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Mouhamadou Manel Fall: «La vie de baay Fall est à cheval entre le spirituel et le temporel»


Rédigé le Samedi 27 Juin 2015 à 01:03 | Lu 451 fois | 0 commentaire(s)




Mouhamadou Manel Fall: «La vie de baay Fall est à cheval entre le spirituel et le temporel»
Mouhamadou Manel Fall dit Prince Manel Bichri, petit-fils de Mame Cheikh Ibrahima Fall, explique qu’en période de ramadan, la ruée des Baay Fall vers Touba, pour servir les Ndogou, est une continuité de l’engagement de son ancêtre. Cette action, dans sa préparation, révèle-t-il, engloutie aujourd’hui, des centaines de millions de Fcfa. Mais, le Business developer et consultant, spécialisé des questions de la bonne gouvernance et du développement socio-économique y trouve une manière de magnifier la fierté à travailler d’un baay Fall, pour les petits-fils de khadimou Rassoul. Ainsi, Prince Manel, baye Fall de sang et de foi, reste d’avis que pour mieux comprendre le «bayefallisme», il faut côtoyer l’élite, parler et découvrir ceux qui ont su garder l’orthodoxie, prônée par Mame Cheikh Ibrahima Fall. Entretien…. Grand’Place : Présentez-vous à nos lecteurs Mouhamadou Manel Fall : Je me nomme Mouhamadou Manel Fall dit Prince Manel Bichri. Je suis un petit-fils de Mame Cheikh Ibrahima Fall. Mon père, Serigne Saliou Fall, est le fils ainé de Mame Modou Moustapha Fall, ibn Mame Cheikh Ibrahima Fall et ma mère, Sokhna Diobé Fall, est aussi descendante de Mame Cheikh Ibrahima Fall. Côté professionnel, je suis Business developer et consultant, spécialisé des questions de la bonne gouvernance et du  développement socio-économique. J’ai fait ma vie entre Dakar et Montréal. Durant le mois de ramadan, les baay Fall se précipitent à aller à  Touba pour préparer des Ndogou. Comment cela se passe ? Les Ndogou à Touba proviennent d’un Ndiguel direct de Serigne Touba. Il avait instruit à notre illustre grand père, Cheikh Ibrahima Fall de satisfaire ses convives qui étaient à jeûn les jours du ramadan. Et depuis lors, tous les khalifes qui lui ont succédé, ont rivalisé de générosité et de sacrifices  dans la préparation de Ndogou. Ils investissent maintenant des centaines de millions de Fcfa dans cette activité. Et d’où viennent ces centaines de millions ?  Par le sens du partage que la communauté a forcément acquis. Cela vient des proches des marabouts qui sont tous travailleurs. La plupart des cultivateurs et bien entendu par la forte mobilisation des talibés Baay Fall qui sont dans tous les quatre coins du monde. Et concrètement, pouvez nous dire comment cela se déroule ? Le déroulement est simple. Chaque matin, les khalifes de chaque fils de Mame Cheikh Ibra Fall préparent des repas copieux à base de viande, de moutons et de poulets. Et aux environs de 16h, on achemine les mets chez le khalife des Baay Fall, Serigne Cheikh Dieumb Fall qui, après avoir vérifié le contenus de chaque bol, les  amènent directement chez le khalife des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. Et ce dernier, se charge de la distribution à tous ses frères et jeuneurs de Touba.  Une manière pour moi de vous magnifier que chaque baay Fall a la fierté de travailler pour les petits-fils de khadimou Rassoul. Revenons un peu à vous, vous êtes intellectuel et qui dit baay Fall, dit soumission. Alors, comment gérez-vous les deux vies ?  Ce n’est pas deux vies, mais une seule vie. La vie de baay Fall est à cheval entre le spirituel et le temporel. On nous a appris qu’être mouride, c’est travailler comme si, tu ne dois jamais mourir et prier Allah comme si tu devais mourir demain. On va prendre le côté intellectuel pour assurer l’une des parties de notre credo qui est le travail. C’est juste comme ça. Cela n’a aucune incidence sur notre culte, au contraire cela le renforce. Est-ce que vos disciples l’ont compris de la sorte?  Et, ce qu’on voit dans la rue va-t-il, dans cette mouvance? Vous savez, on ne juge pas une communauté sur une dizaine de personnes que l’on voit dehors. Pour mieux comprendre le «bayefallisme», il faut côtoyer l’élite, parler et découvrir  ceux qui sont à la tête. Et surtout, ceux qui ont su garder l’orthodoxie, prônée par Mame Cheikh Ibrahima Fall. Que dire de ceux qu’on voit sous le chaud soleil ? Ce que l’on voit n’est pas parfaitement la meilleure formule. Chaque jour, vous rencontrez des personnes comme vous dans les bureaux, dans la circulation, dans les séminaires, très bien habillées. Hors, ils sont baay fall. Etre baay Fall, ce n’est être sale et sans dignité. Le baay Fall est noble et digne, il est riche et aimable. Il est l’exemple type d’une autorité et d’une célébrité: aimer et admirer par tous. Alors vos statuts Facebook sont souvent repris par les sites web, comment ca se passe ?  Vous savez, nous sommes dans l’ère du numérique et c’est ce qui fait son charme, c’est la capacité de partager et la non confidentialité des productions. Ils ont le droit de la partager, s’ils pensent que cela est instructif pour leurs lecteurs. C’est leur droit. On est à l’heure du j’aime et du partage. En tant que consultant, quel regard jetez-vous sur la situation politique du pays ? Je crois que comme tout Sénégalais intéressé par l’épanouissement du peuple, il y a une manière à être un petit pessimiste. Car, le gouvernement actuel a montré d’énormes carences dans la capacité à gérer l’urgence des Sénégalais. Les secteurs les plus sensibles sont toujours en alerte rouge, l’éducation, la santé, l’électricité, le panier de la ménagère sont autant de choses qu’il faut gérer de façon efficace et efficiente, avant de songer à une quelconque émergence. Avec votre célébrité et votre personnalité religieuse, peut-on vous attendre dans l’arène politique ?  Je pense que qui connait l’histoire de Mame Cheikh Ibra Fall, sait que c’est un homme politique, pour ne pas dire politicien. Il a toujours entretenu de bonnes relations de son vivant avec l’autorité administrative. Et cela, dans l’unique but de négocier le rapatriement de Serigne Touba. Si, c’est cette façon signifie faire de la politique, c’est-à-dire la gestion des problèmes de la société, oui je suis intéressé. Car, on a été à l’école pour servir notre pays (dieurign souniou rew, dira-t-il. Malheureusement cette façon de faire de la politique, dénuée de toute éthique, nous renvoie perplexe. Ya-t-il un point que vous voudriez souligner ? Pas forcement, car je sais que le baye Fall reste et demeure une énigme pour le monde entier, du fait du haut degré de soufisme et de «khakhikha» qui fait son essence. Juste rappelez aux autres que les voies qui mènent vers le seigneur sont diversifiées et que Dieu ne pourrait se contenir sur le savoir livresque. Pour comprendre Mame Cheikh Ibrahima Fall et sa voie, il faut la pratiquer et avoir la chance d’être guidé et surtout bien guidé. Car Mame Cheikh Ibrahima Fall a éduqué ses disciples, suivant des modalités en parfaite conformité avec les prescriptions divines primordiales: Â«conférer un aspect primordial au travail, en tant que source de prière et de méditation, discipliner son cÅ“ur, son esprit et son corps afin de ne jamais s’écarter de la voie». Le baay Fall accepte toute épreuve, provenant de son seigneur. Et, c’est pour cette raison que nous pouvons lui attribuer, et à juste titre, ces paroles de Ansari : Â«il y a un groupe, dont les robes n’ont jamais accroché les ronces de l’envie; dont la pureté et la piète n’ont jamais été obscurcies par les nuages, menaçants du désir égocentrique et dont les yeux n’ont jamais été embrumés par les voiles de la passion sensuelle des pèlerins, voyageant dans la réalité, avançant joyeusement vers leur propre annihilation». Wa Salam. Walf Grand’Place

 


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