. C’est parce que tout ce qu’on fait, en termes de professionnalisme, on avance pas. L’animateur Dave Sawadogo, personne n’est mieux que lui en animation, mais il est moyennement connu. «Il faut crier et tenir des propos maladroits» pour attirer l’attention. Et tout le monde dira que c’est toi le meilleur. C’est dommage, mais c’est ça le Sénégal.Les journalistes alimentaires avec leur revue de presse, les animateurs vulgaires, les danseurs, les chanteurs, les lutteurs, «ño gena tekki ci dëk bi», (c’est eux qui sont des symboles de réussite dans ce pays).
Vous voulez dire qu’il y a un deal pour la revue de presse ?
Ah oui, la plupart des revues de presse sont des deals, de gros deal même je vous dis. Si tu as ton argent, chaque jour tu passes en boucle dans les revues de presse. Il y a des autorités, des politiciens dans ce pays, ils font des choses pas catholiques, mais jamais on attend leurs noms, ça passe inaperçu. Des fois, l’info est béton et flagrante dans les journaux, mais à la revue de presse, on la zappe. Pourquoi on ne les cite pas ? S’il s’agissait de bonnes choses, ils seraient passés plus de 5 minutes, parce qu’il y a des dessous de table. Je parle de personne en particulier, mais je sais ce que je dis. Il y a des journalistes qui font la revue en échange des billets de banque.