Toujours souriante, toujours prolixe, toujours déterminée. Plus d’un an après notre première rencontre, Marie-Noëlle Adon, jeune chef d’entreprise, continue de croire en son rêve: faire voyager, ensemble, personnes valides et handicapées.
Souvenez-vous. En septembre 2010, cette jeune femme décide de tout plaquer pour lancer son entreprise. L’idée a germé alors qu’elle était salariée de la Ligue de l’enseignement: “un jour, j’ai reçu l’appel d’un papa qui voulait faire partir son fils handicapé moteur en voyage. J’ai dû lui répondre qu’il n’y avait pas d’hébergement possible. J’aimerais faire en sorte qu’un jour on puisse dire à ce père que c’est possible”, nous racontait-elle lors de notre première rencontre.
En 2011, Marie-Noëlle reçoit le prix CréaRîf-Entreprendre Autrement, conçu par l'Atelier et parrainé par Youphil. A la clé, une première reconnaissance pour son projet, et un chèque de 3000 euros. “Grâce à ce prix, j’ai pu finir mon site internet, réaliser un catalogue, me rendre dans les Salons”, détaille la jeune femme de 27 ans. Elle aimerait en faire plus, mais il faudra attendre: avoir un stand au Salon du tourisme coûte entre 6000 et 8000 euros, estime Marie-Noëlle.
Qu’a-t-elle appris en un an? “La patience”, s’amuse-t-elle, toute pimpante dans sa tunique violette. Malgré ce prix, le parcours reste, en effet, semé d’embûches."Je vis toujours des Assedic", rappelle -t-elle.
“J’ai couru les banques, c’était la misère”
Après avoir finalisé son offre et trouvé un nom à son entreprise - Mozaïk Voyages - Marie-Noëlle a surtout décroché ses premiers clients! “C'était laborieux, se souvient la jeune femme. J’ai dû attendre juin pour obtenir une carte d’agence de voyage, indispensable pour démarrer mon activité. Pour cela, j’ai dû fournir une garantie financière de 30.000 euros. J’ai couru les banques, c’était la misère.” L'une d'elle accepte finalement de lui accorder un prêt.
Elle multiplie alors les partenariats avec d’autres agences, des associations de personnes handicapées ou luttant contre les discriminations, afin de trouver, donc, ses premiers clients.
Ce sera un groupe de personnes vivant dans un foyer spécialisé et souhaitant partir à Bruges. Comme pour chaque voyage, Marie-Noëlle doit se rendre sur place, évaluer l’accessibilité, les équipements. Tout est planifié longtemps à l’avance.
Son argument de vente? "Les agences traditionnelles ajoutent des marges importantes lorsqu’elles préparent des voyages pour les personnes handicapées, car elles doivent entreprendre des démarches supplémentaires; pour chercher un lieu accessible par exemple. Moi, c’est ce que je fais de toute façon!" Les prix restent élevés, mais corrects: près de 300 euros pour un week-end à deux en France, entre 600 et 1000 euros pour une semaine de vacances à deux.
Projet de vie
Aujourd’hui, Marie-Noëlle aimerait pouvoir trouver des locaux, mais cela reste “trop cher” à Paris. Et se rémunérer, aussi. “Quand tu montes une boite, tu te demandes: est ce que ça va marcher, ou est ce que dans deux ans, je devrai retourner dans le salariat?, s’interroge-t-elle. J’ai souvent des périodes de doutes, pas sur le projet en lui-même, mais sur la manière d'attirer un client, ou une association.”
Un combat enthousiasmant mais laborieux, dans lequel elle est très entourée par ses proches et son compagnon. “Mon entreprise a aussi un impact sur mes projets de vie, confie-t-elle. Cela fait 10 ans que je suis en couple, et nous aimerions avoir un enfant, mais je repousse ce projet, pour mon entreprise.”
Pas de regrets pour autant chez cette battante. Avant de filer à un autre rendez-vous, elle déclare, ton posé et sourire aux lèvres: “Je m’impose de travailler plus, mais c’est aussi un projet de vie. Personne ne me l’a imposé.”
Souvenez-vous. En septembre 2010, cette jeune femme décide de tout plaquer pour lancer son entreprise. L’idée a germé alors qu’elle était salariée de la Ligue de l’enseignement: “un jour, j’ai reçu l’appel d’un papa qui voulait faire partir son fils handicapé moteur en voyage. J’ai dû lui répondre qu’il n’y avait pas d’hébergement possible. J’aimerais faire en sorte qu’un jour on puisse dire à ce père que c’est possible”, nous racontait-elle lors de notre première rencontre.
En 2011, Marie-Noëlle reçoit le prix CréaRîf-Entreprendre Autrement, conçu par l'Atelier et parrainé par Youphil. A la clé, une première reconnaissance pour son projet, et un chèque de 3000 euros. “Grâce à ce prix, j’ai pu finir mon site internet, réaliser un catalogue, me rendre dans les Salons”, détaille la jeune femme de 27 ans. Elle aimerait en faire plus, mais il faudra attendre: avoir un stand au Salon du tourisme coûte entre 6000 et 8000 euros, estime Marie-Noëlle.
Qu’a-t-elle appris en un an? “La patience”, s’amuse-t-elle, toute pimpante dans sa tunique violette. Malgré ce prix, le parcours reste, en effet, semé d’embûches."Je vis toujours des Assedic", rappelle -t-elle.
“J’ai couru les banques, c’était la misère”
Après avoir finalisé son offre et trouvé un nom à son entreprise - Mozaïk Voyages - Marie-Noëlle a surtout décroché ses premiers clients! “C'était laborieux, se souvient la jeune femme. J’ai dû attendre juin pour obtenir une carte d’agence de voyage, indispensable pour démarrer mon activité. Pour cela, j’ai dû fournir une garantie financière de 30.000 euros. J’ai couru les banques, c’était la misère.” L'une d'elle accepte finalement de lui accorder un prêt.
Elle multiplie alors les partenariats avec d’autres agences, des associations de personnes handicapées ou luttant contre les discriminations, afin de trouver, donc, ses premiers clients.
Ce sera un groupe de personnes vivant dans un foyer spécialisé et souhaitant partir à Bruges. Comme pour chaque voyage, Marie-Noëlle doit se rendre sur place, évaluer l’accessibilité, les équipements. Tout est planifié longtemps à l’avance.
Son argument de vente? "Les agences traditionnelles ajoutent des marges importantes lorsqu’elles préparent des voyages pour les personnes handicapées, car elles doivent entreprendre des démarches supplémentaires; pour chercher un lieu accessible par exemple. Moi, c’est ce que je fais de toute façon!" Les prix restent élevés, mais corrects: près de 300 euros pour un week-end à deux en France, entre 600 et 1000 euros pour une semaine de vacances à deux.
Projet de vie
Aujourd’hui, Marie-Noëlle aimerait pouvoir trouver des locaux, mais cela reste “trop cher” à Paris. Et se rémunérer, aussi. “Quand tu montes une boite, tu te demandes: est ce que ça va marcher, ou est ce que dans deux ans, je devrai retourner dans le salariat?, s’interroge-t-elle. J’ai souvent des périodes de doutes, pas sur le projet en lui-même, mais sur la manière d'attirer un client, ou une association.”
Un combat enthousiasmant mais laborieux, dans lequel elle est très entourée par ses proches et son compagnon. “Mon entreprise a aussi un impact sur mes projets de vie, confie-t-elle. Cela fait 10 ans que je suis en couple, et nous aimerions avoir un enfant, mais je repousse ce projet, pour mon entreprise.”
Pas de regrets pour autant chez cette battante. Avant de filer à un autre rendez-vous, elle déclare, ton posé et sourire aux lèvres: “Je m’impose de travailler plus, mais c’est aussi un projet de vie. Personne ne me l’a imposé.”