« On me dit que j'ai eu plusieurs vies. J'ai plutôt toujours eu l'impression qu'il s'agissait de la même », s'étonne Pape Diouf, de son vrai prénom Mababa. À 61 ans, le Franco-Sénégalais perçoit son cheminement comme un parcours cohérent, une existence « centrée sur la passion du football et des hommes ».
Son autobiographie, qui paraît le 6 mars, lève le voile sur les multiples facettes d'une carrière qui s'est essentiellement déroulée dans la cité phocéenne, où il débarque en bateau un jour venteux d'avril 1970. « Le mistral était près de déraciner tous les arbres de Provence », se remémore le Marseillais. S'il y vit toujours avec sa jeune épouse sénégalaise et ses enfants, les « retours (fréquents) en Afrique sont une nécessité ».
Enfance passée au Sénégal, journalisme sportif (aux quotidiens La Marseillaise et Le Sport), carrière d'agent de joueurs, présidence de l'Olympique de Marseille (2005-2009)... Pape Diouf revient sur chacune de ces aventures et sur ses protagonistes, qui lui inspirent tantôt estime, tantôt mépris ou indifférence. À commencer par Bernard Tapie, président emblématique de l'OM. Entre Diouf le pigiste et Tapie la bête médiatique, la relation tourne vite à l'épreuve de force, chacun tentant d'instrumentaliser l'autre, le premier cherchant le scoop, le second à faire passer son message pour le démentir aussitôt. Un jour qu'il le reçoit chez lui, Tapie l'interroge sur cette animosité supposée : « Il m'a demandé pourquoi je ne l'aimais pas. Je lui ai répondu que ce n'était pas que je ne l'aimais pas, mais plutôt que je ne l'admirais pas. Mais je lui ai dit qu'il me fascinait. Ce jour-là , chez lui, l'aveu de ma fascination ne lui a pas suffi. Je me souviens encore de son regard noir. » Une fois patron de l'OM, Diouf n'en fera pas moins de son prédécesseur un précieux conseiller.
Milieu véreux
Devenu agent de joueurs à l'instigation du Franco-Ivoirien Basile Boli et du Camerounais Joseph-Antoine Bell, qui le convainc qu'il a « tous les atouts pour faire ce métier », Pape Diouf découvre un milieu véreux, où les dirigeants de club ne l'attendaient pas forcément, lui, le Subsaharien. « J'aimais bien accentuer le trait, jouer l'idiot du village, jusqu'au moment où je [lançais] quelque chose comme : "Ou bien vous ne savez pas ce que vous voulez, ou bien vous me prenez pour un imbécile." Cela me permettait de reprendre le dessus. »
Du haut de son 1,90 m, il balaie d'un revers de main le reproche qu'on lui a souvent fait d'avoir été à l'origine du départ de Didier Drogba, la star de l'OM, en 2004. « Avant d'être le président qui a vendu Drogba à Chelsea, j'ai été l'agent qui l'a repéré au Mans, puis qui a accompagné son éclosion », assène-t-il.
Sa consécration à la tête de l'OM est évoquée sans grande nostalgie. À peine songe-t-il à « ceux qui ont voulu [sa] perte », le jour où il quitte son bureau de la Commanderie. « Mes cartons n'étaient pas très lourds. Je ne voulais pas que l'on m'accuse d'avoir emporté des objets qui appartiendraient au club, et j'ai même laissé certains cadeaux qui m'avaient été faits. »
Jeuneafrique.com
Son autobiographie, qui paraît le 6 mars, lève le voile sur les multiples facettes d'une carrière qui s'est essentiellement déroulée dans la cité phocéenne, où il débarque en bateau un jour venteux d'avril 1970. « Le mistral était près de déraciner tous les arbres de Provence », se remémore le Marseillais. S'il y vit toujours avec sa jeune épouse sénégalaise et ses enfants, les « retours (fréquents) en Afrique sont une nécessité ».
Enfance passée au Sénégal, journalisme sportif (aux quotidiens La Marseillaise et Le Sport), carrière d'agent de joueurs, présidence de l'Olympique de Marseille (2005-2009)... Pape Diouf revient sur chacune de ces aventures et sur ses protagonistes, qui lui inspirent tantôt estime, tantôt mépris ou indifférence. À commencer par Bernard Tapie, président emblématique de l'OM. Entre Diouf le pigiste et Tapie la bête médiatique, la relation tourne vite à l'épreuve de force, chacun tentant d'instrumentaliser l'autre, le premier cherchant le scoop, le second à faire passer son message pour le démentir aussitôt. Un jour qu'il le reçoit chez lui, Tapie l'interroge sur cette animosité supposée : « Il m'a demandé pourquoi je ne l'aimais pas. Je lui ai répondu que ce n'était pas que je ne l'aimais pas, mais plutôt que je ne l'admirais pas. Mais je lui ai dit qu'il me fascinait. Ce jour-là , chez lui, l'aveu de ma fascination ne lui a pas suffi. Je me souviens encore de son regard noir. » Une fois patron de l'OM, Diouf n'en fera pas moins de son prédécesseur un précieux conseiller.
Milieu véreux
Devenu agent de joueurs à l'instigation du Franco-Ivoirien Basile Boli et du Camerounais Joseph-Antoine Bell, qui le convainc qu'il a « tous les atouts pour faire ce métier », Pape Diouf découvre un milieu véreux, où les dirigeants de club ne l'attendaient pas forcément, lui, le Subsaharien. « J'aimais bien accentuer le trait, jouer l'idiot du village, jusqu'au moment où je [lançais] quelque chose comme : "Ou bien vous ne savez pas ce que vous voulez, ou bien vous me prenez pour un imbécile." Cela me permettait de reprendre le dessus. »
Du haut de son 1,90 m, il balaie d'un revers de main le reproche qu'on lui a souvent fait d'avoir été à l'origine du départ de Didier Drogba, la star de l'OM, en 2004. « Avant d'être le président qui a vendu Drogba à Chelsea, j'ai été l'agent qui l'a repéré au Mans, puis qui a accompagné son éclosion », assène-t-il.
Sa consécration à la tête de l'OM est évoquée sans grande nostalgie. À peine songe-t-il à « ceux qui ont voulu [sa] perte », le jour où il quitte son bureau de la Commanderie. « Mes cartons n'étaient pas très lourds. Je ne voulais pas que l'on m'accuse d'avoir emporté des objets qui appartiendraient au club, et j'ai même laissé certains cadeaux qui m'avaient été faits. »
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