En vertu d’une ordonnance du 2 août 1984, le capitaine Thomas Sankara, désireux de faire table rase du « passé réactionnaire et néocolonial », rebaptise la Haute-Volta en République démocratique et populaire du Bourkina Fâso (orthographe originelle). Le premier mot signifie « homme intègre » en langue mooré et le second « terre natale » en dioula, soit « le pays des hommes intègres ». Ses sept millions d’habitants ne sont plus des Voltaïques mais des Bourkinabè.
Selon jeune Afrique, le drapeau de l’ancienne Haute-Volta, composé de trois bandes noire, blanche et rouge, est aussi remplacé. Le nouvel étendard national est désormais composé de deux bandes horizontales rouge et verte, frappées d’une étoile jaune à cinq branches. Le tout représentant respectivement les idéaux de révolution, de travail de la terre, et d’espérance. Autre transformation : l’hymne national. La chansonVolta laisse la place au Ditanie, ou « chant de la victoire ». La devise nationale est elle aussi modifiée, passant de « Unité-travail-justice » à « La patrie ou la mort, nous vaincrons ».
Ce changement de nom de l’ancienne colonie française est célébré deux jours plus tard, le 4 août, jour du premier anniversaire de la révolution de Thomas Sankara. Ce jour-là, le Conseil national révolutionnaire (CNR) organise des festivités dans tout le pays en l’honneur du nouveau Bourkina Fâso. Outre les cérémonies officielles, des matchs de football et de boxe, ainsi qu’une course cycliste, sont organisés.