Incontinence, saignements, infections sexuellement transmissibles (IST)… La sodomie est source de nombreux soucis de santé chez les femmes. Pourtant, sa popularité explose. Alors que la pratique a longtemps été considérée comme un sujet tabou, deux chirurgiennes britanniques souhaitent aujourd'hui que les médecins informent davantage leurs patientes quant aux risques qu'elle peut engendrer.
Selon leur article, publié dans le British Medical Journal et dont se fait écho le Guardian, «beaucoup de cas d'incontinence fécale et de lésion du sphincter anal ont été signalés chez les femmes qui s'adonnent à la pratique du sexe anal».
«Si [les femmes] présentent des risques d'incontinence plus élevés [que les hommes], c'est en raison des effets hormonaux qui diffèrent entre hommes et femmes et des conséquences d'une grossesse sur le plancher pelvien», précisent les chirurgiennes Tabitha Gana et Lesley Hunt. Autre facteur de risque: «Les femmes ont des sphincters anaux moins robustes que les hommes et une pression plus faible du canal anal.»
Les deux praticiennes incitent également à être particulièrement vigilants en cas de «douleurs et saignements à la suite d'un rapport anal», car il s'agit souvent de signes «d'un traumatisme corporel qui peut s'accentuer si la sodomie est forcée». D'autant plus que «le sexe anal est une pratique sexuelle jugée particulièrement “à risques” étant donné les liens qu'elle peut entretenir avec l'alcool et la consommation de drogues».
Cette pratique s'est démocratisée au fil des années, notamment à la suite de la diffusion de séries télévisées comme Sex and the City (1998-2004) ou Fleabag (2016-2019). La popularité croissante du sexe anal n'a toutefois pas amené les médecins à communiquer davantage sur ses dangers. Et c'est ce manque d'informations qui est en partie responsable de «l'insouciance de toute une génération de femmes à ce sujet», s'inquiètent Tabitha Gana et Lesley Hunt.
Libérer la parole médicale
Selon une enquête menée en Grande-Bretagne au sujet des attitudes sexuelles, 28,5% des jeunes de 16 à 24 ans ayant des rapports hétérosexuels pratiquent la sodomie, contre 12,5% il y a quelques décennies. En France, 21% des femmes pratiquent fréquemment le sexe anal, d'après un sondage IFOP publié en décembre 2019. «Ce n'est plus considéré comme un comportement inhabituel, mais comme une expérience agréable», constate Lesley Hunt.
Ne voulant pas prendre paraître homophobes, certains médecins peinent à parler à leurs patients des risques encourus lors d'une sodomie. Cependant, ne pas aborder ce sujet mène les femmes à taire certains de leur symptômes, ce qui les expose à «des diagnostics manqués, des traitement futiles et d'autres préjudices dûs à un manque de conseils médicaux», déclarent les deux chirurgiennes.
De manière générale, les informations communiquées par les systèmes de santé comme le National Health Service au Royaume-Uni concernant les risques du sexe anal sont trop partielles: seules les maladies sexuellement transmissibles y sont évoquées. Il n'est jamais fait mention des traumatismes aussi bien physiques (incontinence, déchirure anale) que psychologiques (se sentir forcée) dont les jeunes femmes font souvent état. C'est pourquoi plusieurs institutions, telles que l'Association britannique pour la santé sexuelle et le VIH, estiment elles aussi qu'il est urgent que la parole des médecins se libère sur ce sujet.
Selon leur article, publié dans le British Medical Journal et dont se fait écho le Guardian, «beaucoup de cas d'incontinence fécale et de lésion du sphincter anal ont été signalés chez les femmes qui s'adonnent à la pratique du sexe anal».
«Si [les femmes] présentent des risques d'incontinence plus élevés [que les hommes], c'est en raison des effets hormonaux qui diffèrent entre hommes et femmes et des conséquences d'une grossesse sur le plancher pelvien», précisent les chirurgiennes Tabitha Gana et Lesley Hunt. Autre facteur de risque: «Les femmes ont des sphincters anaux moins robustes que les hommes et une pression plus faible du canal anal.»
Les deux praticiennes incitent également à être particulièrement vigilants en cas de «douleurs et saignements à la suite d'un rapport anal», car il s'agit souvent de signes «d'un traumatisme corporel qui peut s'accentuer si la sodomie est forcée». D'autant plus que «le sexe anal est une pratique sexuelle jugée particulièrement “à risques” étant donné les liens qu'elle peut entretenir avec l'alcool et la consommation de drogues».
Cette pratique s'est démocratisée au fil des années, notamment à la suite de la diffusion de séries télévisées comme Sex and the City (1998-2004) ou Fleabag (2016-2019). La popularité croissante du sexe anal n'a toutefois pas amené les médecins à communiquer davantage sur ses dangers. Et c'est ce manque d'informations qui est en partie responsable de «l'insouciance de toute une génération de femmes à ce sujet», s'inquiètent Tabitha Gana et Lesley Hunt.
Libérer la parole médicale
Selon une enquête menée en Grande-Bretagne au sujet des attitudes sexuelles, 28,5% des jeunes de 16 à 24 ans ayant des rapports hétérosexuels pratiquent la sodomie, contre 12,5% il y a quelques décennies. En France, 21% des femmes pratiquent fréquemment le sexe anal, d'après un sondage IFOP publié en décembre 2019. «Ce n'est plus considéré comme un comportement inhabituel, mais comme une expérience agréable», constate Lesley Hunt.
Ne voulant pas prendre paraître homophobes, certains médecins peinent à parler à leurs patients des risques encourus lors d'une sodomie. Cependant, ne pas aborder ce sujet mène les femmes à taire certains de leur symptômes, ce qui les expose à «des diagnostics manqués, des traitement futiles et d'autres préjudices dûs à un manque de conseils médicaux», déclarent les deux chirurgiennes.
De manière générale, les informations communiquées par les systèmes de santé comme le National Health Service au Royaume-Uni concernant les risques du sexe anal sont trop partielles: seules les maladies sexuellement transmissibles y sont évoquées. Il n'est jamais fait mention des traumatismes aussi bien physiques (incontinence, déchirure anale) que psychologiques (se sentir forcée) dont les jeunes femmes font souvent état. C'est pourquoi plusieurs institutions, telles que l'Association britannique pour la santé sexuelle et le VIH, estiment elles aussi qu'il est urgent que la parole des médecins se libère sur ce sujet.