Lorsqu’on demande son regard sur le respect des droits des femmes au Mali, sa réponse est sans équivoque : « Il y a souvent des stéréotypes qui laissent penser que la femme doit être dans la cuisine et non dans les entreprises… J’espère que l’esprit de la journée du 8 mars et le militantisme des femmes, contribuerons à freiner toutes ces discriminations ». Plus loin, elle tempère : « En général, les chefs d’entreprises ont des maris, des enfants, qui les attendent. Il n’est vraiment pas facile de concilier travail et vie de famille. La femme est à la base de toute éducation. Elle a le devoir d’inculquer certaines valeurs socioculturelles aux enfants ».
La trentenaire prend comme repère en termes d’acquis pour les féministes, le leadership de la première femme député des années 1960, Mme Aoua Keïta, ou encore la nomination de Mme Cissé Mariam Khaïdama Sidibé à la primature.
Cette chef d’entreprise qui aura 30 ans le 6 août prochain, mariée et mère de famille, s’avoue pourtant heureuse. « Je remercie beaucoup mon mari parce qu’il a su m’épauler. Il m’aide beaucoup pour que je puisse avancer dans mes projets », a-t-elle indiqué. « Tout ce qu’on a comme réunions et déplacements professionnels en tant que chef d’entreprise, font qu’on rentre à des heures indues. Ce qui est souvent inacceptable pour certains maris », avoue-t-elle. Mme Sidibé est une experte en communication. Titulaire d’un diplôme de marketing, elle a fait ses premiers pas dans le groupe Kledu (Radio, presse et agence de communication), où elle fut responsable commerciale.
« Organisation standard d’une entreprise sérieuse »
Créé récemment, cette agence, dotée d’un studio de production bien équipée, d’une équipe commerciale et de communication, d’une direction administrative et financière, connait de plus en plus d’essor. A ceci, il faut ajouter qu’une équipe de journalistes s’attèle à la conception du magazine ainsi qu’une trentaine d’hôtesses régulièrement déployée sur le terrain dans le cadre de l’organisation des événements. « C’est vraiment une organisation standard, comme dans toute entreprise sérieuse », se défend Mme Sidibé Astou Sy.
« Le gouvernement et les entités doivent plus communiquer sur les droits des femmes. Le problème que l’on rencontre en général au Mali, surtout avec la crise, c’est que les femmes qui subissent des violences physiques ou morales ignorent qu’il existe des instruments juridiques pouvant les protéger. Elles ne savent pas que le Mali a ratifié les conventions pour éliminer toutes sortes de discriminations à leur égard », déclare-t-elle. Plus vulnérables en période de conflit, les femmes, selon Astou Sy, sont de « véritables maîtres d’œuvre en termes de gestion des conflits et de consolidation de la paix ».
L’objectif de toute entreprise est de s’agrandir. C’est pourquoi, Zeyna Communication envisage une fusion avec deux autres sociétés évoluant dans le même domaine. La nouvelle société, dont elle tient pour le moment le nom secret, sera donc cogérée avec ses partenaires. « Nous avons décidé de fusionner trois sociétés de communication pour en faire une et une seule grande entité ». La société naissante ambitionne donc de mieux prospérer dans la publicité, la production audiovisuelle, l’édition de Magazine, et de l’événementiel (séminaire, spectacle, etc.).
Seydou Coulibaly