Matam L’hôpital de Ourossogui au bord


Rédigé le Mardi 1 Février 2022 à 11:58 | Lu 99 fois | 0 commentaire(s)



Le bras de fer continue de plus belle entre le directeur de l’hôpital etses agents affiliés au Sustas. Le relèvement exclusif des indemnités du directeur jusqu’à plus d'unmillion est vigoureusement décrié par les syndicalistes qui exigent une généralisation des augmentations


Lorsque l'actuel directeur de l’hôpital régional de Ourossogui prenait service en janvier 2021, il ne se doutait sûrement pas qu’il allait être confronté à une farouche adversité de la part de ses agents. Aujourd’hui, il est à couteaux tirés avec le responsable de la section Sutsas de l’hôpital. Tout serait parti de la décision du conseil d’administration, présidé par Amadou Djibril Diallo, d’augmenter les indemnités du directeur de 650.000 à 1.080.000f. Soit une hausse de près de 500.000f.

Cette augmentation serait justifiée, si l'on se fie aux explications du directeur lui-même. « Je ne peux pas me lever un beau jour et décider d’augmenter mes indemnités. C’est au cours d'une rencontre avec le conseil d’administration qu'il a été proposé et validé de rehausser mes primes. Je trouve que c’est tout à fait normal. Je suis celui qui dirige cette structure hospitalière et, pourtant, il y avait près de 6 médecins qui avaient une rémunération bien supérieure à la mienne. Ce qui me semble anormal. Je n’ai jamais vu un agent avoir un plus grand salaire que son directeur », fait-il savoir. Avec une telle augmentation, le directeur gagne un salaire digne d'une autorité de son standing.

Dr Ousmane Gueye ajoute avoir déjà beaucoup contribué à l’amélioration des conditions de ses agents.

« Je suis arrivé dans cet hôpital, le 06 janvier 2021, la première décision que j'ai prise le 31 mars 2021, c’était d’introduire dans les primes de motivation, le personnel stagiaire qui était laissé en rade. Aujourd’hui, ils sont au nombre de 25 et tous bénéficient de la prime de motivation. Pour renforcer les services, rien qu'en 2021, j'ai recruté 25 stagiaires rémunérés. J'avais aussi trouvé des revendications de primes de logement pour 13 surveillants de service. On n'arrivait pas à trouver des logements pour les héberger, alors, ils ont demandé à ce qu’ils soient payés en numéraire en raison de 60.000f. J'ai accédé à leur demande. J'avais aussi trouvé des revendications de prime de garde et d'astreinte. Cela aussi nous a coûté 20 millions », relève Dr Ousmane pour attester de sa bienveillance envers les travailleurs de la structure qu’il dirige.

Mais toutes ces actes posés ne seraient qu'un trompe l’œil pour Mamadou Lamine Sano, secrétaire général régional du Sutsas, qui se montre intransigeant dans son combat de voir cette hausse accordée au directeur soit généralisée à tous les autres travailleurs. « Nous ne nous opposons pas à la hausse des indemnités du directeur, mais, nous demandons juste que cette augmentation concerne tous les autres agents », souligne celui qui fait office de chef de service des infirmiers dans la structure hospitalière.

Échange d'insultes entre le directeur et Sano

En sa qualité de défenseur des intérêts des travailleurs, Sano ne s'est pas ménagé pour avoir le dernier mot dans ce bras de fer. Durant le séjour du directeur des établissements publics de santé, Ousmane Dia, il y a un peu plus de mois, l'affaire avait été posée sur la table pour arbitrage. La revendication des syndicalistes a été jugée recevable par le boss des EPS qui a toutefois livré la patate chaude au gouverneur. Selon certaines confidences, le directeur serait revenu à de meilleurs sentiments et aurait même commencé à étudier la faisabilité des augmentations.

Mais, coup de théâtre. Lors d'une rencontre convoquée durant la semaine écoulée, le directeur de l’hôpital, à travers une présentation détaillée, a exposé les arguments scientifiques de l’impossibilité des augmentations pour tous. Il a chargé, ainsi, Sano de faire parvenir l’information aux autres travailleurs. Ce que ce dernier a catégoriquement refusé. Il s'en suit un échange virulent de propos aigres-doux. Le directeur a déposé une plainte contre Sano et les deux hommes se sont retrouvés à la gendarmerie pour une séance d’explications.

Prétexte saisi par le bureau régional du Sutsas pour convoquer une réunion d'urgence, ce samedi. Comme un seul homme, les différents secrétaires généraux des sous-sections ont fait cause commune pour exiger la généralisation des augmentations. Selon le porte-parole du jour, Ass Thiam, infirmier chef de poste de Sinthiou Bamambé, l’État doit combattre cette injustice, sinon ce sont les populations qui paieront les pots cassés.

Un sit-in et une marche régionale

Pour donner le ton, un plan d'action s corsé est décliné pour faire plier la direction et le conseil d’administration de l’hôpital. En effet, ce mardi 01 février, ils seront en sit-in de 09h à 13h et le 09 février, ce sera une marche régionale qu’ils tiendront. Cette série de manifestations vise aussi à taper sur la table au sujet des impairs des remboursements de crédits de la CMU. En effet, le centre de santé de Thilogne attend toujours ses 15 millions.

Ainsi, la situation devient invivable au sein de l’hôpital avec la radicalisation des positions. Confrontées à des problèmes d’accès à certains soins, faute de ressources humaines suffisante, les populations de la région vont devoir assister, bon gré mal gré, à un bras de fer. Un spectacle dont elles se seraient passées volontiers. Renseigne Vipeoples .



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