Il ressort de l’enquête que dans la nuit du 19 au 20 juin 2016, Cheikh Fall a reçu un renseignement faisant état du passage de coupeurs de bois dans les alentours de la commune de Pata. Sur ce, il a fait appel à ses complices Ousmane Cissé, Agent de Sécurité de Proximité (ASP) et Abary Baldé, planton de son état. Ils se sont lancés à leurs trousses, à l’insu de son chef.
Aux environs de 21 heures, ils ont quitté Pata à bord de motos pour se rendre dans la brousse à 2 kilomètres de la frontière sénégalo-gambienne. Sur place, ils ont tendu une embuscade aux coupeurs de bois. Après une heure d’attente, 5 charrettes remplies de troncs d’arbres ont fait irruption. Les trois mis en cause ont sommé les charretiers de s’arrêter. Trois parmi eux ont réussi à s’échapper pour aller alerter les populations de Pata. Qui sont venues jouer les intermédiaires. Les trafiquants de bois ont proposé au gendarme et ses acolytes, par l’intermédiaire de Chérif Moulaye Baldé, la somme de 30 000 dalasis, soit 450 000 francs CFA. Ce que les trois comparses ont accepté.
Malheureusement pour eux, un habitant du village de Pata a informé le commandant de la brigade de gendarmerie de Kolda de ce qui s’est passé. Après avoir encaissé l’argent, Cheikh Fall a reçu un coup de fil de son commandant de brigade qui l’a enjoint de restituer l’argent et de conduire les charretiers et leurs butins au poste de gendarmerie. Devant la résistance des charretiers gambiens, Cheikh Fall et ses acolytes ont rebroussé chemin les mains vides. Arrêtés, ils ont été déférés au parquet de Kolda, le 22 juin dernier, puis conduits en prison.
Ce mercredi 29 mars, le gendarme a reconnu devant la barre du tribunal les faits qui lui sont reprochés. « Je suis parti mener cette opération sans l’autorisation du chef de poste », a-t-il dit. L’ASP Ousmane Cissé et le Platon Abary Baldé ont soutenu l’avoir accompagné pour aller à l’assaut des trafiquants, car il leur avait fait croire qu’il avait reçu l’aval de son supérieur. Le président du tribunal a demandé au gendarme : « Lorsque vous avez rencontré les trafiquants qui ont pris la fuite, est-ce que vous avez informé votre supérieur ?» Le gendarme a répondu : « J’ai tenté de l’appeler, mais il y avait un problème de réseau ». Mais ses mensonges ont fini par se retourner contre lui. Car à la question de savoir comment son commandant a pu le joindre par un appel téléphonique si vraiment il y avait un problème de réseau, l’homme de tenue est resté bouche bée.
‘’Je ne devais pas négocier avec les trafiquants’’
Le président a enchaîné : « Les trafiquants vous ont-ils remis de l’argent ? ». Le gendarme dit : « oui ». Le président, à nouveau : « Ils vous ont proposé de l’argent pour obtenir leur libération ? ». Le gendarme : « Oui ». Cheikh Fall s’est empressé d’ajouter : « C’est là où j’ai commis une faute professionnelle. Je ne devais pas négocier avec eux. Je devais tout bonnement les conduire au poste des agents des Eaux et forêts. Je vous demande pardon. » Son complice Chérif Moulaye Baldé a expliqué aux juges que les trafiquants lui ont demandé de leur servir d’intermédiaire auprès du gendarme afin d’obtenir leur libération. ‘’Ils m’ont donné 30 000 dalasis que j’ai remis au gendarme.’’
Ainsi, le procureur a requis 2 ans de prison ferme contre Cheikh Fall, Ousmane Cissé et Abary Baldé. Par contre, le ministère public a demandé la relaxe pour Chérif Moulaye Baldé. Me Prosper Djiba, avocat de Chérif Moulaye Baldé d’ajouter : « Mon client ne fait pas partie de la bande. C’est grâce à lui que le gendarme et ses complices ont pu être arrêtés. Après la remise de l’argent au gendarme, Chérif Moulaye Baldé a appelé le maire de Kéréwane. Ce dernier a immédiatement saisi le commandant de la brigade de gendarmerie de Kolda, Abdoulaye Seck qui a immédiatement appelé le gendarme Cheick Fall pour qu’il restitue l’argent et arrête les trafiquants ».
Finalement, le tribunal de Grande Instance de Kolda a condamné tous les quatre prévenus à deux ans dont 18 mois d’emprisonnement ferme.
Avec EnQuête
Aux environs de 21 heures, ils ont quitté Pata à bord de motos pour se rendre dans la brousse à 2 kilomètres de la frontière sénégalo-gambienne. Sur place, ils ont tendu une embuscade aux coupeurs de bois. Après une heure d’attente, 5 charrettes remplies de troncs d’arbres ont fait irruption. Les trois mis en cause ont sommé les charretiers de s’arrêter. Trois parmi eux ont réussi à s’échapper pour aller alerter les populations de Pata. Qui sont venues jouer les intermédiaires. Les trafiquants de bois ont proposé au gendarme et ses acolytes, par l’intermédiaire de Chérif Moulaye Baldé, la somme de 30 000 dalasis, soit 450 000 francs CFA. Ce que les trois comparses ont accepté.
Malheureusement pour eux, un habitant du village de Pata a informé le commandant de la brigade de gendarmerie de Kolda de ce qui s’est passé. Après avoir encaissé l’argent, Cheikh Fall a reçu un coup de fil de son commandant de brigade qui l’a enjoint de restituer l’argent et de conduire les charretiers et leurs butins au poste de gendarmerie. Devant la résistance des charretiers gambiens, Cheikh Fall et ses acolytes ont rebroussé chemin les mains vides. Arrêtés, ils ont été déférés au parquet de Kolda, le 22 juin dernier, puis conduits en prison.
Ce mercredi 29 mars, le gendarme a reconnu devant la barre du tribunal les faits qui lui sont reprochés. « Je suis parti mener cette opération sans l’autorisation du chef de poste », a-t-il dit. L’ASP Ousmane Cissé et le Platon Abary Baldé ont soutenu l’avoir accompagné pour aller à l’assaut des trafiquants, car il leur avait fait croire qu’il avait reçu l’aval de son supérieur. Le président du tribunal a demandé au gendarme : « Lorsque vous avez rencontré les trafiquants qui ont pris la fuite, est-ce que vous avez informé votre supérieur ?» Le gendarme a répondu : « J’ai tenté de l’appeler, mais il y avait un problème de réseau ». Mais ses mensonges ont fini par se retourner contre lui. Car à la question de savoir comment son commandant a pu le joindre par un appel téléphonique si vraiment il y avait un problème de réseau, l’homme de tenue est resté bouche bée.
‘’Je ne devais pas négocier avec les trafiquants’’
Le président a enchaîné : « Les trafiquants vous ont-ils remis de l’argent ? ». Le gendarme dit : « oui ». Le président, à nouveau : « Ils vous ont proposé de l’argent pour obtenir leur libération ? ». Le gendarme : « Oui ». Cheikh Fall s’est empressé d’ajouter : « C’est là où j’ai commis une faute professionnelle. Je ne devais pas négocier avec eux. Je devais tout bonnement les conduire au poste des agents des Eaux et forêts. Je vous demande pardon. » Son complice Chérif Moulaye Baldé a expliqué aux juges que les trafiquants lui ont demandé de leur servir d’intermédiaire auprès du gendarme afin d’obtenir leur libération. ‘’Ils m’ont donné 30 000 dalasis que j’ai remis au gendarme.’’
Ainsi, le procureur a requis 2 ans de prison ferme contre Cheikh Fall, Ousmane Cissé et Abary Baldé. Par contre, le ministère public a demandé la relaxe pour Chérif Moulaye Baldé. Me Prosper Djiba, avocat de Chérif Moulaye Baldé d’ajouter : « Mon client ne fait pas partie de la bande. C’est grâce à lui que le gendarme et ses complices ont pu être arrêtés. Après la remise de l’argent au gendarme, Chérif Moulaye Baldé a appelé le maire de Kéréwane. Ce dernier a immédiatement saisi le commandant de la brigade de gendarmerie de Kolda, Abdoulaye Seck qui a immédiatement appelé le gendarme Cheick Fall pour qu’il restitue l’argent et arrête les trafiquants ».
Finalement, le tribunal de Grande Instance de Kolda a condamné tous les quatre prévenus à deux ans dont 18 mois d’emprisonnement ferme.
Avec EnQuête