Si le tribunal suit le réquisitoire du ministère public, le porteur de marchandises du marché Sandaga bénéficiera d’un repos biologique de 10 ans. Il est accusé de «viol, détournement de mineure et pédophilie» sur A. D, une fillette de 8 ans. Une accusation qu’il a niée en bloc face au juge des flagrants délits de Dakar.
Il risque gros. Avec ce repos biologique de dix ans requis par le substitut du procureur, I. Ngom passe certainement les moments les plus troubles de sa vie. Cette vie de porteur de marchandises qui bat au rythme des clients qui l’interceptent pour louer ses services, s’est recroquevillée pour une petite somnolence. Cette vie qui a laissé place à celle carcérale. Et, si le juge suit le parquet dans ses réquisitions, il va rester pour longtemps en prison. Accusé de viol, pédophilie et de détournement de la mineure A. D., âgée de 8 ans, le porteur de marchandises du marché «Sandaga» de Dakar a nié avec véhémence les faits qui lui sont reprochés. Hier mercredi à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, il s’est évertué à prouver son innocence. «Ce que dit la partie civile est faux. C’est le jour où la mère de la petite A. D. est venue à mon lieu de travail (un magasin au marché de Sandaga), me menaçant de m’emprisonner, que j’ai été informé de cette affaire.» Poursuivant, il précise : «la petite, je ne l’ai vue qu’une fois. Elle venait dans l’établissement avec sa grand-mère, Th. Fall, pour mendier.» Une version que I. Ngom va modifier au cours des débats sous la mitraillette des questions des juges. «Je l’ai vue trois fois», rectifie-t-il. Pourtant, la fille est formelle : «I. Ngom m’a interceptée alors que j’allais acheter le repas de midi. Il m’a donné une pièce de 100 FCfa pour que je lui achète de l’eau fraîche. Il m’a ensuite demandé de le retrouver dans le dépôt de pommes de terre et d’oignons. C’est au moment où je lui remettais le sachet d’eau qu’il a fait tomber la pièce de 50 FCfa. Je me suis courbée pour la ramasser et il en a profité pour déchirer mon pantalon avant d’abuser de moi», a-t-elle affirmé lors du procès.
Que dit l’enquête ? Le procureur est revenu sur les faits. Dans le cadre de ses activités de commerce (vente de pagnes), Th. Fall venait toujours avec sa petite-fille A. D. Un jour vers 13 heures, la victime se plaint d’avoir faim. Sa grand-mère lui remet de l’argent pour acheter de quoi manger. Elle restera longtemps avant de revenir, tout en larmes, ses habits froissés. Interpellée, la fille s’en est ouverte à sa maman, qui expliquera aux limiers que la gamine marchait en titubant lorsqu’elle est rentrée avec sa grand-mère. Elle souffrait aussi de maux de ventre, ajoute-t-elle. De plus, poursuit-elle, «elle n’avait rien voulu nous dire. Je l’ai déshabillée pour voir ce qu’elle avait. C’est là que j’ai remarqué qu’elle était blessée à ses parties intimes.» Le certificat médical par la suite obtenu, parle de «déchirure récente de l’hymen.» Par qui ? Pour la victime, la réponse est toute faite. Elle désigne le prévenu. Des accusations confortées par sa grand-mère, qui se souvient qu’une fois, «je l’ai surpris en train de tapoter A. D. sur l’épaule. Là , je lui ai demandé de ne plus avoir ce comportement avec ma petite-fille.» L’avocat de la partie civile a réclamé la somme de 500 mille FCfa en guise de dommages et intérêts. Le parquet a requis le maximum de la peine, à savoir, 10 ans de prison. La défense, qui parle «d’enquête mal menée», de «bizarreries» dans le dossier, ne comprend pas que la supposée agression se soit déroulée au marché et qu’il n’y ait eu aucun témoin. L’affaire a été mise en délibéré au 20 janvier 2016.
T. Marie Louise Ndiaye (L’Observateur)
Il risque gros. Avec ce repos biologique de dix ans requis par le substitut du procureur, I. Ngom passe certainement les moments les plus troubles de sa vie. Cette vie de porteur de marchandises qui bat au rythme des clients qui l’interceptent pour louer ses services, s’est recroquevillée pour une petite somnolence. Cette vie qui a laissé place à celle carcérale. Et, si le juge suit le parquet dans ses réquisitions, il va rester pour longtemps en prison. Accusé de viol, pédophilie et de détournement de la mineure A. D., âgée de 8 ans, le porteur de marchandises du marché «Sandaga» de Dakar a nié avec véhémence les faits qui lui sont reprochés. Hier mercredi à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, il s’est évertué à prouver son innocence. «Ce que dit la partie civile est faux. C’est le jour où la mère de la petite A. D. est venue à mon lieu de travail (un magasin au marché de Sandaga), me menaçant de m’emprisonner, que j’ai été informé de cette affaire.» Poursuivant, il précise : «la petite, je ne l’ai vue qu’une fois. Elle venait dans l’établissement avec sa grand-mère, Th. Fall, pour mendier.» Une version que I. Ngom va modifier au cours des débats sous la mitraillette des questions des juges. «Je l’ai vue trois fois», rectifie-t-il. Pourtant, la fille est formelle : «I. Ngom m’a interceptée alors que j’allais acheter le repas de midi. Il m’a donné une pièce de 100 FCfa pour que je lui achète de l’eau fraîche. Il m’a ensuite demandé de le retrouver dans le dépôt de pommes de terre et d’oignons. C’est au moment où je lui remettais le sachet d’eau qu’il a fait tomber la pièce de 50 FCfa. Je me suis courbée pour la ramasser et il en a profité pour déchirer mon pantalon avant d’abuser de moi», a-t-elle affirmé lors du procès.
Que dit l’enquête ? Le procureur est revenu sur les faits. Dans le cadre de ses activités de commerce (vente de pagnes), Th. Fall venait toujours avec sa petite-fille A. D. Un jour vers 13 heures, la victime se plaint d’avoir faim. Sa grand-mère lui remet de l’argent pour acheter de quoi manger. Elle restera longtemps avant de revenir, tout en larmes, ses habits froissés. Interpellée, la fille s’en est ouverte à sa maman, qui expliquera aux limiers que la gamine marchait en titubant lorsqu’elle est rentrée avec sa grand-mère. Elle souffrait aussi de maux de ventre, ajoute-t-elle. De plus, poursuit-elle, «elle n’avait rien voulu nous dire. Je l’ai déshabillée pour voir ce qu’elle avait. C’est là que j’ai remarqué qu’elle était blessée à ses parties intimes.» Le certificat médical par la suite obtenu, parle de «déchirure récente de l’hymen.» Par qui ? Pour la victime, la réponse est toute faite. Elle désigne le prévenu. Des accusations confortées par sa grand-mère, qui se souvient qu’une fois, «je l’ai surpris en train de tapoter A. D. sur l’épaule. Là , je lui ai demandé de ne plus avoir ce comportement avec ma petite-fille.» L’avocat de la partie civile a réclamé la somme de 500 mille FCfa en guise de dommages et intérêts. Le parquet a requis le maximum de la peine, à savoir, 10 ans de prison. La défense, qui parle «d’enquête mal menée», de «bizarreries» dans le dossier, ne comprend pas que la supposée agression se soit déroulée au marché et qu’il n’y ait eu aucun témoin. L’affaire a été mise en délibéré au 20 janvier 2016.
T. Marie Louise Ndiaye (L’Observateur)