Thibaud (ici fleurs à la main), 20 ans, ancien locataire du deuxième étage, était présent le 2 septembre dernier lors de la commémoration de l'incendie meurtrier de la rue Myrha. (LP/ C.Carez.)
Il a été mis en examen jeudi pour « dégradation volontaire par incendie ayant entraîné la mort » et écroué. Le même jour, Mourad, un SDF de 37 ans, a quitté, libre, la prison de Fresnes (Val-de-Marne) où il était incarcéré depuis plus d’un an. Arrêté quelques jours après le terrible sinistre en possession de briquets et d’une bougie, le sans-abri n’avait cessé de clamer son innocence.
Thibaud, ancien employé de la SNCF, avait très rapidement bénéficié d’un logement social et de la « solidarité cheminote » pour se meubler. Depuis, il remuait ciel et terre au nom des rescapés, pointant les juges d’instruction et les pouvoirs publics, taxés « d’immobilisme ». « Les promesses qui nous ont été faites à l’époque n’ont pas été tenues. J’ai bénéficié d’un très court suivi psychologique et d’un appartement, mais c’est tout, se plaignait-il. Et malgré les plaintes déposées, nous ne savons rien de l’instruction. Pourquoi l’immeuble est-il toujours condamné alors que les relevés scientifiques ont été effectués ? », s’interrogeait-il.
Et de poursuivre : « J’ai été licencié à cause de ce drame parce que je ne tenais plus le coup. Je revoyais les gens se jeter dans le vide, moi-même, obligé de m’extraire par la fenêtre. J’ai eu très peur de mourir, mais tout le monde a déjà oublié. » Son insistance, son comportement, lors du rassemblement-hommage, le 2 septembre dernier, aurait fini par éveiller les soupçons des enquêteurs de la brigade criminelle, devant lesquels il a reconnu son implication dans le drame.
« Nous sommes tous scandalisés »
Présenté comme « fragile psychologiquement », Thibaud aurait provoqué cette nuit-là deux départs de feu successifs, dans sa propre boîte aux lettres et dans une poussette, au rez-de-chaussée de l’immeuble avec les terribles conséquences que l’on connaît. « Depuis son arrivée, quelques mois avant l’incendie, il causait des troubles incessants, se remémore une ex-locataire. Il avait déjà mis le feu à son paillasson à plusieurs reprises. Nous sommes tous scandalisés à l’idée qu’un SDF, figure du quartier, ait été enfermé durant tous ces mois à la place d’un autre, simplement parce qu’il a été vu, passant rue Myrha, sur les images de vidéosurveillance ! »
Me Paul Fortin, l’avocat de Mourad, s’attend à ce que son client bénéficie, à terme, d’un non-lieu : « Il est libre, sans contrôle judiciaire. Les enquêteurs et les magistrats, pas totalement convaincus de son implication, en l’absence de preuves, n’ont jamais cessé de travailler. Mais force est de constater que son arrestation a été un peu précipitée… Et que la justice est dure avec les sans-abri ! »
leparisien
Thibaud, ancien employé de la SNCF, avait très rapidement bénéficié d’un logement social et de la « solidarité cheminote » pour se meubler. Depuis, il remuait ciel et terre au nom des rescapés, pointant les juges d’instruction et les pouvoirs publics, taxés « d’immobilisme ». « Les promesses qui nous ont été faites à l’époque n’ont pas été tenues. J’ai bénéficié d’un très court suivi psychologique et d’un appartement, mais c’est tout, se plaignait-il. Et malgré les plaintes déposées, nous ne savons rien de l’instruction. Pourquoi l’immeuble est-il toujours condamné alors que les relevés scientifiques ont été effectués ? », s’interrogeait-il.
Et de poursuivre : « J’ai été licencié à cause de ce drame parce que je ne tenais plus le coup. Je revoyais les gens se jeter dans le vide, moi-même, obligé de m’extraire par la fenêtre. J’ai eu très peur de mourir, mais tout le monde a déjà oublié. » Son insistance, son comportement, lors du rassemblement-hommage, le 2 septembre dernier, aurait fini par éveiller les soupçons des enquêteurs de la brigade criminelle, devant lesquels il a reconnu son implication dans le drame.
« Nous sommes tous scandalisés »
Présenté comme « fragile psychologiquement », Thibaud aurait provoqué cette nuit-là deux départs de feu successifs, dans sa propre boîte aux lettres et dans une poussette, au rez-de-chaussée de l’immeuble avec les terribles conséquences que l’on connaît. « Depuis son arrivée, quelques mois avant l’incendie, il causait des troubles incessants, se remémore une ex-locataire. Il avait déjà mis le feu à son paillasson à plusieurs reprises. Nous sommes tous scandalisés à l’idée qu’un SDF, figure du quartier, ait été enfermé durant tous ces mois à la place d’un autre, simplement parce qu’il a été vu, passant rue Myrha, sur les images de vidéosurveillance ! »
Me Paul Fortin, l’avocat de Mourad, s’attend à ce que son client bénéficie, à terme, d’un non-lieu : « Il est libre, sans contrôle judiciaire. Les enquêteurs et les magistrats, pas totalement convaincus de son implication, en l’absence de preuves, n’ont jamais cessé de travailler. Mais force est de constater que son arrestation a été un peu précipitée… Et que la justice est dure avec les sans-abri ! »
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