Des pratiques occultes entourent la prospection de l’or. Dans les sites d’orpaillage et dans le subconscient des populations, l’or est considéré comme la propriété des génies ou des djinns. Ce qui suppose que son exploitation requière l’aval et la clémence de ces derniers. Ainsi, pour localiser les sites susceptibles de contenir de l’or, les orpailleurs effectuent un marquage dans un site et prélèvent du sable. Ce sable est remis à un érudit pour la pratique du « listakhar », c’est-à -dire la séance de divination. D’autres se confient aux féticheurs ou aux charlatans pour la même opération voyance. Au bout d’une retraite mystique, l’érudit ou le charlatan est en mesure de confirmer ou d’infirmer la présence ou non de l’or sur le site ou le prélèvement est effectué. Des offrandes sanctionnent souvent ces séances de divination. De l’avis de cet ancien orpailleur rencontré à Kharakhéna et qui a préféré garder l’anonymat, les sacrifices sont fonctions du charlatan ou du marabout. Il est parfois fait état, prévient-il, de sacrifices humains. Et notre interlocuteur de préciser que tout ceci se fait loin du regard des curieux.
Une fois la prospection terminée, chaque équipe d’orpailleurs s’entourent les services d’un marabout ou d’un féticheur. Celui-ci est d’abord investi de la mission de protéger les orpailleurs contre toute malédiction. Ensuite, il a la charge d’accroître les chances de découvrir de l’or.
La pratique est aujourd’hui ancrée à Kharakhéna. De l’avis de Demba Biagui, un « tomboulman » du village, la localité est remplie de « faiseurs de riches ». Ils viennent d’un peu partout pour vendre leur science aux orpailleurs en quête d’un daman riche d’or. Souvent, c’est l’équipe d’orpailleurs qui va à la recherche de ces marabouts ou de ces féticheurs. Et généralement, ces derniers viennent pour l’essentiel du Mali, du Bénin et du Burkina Faso. Depuis 2013, M. Biagui travaille à Kharakhéna avec des Maliens. « Nous nous sommes, sur les conseils de ces derniers, attachés les services d’un féticheur Malien. Et depuis lors, on se partage équitablement les fruits de l’or exploité », confie-t-il.
Le cachet des charlatans n’est pas fixé à l’avance. Personne ne prend le risque de proposer un quelconque montant à payer. La raison selon nos interlocuteurs est bien simple. Personne ne peut à priori déterminer l’issue d’une opération d’orpaillage. Le plus évident est de se partager équitablement les pierres précieuses en cas de découverte. De l’avis des orpailleurs, l’intérêt d’un tel procédé est que personne ne peut flouer l’autre.
Autre croyance, les cordonniers et les hommes en uniforme sont déclarés persona non grata dans les sites aurifères. C’est un interdit, de l’avis des orpailleurs, aussi vieux que l’activité elle-même. La croyance populaire estime qu’aussi bien les hommes de tenues que les cordonniers font fuir l’or. Et pour ne pas en arriver là , les orpailleurs s’organisent de sorte qu’ils n’y mettent pas les pieds.
Selon les dires, du temps des ancêtres, l’or était pratiquement introuvable. Et pour conjurer le mauvais sort, la communauté décide de faire des offrandes. Tous acceptèrent à l’exception du cordonnier. En retour, pour sanctionner ce refus du cordonnier, l’accès au dama lui fut interdit. Pour ces derniers, il s’agit de s’entourer d’une mesure conservatoire pour éviter le retour du sacrilège.
Seulement, certains orpailleurs réfutent ces hypothèses. Pour cet ancien orpailleur, la présence des hommes de tenue suscite la peur chez les orpailleurs et ralentit le travail. C’est pourquoi dit-il, depuis le temps des royautés, les tomboulman sont mis en place pour garantir la sécurité dans les sites d’orpaillage.
Pour ce qui est des cordonniers, M. Biagui se veut catégorique. « Ils sont réputés plus chanceux que tous les orpailleurs. Partout où ils sont, ils raflent la mise. Et pour les écarter, les ancêtres ont créé cette histoire montée de toute pièce », explique-t-il.
A Kharakhéna, la stigmatisation du cordonnier est un mauvais souvenir. Pour ce tomboulman, toutes les nationalités cohabitent dans le village. Et nul ne sait qui dans son pays est cordonnier ou pas. C’est donc par souci d’équité que la mesure est dorénavant levée à Kharakhéna.
Par contre, le lundi et le vendredi est jour de repos pour les orpailleurs. Un repos dicté par les croyances établies depuis belle lurette. Exploiter la pièce précieuse durant ces deux jours serait offenser le génie protecteur de l’or. Pour les orpailleurs, cet interdit est aussi vieux que l’exploitation traditionnelle de l’or. Pour Sirman Camara, orpailleur et cousin du chef, les lundis et les vendredis sont « lourds ». C’est pourquoi, poursuit-il, personne ne peut exploiter de l’or durant ces jours. Et M. Camara se veut catégorique : « Quiconque transgresse cet interdit verra forcément ».
Une fois la prospection terminée, chaque équipe d’orpailleurs s’entourent les services d’un marabout ou d’un féticheur. Celui-ci est d’abord investi de la mission de protéger les orpailleurs contre toute malédiction. Ensuite, il a la charge d’accroître les chances de découvrir de l’or.
La pratique est aujourd’hui ancrée à Kharakhéna. De l’avis de Demba Biagui, un « tomboulman » du village, la localité est remplie de « faiseurs de riches ». Ils viennent d’un peu partout pour vendre leur science aux orpailleurs en quête d’un daman riche d’or. Souvent, c’est l’équipe d’orpailleurs qui va à la recherche de ces marabouts ou de ces féticheurs. Et généralement, ces derniers viennent pour l’essentiel du Mali, du Bénin et du Burkina Faso. Depuis 2013, M. Biagui travaille à Kharakhéna avec des Maliens. « Nous nous sommes, sur les conseils de ces derniers, attachés les services d’un féticheur Malien. Et depuis lors, on se partage équitablement les fruits de l’or exploité », confie-t-il.
Le cachet des charlatans n’est pas fixé à l’avance. Personne ne prend le risque de proposer un quelconque montant à payer. La raison selon nos interlocuteurs est bien simple. Personne ne peut à priori déterminer l’issue d’une opération d’orpaillage. Le plus évident est de se partager équitablement les pierres précieuses en cas de découverte. De l’avis des orpailleurs, l’intérêt d’un tel procédé est que personne ne peut flouer l’autre.
Autre croyance, les cordonniers et les hommes en uniforme sont déclarés persona non grata dans les sites aurifères. C’est un interdit, de l’avis des orpailleurs, aussi vieux que l’activité elle-même. La croyance populaire estime qu’aussi bien les hommes de tenues que les cordonniers font fuir l’or. Et pour ne pas en arriver là , les orpailleurs s’organisent de sorte qu’ils n’y mettent pas les pieds.
Selon les dires, du temps des ancêtres, l’or était pratiquement introuvable. Et pour conjurer le mauvais sort, la communauté décide de faire des offrandes. Tous acceptèrent à l’exception du cordonnier. En retour, pour sanctionner ce refus du cordonnier, l’accès au dama lui fut interdit. Pour ces derniers, il s’agit de s’entourer d’une mesure conservatoire pour éviter le retour du sacrilège.
Seulement, certains orpailleurs réfutent ces hypothèses. Pour cet ancien orpailleur, la présence des hommes de tenue suscite la peur chez les orpailleurs et ralentit le travail. C’est pourquoi dit-il, depuis le temps des royautés, les tomboulman sont mis en place pour garantir la sécurité dans les sites d’orpaillage.
Pour ce qui est des cordonniers, M. Biagui se veut catégorique. « Ils sont réputés plus chanceux que tous les orpailleurs. Partout où ils sont, ils raflent la mise. Et pour les écarter, les ancêtres ont créé cette histoire montée de toute pièce », explique-t-il.
A Kharakhéna, la stigmatisation du cordonnier est un mauvais souvenir. Pour ce tomboulman, toutes les nationalités cohabitent dans le village. Et nul ne sait qui dans son pays est cordonnier ou pas. C’est donc par souci d’équité que la mesure est dorénavant levée à Kharakhéna.
Par contre, le lundi et le vendredi est jour de repos pour les orpailleurs. Un repos dicté par les croyances établies depuis belle lurette. Exploiter la pièce précieuse durant ces deux jours serait offenser le génie protecteur de l’or. Pour les orpailleurs, cet interdit est aussi vieux que l’exploitation traditionnelle de l’or. Pour Sirman Camara, orpailleur et cousin du chef, les lundis et les vendredis sont « lourds ». C’est pourquoi, poursuit-il, personne ne peut exploiter de l’or durant ces jours. Et M. Camara se veut catégorique : « Quiconque transgresse cet interdit verra forcément ».