La bombe sociale qui couve depuis quelque temps à Dakar avec les contestations tous azimuts n’augure rien de bon pour les jours à venir. Après les marchands ambulants qui menacent (si jamais on venait à les déguerpir le 30 avril prochain), le front unitaire des syndicats du nettoiement aussi avertit. En conférence de presse à la maison des travailleurs Iba Ndiaye Diadji, Madani Sy dit qu’ils ne vont plus accepter d’être les agneaux du sacrifice.
Si les syndicalistes sont arrivés à cette situation extrême et à quelques jours seulement de la célébration de la fête du 1er mai, c’est parce qu’explique Madani Sy, il n’y a aucune volonté de la part des autorités gouvernementales et du maire de Dakar, le président de Cadak-Car. D’après ses dires, depuis cinq ans en effet, le front unitaire coure derrière la validation de la convention collective. Parler de dépôt de cahier de doléances, selon lui, dans un contexte où tous les travailleurs sont dans la gadoue jusqu’au menton (salaires payés le 19 du mois, départs à la retraite sans même avoir un toit), «c’est du tape à l’œil» parce qu’ils ont attendu neuf bons mois à attendre que les autorités bouclent la phase transitoire avec l’abrogation du décret portant création de l’ex-Soprosen et la mise sur orbite des véritables acteurs.
« Du 15 décembre à nos jours, depuis que l’on a mis notre destin entre les mains de l’Ucg, rien a changé. C’est même devenu pire, dit-il. «Cadak Car, c’est un géant aux pieds d’argile. C’est une coquille vide, parce que, tout le boulot, c’est nous qui le faisons. Nous n’avons pas de direction technique ni une direction de communication encore moins une direction des ressources humaines. Il n’y a que le Directeur général qui fait du pilotage à vue actuellement. Nous lançons un appel au président de la République et à Khalifa Sall pour que des discussions aient lieu au plus vite».
Madani Sy qui fait remarquer également que depuis que le Sénégal est Sénégal, on n’a jamais entendu parler de retard de salaires pour les députés et les ministres, dit souhaiter que l’on ait plus de considération pour les techniciens de surface qu’ils sont. «Ce n’est pas l’argent qui sous-tend notre combat. Il nous a été donné de noter qu’hormis le retard observé dans le paiement des salaires du mois de mars (Ndlr : le 19 mars), aucun acte positif réel à l’endroit des travailleurs n’a été posé. Il y a beaucoup de lenteurs à la limite même du dilatoire dans la recherche de solutions aux problèmes qui préoccupent les 1500 travailleurs.
Notamment pour ce qui est de la validation de la convention collective du nettoiement, la mise en place d’un accord d’établissement sur la base de la convention du nettoiement dont ils demandent l’application, le paiement des arriérés de congés de 2011 et 2012 ou encore l’établissement de bulletins de salaire ainsi que le prolongement de l’âge de la retraite entre autres.