L’embargo économique du Mali infligé par la CEDEAO, limitant ainsi ses échanges commerciaux avec les autres pays membres de ladite communauté, n’a pas laissé indifférent l’Economiste Thierno Thioune, par ailleurs enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il s’exprimait sur France 24.
De l’avis de l’expert, cette sanction constitue une perte importante pour les économies du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. « Les deux partenaires du Mali qui souffrent le plus de ces sanctions sont le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Plus de 20 % des importations maliennes proviennent du Sénégal et 80 % de son fret passe par Dakar. C’est son premier fournisseur international, devant la Chine, puis la Côte d’Ivoire (environ 10 %) », a fait savoir Thierno Thioune, économiste.
Et de poursuivre : « L’embargo, pourtant soutenu par ces deux pays, représente une perte importante pour leurs économies, d’autant plus qu’il les prive également des exportations maliennes, notamment de coton, d’or ou de bétail qui, contrairement à la viande, n’est pas considéré comme une denrée de première nécessité. »
Toutefois, l’économiste atteste que l’application immédiate de ces sanctions a eu un fort impact dans le domaine des transports car, indique-t-il, de nombreuses commandes en cours d’acheminement se sont retrouvées bloquées.
A en croire l'économiste, on observe déjà une ruée sur certains biens qui pourrait conduire à une forte inflation, si toutefois la situation perdure.
Par ailleurs, pour ce qui concerne le Mali, il affirme que l’effet de l’embargo est difficilement contournable.