Tenant entre ses mains une poupée confectionnée à l’aide de morceaux de tissus, M. Siby, un chérubin de 20 mois, gambade tranquillement dans la grande cour de la maison familiale, sise au quartier Grand Louga, en compagnie de ses camarades de même âge. Faisant fi du soleil qui dardait impitoyablement ses rayons sur tout Louga, il court à gauche et à droite, affairé à rattraper «son adversaire» qui venait de lui chiper son jouet. Cependant, au moment où le garçonnet ( ?), tout jovial, chantait, riait et dansait, sa mère, elle, consciente de la maladie dont il (?) souffre, reste pensive. Elle a quitté le domicile conjugal sis au village de Thoumadé 1, commune rurale de Nger Malal, pour rejoindre ses parents à Louga où son fils bisexué suit des traitements médicaux.
Avachie sur un matelas posé à même le sol, la jeune dame rongée par le chagrin, depuis la naissance de son 3e enfant, cherche à sauver les apparences. Même si sa mine défaite la trahit. Après une petite hésitation, elle débite, fataliste : «Mon enfant a deux sexes différents (mâle et féminin). Mes pensées vont aux femmes inculpées pour infanticide et condamnées à de lourdes peines.» Cette révélation faite, Mbéne Ndiaye a les coudées franches pour aborder sans réserve la maladie de son fils. Elle confie : «Mon fils, âgé de 20 mois, est atteint de la maladie d’hermaphrodite. Il a un sexe mâle et un sexe féminin. J’ai appris sa maladie le jour de mon accouchement au centre médical de Louga. Quand j’ai demandé à la sage-femme le sexe de mon bébé, elle a quitté la salle, pour éviter de me répondre. Au début, je pensais qu’elle était fâchée contre moi. Finalement, j’ai commencé à avoir des appréhensions, quand j’ai remarqué que tous les médecins s’étaient regroupés dans une salle. Je me disais que mon nouveau-né avait peut-être une malformation. J’ai insisté, la sage-femme est restée imperturbable. C’est ma belle-sœur qui m’assistait qui m’a révélée que l’enfant a deux sexes. C’est comme si le monde s’effondrait. J’ai pleuré comme une madeleine, après en avoir fait le constat. Cependant, avec le conseil des médecins qui m’avaient assuré que cette maladie est curable, j’ai gardé espoir».
L’équation du nom de l’enfant
Toujours, d’après Mbéne Guéye, sa belle-famille, établie à Thioumadé 1, impatiente de la venue au monde d’un des leurs, a vite déchanté, en apprenant que le nouveau-né est hermaphrodite. Et elle n’était pas au bout de ses peines, le nom à donner au bébé étant une équation des plus compliquées. «Les avis étaient partagés. Ainsi, après de larges concertations et comme les traits masculins dominent sur ceux féminins, mon mari lui a choisi un nom masculin».
Le casse-tête des frais médicaux
Depuis la naissance du bébé, il y a 20 mois, Mbéne Guéye et son mari ont mobilisé toutes leurs ressources pour des frais médicaux. «15 jours après sa naissance, quand je l’ai amené à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, les médecins m’avaient demandé d’attendre qu’il ait au moins un an, qu’ils puissent déterminer le sexe dominant et pouvoir faire une ablation de l’autre. C’est pourquoi, dès que l’enfant a atteint cet âge, j’ai entamé les démarches. Récemment, il a fait des analyses à l’Institut Pasteur. Demain (aujourd’hui jeudi), j’y retournerai pour les résultats. Cependant, les analyses sont onéreuses. Mon mari, ancien émigré, avait les moyens, mais malheureusement, victime d’une méchante maladie, il a dû brader ses deux maisons de Dakar et Louga. Nous sommes donc démunis et peinons à nous affranchir des charges médicales liées à la bisexualité de notre enfant. Ainsi, j’en appelle à la solidarité de toutes les bonnes volontés.» Vivement que cet appel soit entendu !
L'obs
Avachie sur un matelas posé à même le sol, la jeune dame rongée par le chagrin, depuis la naissance de son 3e enfant, cherche à sauver les apparences. Même si sa mine défaite la trahit. Après une petite hésitation, elle débite, fataliste : «Mon enfant a deux sexes différents (mâle et féminin). Mes pensées vont aux femmes inculpées pour infanticide et condamnées à de lourdes peines.» Cette révélation faite, Mbéne Ndiaye a les coudées franches pour aborder sans réserve la maladie de son fils. Elle confie : «Mon fils, âgé de 20 mois, est atteint de la maladie d’hermaphrodite. Il a un sexe mâle et un sexe féminin. J’ai appris sa maladie le jour de mon accouchement au centre médical de Louga. Quand j’ai demandé à la sage-femme le sexe de mon bébé, elle a quitté la salle, pour éviter de me répondre. Au début, je pensais qu’elle était fâchée contre moi. Finalement, j’ai commencé à avoir des appréhensions, quand j’ai remarqué que tous les médecins s’étaient regroupés dans une salle. Je me disais que mon nouveau-né avait peut-être une malformation. J’ai insisté, la sage-femme est restée imperturbable. C’est ma belle-sœur qui m’assistait qui m’a révélée que l’enfant a deux sexes. C’est comme si le monde s’effondrait. J’ai pleuré comme une madeleine, après en avoir fait le constat. Cependant, avec le conseil des médecins qui m’avaient assuré que cette maladie est curable, j’ai gardé espoir».
L’équation du nom de l’enfant
Toujours, d’après Mbéne Guéye, sa belle-famille, établie à Thioumadé 1, impatiente de la venue au monde d’un des leurs, a vite déchanté, en apprenant que le nouveau-né est hermaphrodite. Et elle n’était pas au bout de ses peines, le nom à donner au bébé étant une équation des plus compliquées. «Les avis étaient partagés. Ainsi, après de larges concertations et comme les traits masculins dominent sur ceux féminins, mon mari lui a choisi un nom masculin».
Le casse-tête des frais médicaux
Depuis la naissance du bébé, il y a 20 mois, Mbéne Guéye et son mari ont mobilisé toutes leurs ressources pour des frais médicaux. «15 jours après sa naissance, quand je l’ai amené à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, les médecins m’avaient demandé d’attendre qu’il ait au moins un an, qu’ils puissent déterminer le sexe dominant et pouvoir faire une ablation de l’autre. C’est pourquoi, dès que l’enfant a atteint cet âge, j’ai entamé les démarches. Récemment, il a fait des analyses à l’Institut Pasteur. Demain (aujourd’hui jeudi), j’y retournerai pour les résultats. Cependant, les analyses sont onéreuses. Mon mari, ancien émigré, avait les moyens, mais malheureusement, victime d’une méchante maladie, il a dû brader ses deux maisons de Dakar et Louga. Nous sommes donc démunis et peinons à nous affranchir des charges médicales liées à la bisexualité de notre enfant. Ainsi, j’en appelle à la solidarité de toutes les bonnes volontés.» Vivement que cet appel soit entendu !
L'obs