Mamoudou Ibra Kane ?
Mamoudou Ibra Kane est un natif du Fouta, né en 1969 précisément dans un village qui s’appelle Bokidjawé qui est à 45 Km de la ville de Matam. Je suis né d’une famille modeste, de parents cultivateurs. Mon père s’appelle Ibra Samba Kane. Il fut jusqu’à sa mort, en novembre 1994 à l’âge de 83 ans, chef de mon village mais aussi l’imam du village. Ma maman, Guéda Baida Laye Kane, qui est née dans un village qui s’appelle Agnamsiwol, qui est proche parent de mon père est décédée en février 1994 à l’âge de soixante sept ans juste avant mon père. Deux parents qui n’avaient pas beaucoup de moyens mais qui avaient veillé, jusqu’à leur mort, à l’éducation de leurs enfants dont la mienne, parce que j’ai été à l’école, chance que n’ont pas eu tous mes frères et sœurs. Il n’y a qu’une de mes sœurs qui a fait l’école jusqu’en troisième avant d’être donnée en mariage ; elle n’a donc pas pu poursuivre ses études. J’ai eu l’impression que mes parents, pour cette raison, tenait quand même à ce que moi je puisse aller jusqu’au bout. J’ai appris le décès de ma maman en 1994. J’étais à l’époque en première année au CESTI (Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information). Et puis, comme si c’était des êtres inséparables, c’est ce que j’ai compris, car j’ai vu mon père changer complètement à la suite de la mort de ma mère alors que c’était un papa gai, jovial, qui taquinait tout le monde. Je l’ai vu presque se recroqueviller sur lui-même. C’est en ce moment que j’ai compris qu’il n’a pas pu supporter le décès de ma mère ; il est parti lui aussi en novembre 1994. Ce fut des moments durs ; quand j’y pense encore je nourris quelques regrets en me disant que j’aurais pu, avec le peu que j’ai aujourd’hui, avoir le plaisir que chaque enfant ressent d’envoyer ses parents à la Mecque, de les aider.
Etudes
J’ai fait mes études primaires dans mon village natal. Je suis allé à l’école en 1976 à l’âge de 7 ans. Après l’entrée en sixième, je suis parti à Matam. Je dois dire que j’ai eu un cursus en dent de scie ; par moment je donnais l’impression d’être quelqu’un de brillant, d’autres fois je donnais l’impression d’être un élève moyen. Il faut dire aussi que je n’ai pas été très gâté par la santé ; j’étais souvent malade. J’ai donc fait l’entrée en sixième, j’ai été recalé, j’ai repris en 1982 et j’ai eu mon certificat. J’ai fait ma sixième à Matam. Une année après, j’ai quitté pour venir à Dakar parce qu’il était question de venir chez ma sœur qui se trouve aux Parcelles assainies avec son époux, un cousin. C’est à l’âge de 15 ans que je suis venu à Dakar, exactement le 24 septembre 1984 et j’ai fait ma cinquième jusqu’en troisième à l’école El hadj Ogua Diop qui se trouve aux Parcelles assainies, à l’unité 1. Après le Bfem, j’ai fait le lycée Blaise Diagne. Je fais partie de cette génération qui a connu l’année blanche (1987-1988). J’ai perdu une année comme les autres, les Talla Sylla… Ce sont des années de braise du Sopi comme on le disait. On a cassé des télés-centres, je ne le dis pas aujourd’hui avec fierté, mais c’était ça à l’époque. Puis j’ai obtenu le bac en 1991. Quand j’ai eu le bac, j’avais deux options : je me suis toujours identifié à un oncle pour qui j’ai beaucoup de respect, qui s’appelle Cissé Kane, ancien magistrat décédé en 1992. Je porte son nom d’ailleurs ; on m’appelle Mamadou Ibra Kane, le nom que mon père m’a donné, mais ma maman m’avait donné le nom de Cissé Kane, son frère ainé. Donc j’avais deux options, soit être juriste comme mon oncle, soit être journaliste. Je suis à allé Faculté de droit. À la première année ça coince, je reprends. C’était une année invalidée (1993). Entre temps je fais le concours du CESTI la même année. C’était extrêmement difficile : on mangeait très mal, on dormait très mal, on s’entassait à 5 parfois à 6 dans une chambre. Heureusement, j’ai eu le concours du CESTI avec une bourse. J’y suis entré major en 1993 et sorti deuxième en 1996 option télévision derrière l’actuel directeur de la télévision béninoise.
Parcours professionnel
J’ai fait un stage assez long à la Rts mais qui s’est terminé mal ; j’avais fait un commentaire sur l’accident d’avion de Tambacounda. Commentaire qui n’avait pas été bien apprécié ; on m’avait dit que l’affaire était allée trop loin, jusqu’aux plus hautes autorités du pays. Du coup, on me demande d’arrêter la collaboration. J’ai fait dix mois de chômage. Au lancement de Walfadjiri en décembre 1997, Mame Less Camara, qui avait été appelé par Sidy Lamine Niasse pour diriger la radio, m’a retenu parmi d’autres jeunes. De simple reporter je suis passé à chef de desk reportage et puis au lendemain de l’élection présidentielle de 2000 j’ai été promu directeur de la radio. En octobre de la même année, à cause de quelques malentendus avec Sidy Lamine, j’ai démissionné avec quelques compagnons comme Aliou Ndiaye, Mohamed Elimane Ndour… En novembre 2002, nous avons lancé un journal, La Nouvelle, qui n’a duré que dix mois, faute de moyens. Je suis retourné à Walf où j’ai occupé la fonction de directeur de l’information pendant quelques mois. J’ai démissionné à nouveau, cette fois-ci avec Alassane Samba Diop. Après quelques mois de chômage, Pape Diop qui venait d’être élu maire de Dakar a fait appel à nous en fin 2002. Pendant 8 mois j’ai piloté le projet de la Radio municipale de Dakar (Rmd) jusqu’en 2003. Et puis un certain Youssou Ndour avait décidé de transformer sa radio sportive, Sport FM, en radio généraliste. Nous l’avons rencontré et nous nous sommes entendus. Et c’était reparti pour une nouvelle aventure Rfm. Mon contrat a été signé le 15 juillet 2003. Nous avons lancé le programme de Rfm en septembre 2003 et jusqu’au 6 avril 2012 j’ai exercé la fonction de directeur de la radio. Aujourd’hui je suis à la tête du Groupe futurs médias.
Famille
Je suis marié, père de trois enfants.
Meilleurs moments
Les meilleurs moments ? Ce sont les aventures. Je ne suis pas un aventurier mais j’aime les aventures, surtout les belles aventures. Le lancement de Walf m’a beaucoup marqué, avec beaucoup d’enthousiasme ; c’était mon premier emploi rémunéré. « La Nouvelle », nous l’avons lancé dans la douleur, mais je ressens la fierté de lancer quelque chose qui nous appartenait. L’aventure Rfm aussi sur le plan professionnel. Il y a aussi la joie de se marier, de fonder une famille, le plaisir d’avoir des enfants.
Relations avec les politiques
Des relations correctes. Je ne suis pas de la race des journalistes qui entretiennent des relations forcément conflictuelles avec les politiques. J’entretiens avec eux des relations saines, je les invite pour des émissions. Il y en a avec qui j’ai des relations particulières, il nous arrive de prendre un verre ensemble ou de manger ensemble.
Archipo.com
Mamoudou Ibra Kane est un natif du Fouta, né en 1969 précisément dans un village qui s’appelle Bokidjawé qui est à 45 Km de la ville de Matam. Je suis né d’une famille modeste, de parents cultivateurs. Mon père s’appelle Ibra Samba Kane. Il fut jusqu’à sa mort, en novembre 1994 à l’âge de 83 ans, chef de mon village mais aussi l’imam du village. Ma maman, Guéda Baida Laye Kane, qui est née dans un village qui s’appelle Agnamsiwol, qui est proche parent de mon père est décédée en février 1994 à l’âge de soixante sept ans juste avant mon père. Deux parents qui n’avaient pas beaucoup de moyens mais qui avaient veillé, jusqu’à leur mort, à l’éducation de leurs enfants dont la mienne, parce que j’ai été à l’école, chance que n’ont pas eu tous mes frères et sœurs. Il n’y a qu’une de mes sœurs qui a fait l’école jusqu’en troisième avant d’être donnée en mariage ; elle n’a donc pas pu poursuivre ses études. J’ai eu l’impression que mes parents, pour cette raison, tenait quand même à ce que moi je puisse aller jusqu’au bout. J’ai appris le décès de ma maman en 1994. J’étais à l’époque en première année au CESTI (Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information). Et puis, comme si c’était des êtres inséparables, c’est ce que j’ai compris, car j’ai vu mon père changer complètement à la suite de la mort de ma mère alors que c’était un papa gai, jovial, qui taquinait tout le monde. Je l’ai vu presque se recroqueviller sur lui-même. C’est en ce moment que j’ai compris qu’il n’a pas pu supporter le décès de ma mère ; il est parti lui aussi en novembre 1994. Ce fut des moments durs ; quand j’y pense encore je nourris quelques regrets en me disant que j’aurais pu, avec le peu que j’ai aujourd’hui, avoir le plaisir que chaque enfant ressent d’envoyer ses parents à la Mecque, de les aider.
Etudes
J’ai fait mes études primaires dans mon village natal. Je suis allé à l’école en 1976 à l’âge de 7 ans. Après l’entrée en sixième, je suis parti à Matam. Je dois dire que j’ai eu un cursus en dent de scie ; par moment je donnais l’impression d’être quelqu’un de brillant, d’autres fois je donnais l’impression d’être un élève moyen. Il faut dire aussi que je n’ai pas été très gâté par la santé ; j’étais souvent malade. J’ai donc fait l’entrée en sixième, j’ai été recalé, j’ai repris en 1982 et j’ai eu mon certificat. J’ai fait ma sixième à Matam. Une année après, j’ai quitté pour venir à Dakar parce qu’il était question de venir chez ma sœur qui se trouve aux Parcelles assainies avec son époux, un cousin. C’est à l’âge de 15 ans que je suis venu à Dakar, exactement le 24 septembre 1984 et j’ai fait ma cinquième jusqu’en troisième à l’école El hadj Ogua Diop qui se trouve aux Parcelles assainies, à l’unité 1. Après le Bfem, j’ai fait le lycée Blaise Diagne. Je fais partie de cette génération qui a connu l’année blanche (1987-1988). J’ai perdu une année comme les autres, les Talla Sylla… Ce sont des années de braise du Sopi comme on le disait. On a cassé des télés-centres, je ne le dis pas aujourd’hui avec fierté, mais c’était ça à l’époque. Puis j’ai obtenu le bac en 1991. Quand j’ai eu le bac, j’avais deux options : je me suis toujours identifié à un oncle pour qui j’ai beaucoup de respect, qui s’appelle Cissé Kane, ancien magistrat décédé en 1992. Je porte son nom d’ailleurs ; on m’appelle Mamadou Ibra Kane, le nom que mon père m’a donné, mais ma maman m’avait donné le nom de Cissé Kane, son frère ainé. Donc j’avais deux options, soit être juriste comme mon oncle, soit être journaliste. Je suis à allé Faculté de droit. À la première année ça coince, je reprends. C’était une année invalidée (1993). Entre temps je fais le concours du CESTI la même année. C’était extrêmement difficile : on mangeait très mal, on dormait très mal, on s’entassait à 5 parfois à 6 dans une chambre. Heureusement, j’ai eu le concours du CESTI avec une bourse. J’y suis entré major en 1993 et sorti deuxième en 1996 option télévision derrière l’actuel directeur de la télévision béninoise.
Parcours professionnel
J’ai fait un stage assez long à la Rts mais qui s’est terminé mal ; j’avais fait un commentaire sur l’accident d’avion de Tambacounda. Commentaire qui n’avait pas été bien apprécié ; on m’avait dit que l’affaire était allée trop loin, jusqu’aux plus hautes autorités du pays. Du coup, on me demande d’arrêter la collaboration. J’ai fait dix mois de chômage. Au lancement de Walfadjiri en décembre 1997, Mame Less Camara, qui avait été appelé par Sidy Lamine Niasse pour diriger la radio, m’a retenu parmi d’autres jeunes. De simple reporter je suis passé à chef de desk reportage et puis au lendemain de l’élection présidentielle de 2000 j’ai été promu directeur de la radio. En octobre de la même année, à cause de quelques malentendus avec Sidy Lamine, j’ai démissionné avec quelques compagnons comme Aliou Ndiaye, Mohamed Elimane Ndour… En novembre 2002, nous avons lancé un journal, La Nouvelle, qui n’a duré que dix mois, faute de moyens. Je suis retourné à Walf où j’ai occupé la fonction de directeur de l’information pendant quelques mois. J’ai démissionné à nouveau, cette fois-ci avec Alassane Samba Diop. Après quelques mois de chômage, Pape Diop qui venait d’être élu maire de Dakar a fait appel à nous en fin 2002. Pendant 8 mois j’ai piloté le projet de la Radio municipale de Dakar (Rmd) jusqu’en 2003. Et puis un certain Youssou Ndour avait décidé de transformer sa radio sportive, Sport FM, en radio généraliste. Nous l’avons rencontré et nous nous sommes entendus. Et c’était reparti pour une nouvelle aventure Rfm. Mon contrat a été signé le 15 juillet 2003. Nous avons lancé le programme de Rfm en septembre 2003 et jusqu’au 6 avril 2012 j’ai exercé la fonction de directeur de la radio. Aujourd’hui je suis à la tête du Groupe futurs médias.
Famille
Je suis marié, père de trois enfants.
Meilleurs moments
Les meilleurs moments ? Ce sont les aventures. Je ne suis pas un aventurier mais j’aime les aventures, surtout les belles aventures. Le lancement de Walf m’a beaucoup marqué, avec beaucoup d’enthousiasme ; c’était mon premier emploi rémunéré. « La Nouvelle », nous l’avons lancé dans la douleur, mais je ressens la fierté de lancer quelque chose qui nous appartenait. L’aventure Rfm aussi sur le plan professionnel. Il y a aussi la joie de se marier, de fonder une famille, le plaisir d’avoir des enfants.
Relations avec les politiques
Des relations correctes. Je ne suis pas de la race des journalistes qui entretiennent des relations forcément conflictuelles avec les politiques. J’entretiens avec eux des relations saines, je les invite pour des émissions. Il y en a avec qui j’ai des relations particulières, il nous arrive de prendre un verre ensemble ou de manger ensemble.
Archipo.com