Lumière sur le scandale du ‘’Dirty Diesel’’: Le doyen des juges déclenche l’action publique


Rédigé le Dimanche 1 Janvier 2017 à 15:55 | Lu 105 fois | 0 commentaire(s)



Des investigations judiciaires vont bel et bien avoir lieu pour faire la lumière sur le scandale du ‘’Dirty Diesel’’. Selon les informations de Libération, le doyen des juges a pris une ordonnance pour fixer le montant de la consignation à la suite de la plainte avec constitution de partie civile déposée par la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH). Une fois cette consignation payée, l’action publique sera déclenchée et le premier acte que va poser le juge est l’audition des responsables de l’Ong Public Eye, à l’origine du rapport.


Lumière sur le scandale du ‘’Dirty Diesel’’: Le doyen des juges déclenche l’action publique
Libération est en mesure de révéler que le Doyen des juges a posé un acte allant dans le sens de mettre la lumière sur le scandale du ‘’Dirty Diesel’’ qui éclabousse les négociants suisses Vitol, Addax, Oryx et Trafigura. 

Samba Sall a pris une ordonnance pour fixer le montant de la consignation après la plainte avec constitution de partie civile déposée par la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDh) dirigée par Me Assane Dioma Ndiaye. Une fois cette consignation payée, le juge compte déclencher l’action publique et le premier acte qu’il posera sera d’entendre les responsables de l’Ong Public Eye, à l’origine du rapport. 

Selon nos informations, l’Ong a déjà fait comprendre qu’elle est prête à partager toutes ses informations avec le magistrat instructeur. Il y a de cela quelques semaines déjà, elle avait communiqué à la LSDh le rapport original sur le scandale que réclamait le doyen des juges. 

Dans sa plainte, qui sera au cœur de l’instruction la LSDH demandait au juge «d’inculper toute personne que l’information pourra révéler par rapport aux faits incriminés des chefs de : Trafic de produits pétroliers nocifs et toxiques de nature à mettre en danger le droit à la vie, à l’intégrité physique et morale des populations». 

Sans oublier les autres chefs d’accusation comme l’«exportation ou importation de produits industriels présentant un degré de toxicité et de dangerosité pour la Santé des populations» et la «complicité par négligence ou par abstention contre toute personne qui aurait pu de par sa position ou ses prérogatives officielles prévenir de tels faits ou en alerter». 

Pour rappel, l’enquête de Public Eye aura duré trois ans et le résultat sans appel : «En Afrique de l’Ouest notamment, les négociants Vitol, Trafigura ou encore Addax & Oryx profitent de la faiblesse des standards pour vendre des carburants de mauvaise qualité et réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine. Les résultats des échantillons prélevés à la pompe par Public Eye dans huit pays sont choquants : les carburants analysés présentent jusqu’à 378 fois plus de soufre que la teneur autorisée en Europe. 

Ils contiennent d’autres substances très nocives, comme du benzène et des aromatiques polycycliques, à des niveaux également interdits par les normes européennes.» 

L’Ong révélait aussi que «les négociants suisses ne se contentent pas de vendre du diesel et de l’essence toxiques ; ils les fabriquent à dessein, en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d’autres substances pétrochimiques afin de créer ce que l’industrie appelle «la qualité africaine». 

Ces carburants très polluants sont principalement produits et exportés depuis la zone ARA (Amsterdam-Rotterdam-Anvers), où les négociants suisses disposent d’importantes infrastructures, telles que des raffineries et des entrepôts. Les sociétés suisses produisent en Europe des carburants qui ne pourraient jamais y être vendus. Ils sont par ailleurs responsables d’une part importante des exportations de diesel et d’essence à haute teneur en soufre entre la zone ARA et l’Afrique de l’Ouest. 

De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, qui exportent vers l’Europe du pétrole brut d’excellente qualité, reçoivent ainsi en retour des carburants toxiques.» 

La version anglaise du rapport, étalée sur 260 pages, cite nommément les stations où les prélèvements ont été effectués avec un tableau détaillé des résultats obtenus. Pour Vivo Energy (Shell) par exemple, il est indiqué que les prélèvements ont été effectués à la station sise à l’Avenue Pasteur le 7 novembre 2012 mais aussi à la station de Pikine. C’était le 15 juillet 2013, comme l’indique le document consulté par Libération. 

Liberation


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