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Prostitution masculine à Toubab Dialaw : Dans l’univers des chasseurs de «Blanches»


Rédigé le Jeudi 23 Mai 2013 à 05:21 | Lu 2008 fois | 2 commentaire(s)



La prostitution a longtemps été l’apanage des personnes de sexe féminin. Aujourd’hui, la réalité est toute autre au Sénégal où les hommes se livrent à ce type de libertinage. Et Toubab Dialaw en est un exemple parfait.




Prostitution masculine à Toubab Dialaw : Dans l’univers des chasseurs de «Blanches»
VIPEOPLES.NET  Situé à cinquante kilomètres de Dakar, le village de Toubab Dialaw est devenu un nid des prostitués masculins. Ils sont artistes ‘rastamen’ le temps d’une journée. Donc, vendeurs d’objets d’art. Au coucher du soleil, ils rôdent aux alentours des hôtels et des bars à la recherche d’une cliente. Les femmes blanches constituent la cible privilégiée. Aucune importance n’est accordée à leur âge. Jeunes où vieilles, l’essentiel c’est de tirer un coup pour se tirer d’affaire. Pour quelques billets de banque, ces hommes de nuit sont prêts à se plier à tous les désirs. Selon eux, les blanches, en plus d’être sympathiques, décaissent sans compter pour satisfaire leurs envies sexuelles.

A peine âgé de 22 ans, Seydou Diop a quitté Guédiawaye où il vivait avec sa famille. Toubab Dialaw est devenu son ‘lieu de travail’. Là, il espère trouver une femme blanche prête à le prendre en charge. Ce jeune homme de teint clair aux muscles qui lui donnent l’allure d’un lutteur, des dents jaunies par la cigarette, déclare sans ambages qu’il est un homme à la recherche d’une femme pouvant satisfaire ses besoins matériels. ‘Je ne me prostitue pas, mais j’ai le droit de choisir la femme qui me convient. Je suis issue d’une famille pauvre et je n’ai pas eu la chance de poursuivre mes études. J’ai arrêté en classe de Cm2 faute de moyens. Le seul but que je vise en fréquentant ces toubabs, c’est d’avoir un visa pour mettre un terme à la vie de misère qui sévit dans ma famille’, justifie-t-il.

La plupart de ses camarades ont, à peu près, les mêmes arguments. Ils ont tous la même ambition, qui consiste à épouser une blanche pour se garantir un avenir meilleur en Europe. Pourtant, certains parmi eux sont installés à Toubab Dialaw depuis plus de cinq ans et n’arrivent toujours pas à mettre la main sur une ‘proie’. Ils se font même rejeter par les clientes. N’empêche, ils ne désespèrent guère d’aller en hexagone par le biais d’une Européenne.

Ali Diop, la trentaine, est un habitué de ce genre de ‘boulot’. Avant Toubab Dialaw, il était assidu à Gorée où il servait de guide et de gigolo aux touristes. ‘Gorée, avec ses nouveaux règlements, n’attire plus les touristes occidentaux. Toubab Dialaw est, aujourd’hui, leur nouvelle destination. C’est pourquoi j’ai choisi de venir m’installer ici’, explique-t-il.

Contrairement aux autres, Ali Diop soutient qu’il a une copine sénégalaise qu’il compte épouser. ‘C’est pour avoir de quoi la mettre à l’aise que je m’exerce au métier de guide touristique’, dit-il. Ali ne veut pas qu’on le qualifie de prostitué. ‘Je ne me vends pas ; il m’arrive, de temps à autre, de passer un bon moment avec certaines de mes clientes mais c’est souvent elles qui me poussent à le faire’, déclare-t-il, comme pour se dédouaner.

Dans le village, ces nouveaux locataires ne bénéficient pas de la bénédiction de la population qui les voit d’un mauvais œil. Mame Birame Guèye, un des notables du village, affirme par ailleurs qu’au niveau de leur site, les parents ont redoublé de vigilance sur leur progéniture afin qu’ils ne soient pas détournés par ceux qu’il appelle ‘voyous’. ‘Ils n’ont aucun scrupule, ce sont des drogués, des vauriens qui se ne soucient guère de leur avenir. Leur vie se limite à se soûler et se vendre aux blanches’, peste le notable.

En parlant de ses jeunes qui commencent à envahir son village, Mame Birame Guèye est animé par un sentiment de dégoût. Il estime que ‘les villageois doivent se réunir pour trouver des solutions afin de bouter ces jeunes dévergondés hors de leur territoire’.Sa crainte est de voir les jeunes de son village, malgré tous les efforts fournis par leurs parents, suivre le chemin des chasseurs de blanches.


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