Le khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ, était, vendredi, l’hôte du village de Darou Hidjiratou, à une trentaine de km de la cité religieuse, dans le département de VélinÂgara. Il y a présidé la prière musulmane de «Al zouhr» à 14 heures dans la nouvelle mosquée de ce village, consacrant ainsi son ouverture officielle. A l‘origine de sa construction était le khalife lui-même. Le président de l’Ong chiite, l’Institut MozÂdahir International, a expliqué comment tout est arrivé. Chérif Mohamed Aly Aïdara, natif du village, a renseigné : «Il y avait là une mosquée vétuste construite par feu notre Papa, Chérif Alhassane Aïdara. Un jour, alors que le khalife de Gounass y a prié avec nous, il nous a demandé de consacrer nos énergies à la construction d’une nouvelle mosquée. Dieu, avec ses prières, nous a aidés à trouver les moyens d’ériger à côté du site de l’ancien lieu de culte, une nouvelle mosquée qui a coûté près de 500 millions de francs Cfa.» Il s’agit d’une imposante bâtisse, d’une capacité d’accueil de près 600 personnes, ayant un mausolée et un lieu de prière pour femmes.
A la fin de la prière, le khalife de la cité religieuse tidiane (sunnite) a remercié le bienfaiteur Chérif Mohamed Aly Aïdara et a formulé des prières pour que Dieu rétribue ses belles œuvres au profit de l’islam et des populations et que le millier de fidèles qui ont fait le déplacement dans ce village satellite de Gounass aient la «baraka» recherchée en de pareilles circonstances. Toutefois, en direction des fidèles, le khalife a tenu à formuler ce conseil : «Que chacun d’entre vous conserve la conviction religieuse qui est la sienne !»
Le symbole
A Darou Hidjiratou, l’Ong chiite venait d’inaugurer, vendredi passé, la 9ème mosquée qu’elle a construite dans le département de Vélingara. Mais, plus que pour toutes les autres, celle-ci est d’un symbolisme fort. Elle est construite dans un village satellite de la cité religieuse de Médina Gounass et la cérémonie d’ouverture officielle est présidée par le khalife lui-même. Il faut croire que le déplacement du khalife à Darou et du millier de musulmans venus de tous les coins de la région de Kolda et de la Guinée-Bissau est une marque de tolérance des convictions religieuses individuelles. A l’intérieur de la mosquée après la prière, les musulmans chiites ont exprimé à haute voix des invocations différentes de celles que les sunnites étaient en train de prononcer ; sans que cela ne soulève des vagues de réprobations, même sourdes. C’est la révolution ! Quand on se rappelle les vagues d’hostilité que les premiers pas du chiisme, en 2006, ont provoqué dans ce département. Et que ce village, à la manière de Gounass, se veut fermer aux influences extérieures contraires à l’héritage et recommandations du fondateur de Gounass, Thierno Mahamadou Saïdou Bâ. Tout comme GouÂnass, Darou n’abrite pas une école française.
Cette commande du khalife de construction d’une mosquée à Darou par l’Ong Chiite et son inauguration par celui-ci, tout en constituant un message fort pour la cohabitation pacifique entre des musulmans d’écoles différentes, renforcent les liens de sang qui existent entre la famille de Thierno Mahamadou Saïdou Bâ et celle de Chérif Alhassane Aïdara, père du chef religieux des musulmans chiites MozÂdahir. Le guide Chérif Aly a rappelé : «Gounass et Darou Hidjiratou forment une même communauté ainsi que celle de Thierno Ahmad Barro de Mbour. Feu notre père a prôné de son vivant, la promotion d’un islam de paix, d’amour et de tolérance au Sénégal aux côtés de Thierno Mahamadou Saïdou Bâ. Un Islam enseigné par notre grand-père, le prophète MohaÂmaed (Psl), de même que notre grand-père, l’Imam Aly, et les 12 imams de la famille prophétique.»
«Les guides religieux unis peuvent combattre le terrorisme au Sénégal»
L’enrôlement de la jeunesse du Sénégal dans le «djihadisme» n’est pas un combat perdu d’avance. Il est possible de trouver un antidote contre ce phénomène, selon Chérif Mohamed Ay Aïdara, guide des musulmans chiites Mozdahir du Sénégal. A l’en croire, «les guides religieux peuvent trouver un cadre de concertation pour sensibiliser et canaliser les velléités d’entrer dans le djihadisme des jeunes membres des communautés respectives». Il a ajouté : «Nous savons tous quels sont ceux qui prônent le terrorisme et qui construisent des écoles chez nous au vu et au su de tous pour former au terrorisme, qui financent et se transforment en combattants du djihadisme quand ça les chante.» Le guide religieux chiite a la conviction que «dès lors que, nous guides religieux, croyons tous au même Livre Saint, au même Dieu, pratiquons les 5 prières et nous nous fondons sur les 5 piliers, il n’est pas impossible de nous retrouver. Ce qui nous différencie n’est qu’accessoire. La lutte contre le terrorisme vaut le challenge de nous retrouver». Et puis d’expliquer que c’est la pauvreté et l’ignorance qui font le lit du terrorisme.
akamara@lequotidien.sn
A la fin de la prière, le khalife de la cité religieuse tidiane (sunnite) a remercié le bienfaiteur Chérif Mohamed Aly Aïdara et a formulé des prières pour que Dieu rétribue ses belles œuvres au profit de l’islam et des populations et que le millier de fidèles qui ont fait le déplacement dans ce village satellite de Gounass aient la «baraka» recherchée en de pareilles circonstances. Toutefois, en direction des fidèles, le khalife a tenu à formuler ce conseil : «Que chacun d’entre vous conserve la conviction religieuse qui est la sienne !»
Le symbole
A Darou Hidjiratou, l’Ong chiite venait d’inaugurer, vendredi passé, la 9ème mosquée qu’elle a construite dans le département de Vélingara. Mais, plus que pour toutes les autres, celle-ci est d’un symbolisme fort. Elle est construite dans un village satellite de la cité religieuse de Médina Gounass et la cérémonie d’ouverture officielle est présidée par le khalife lui-même. Il faut croire que le déplacement du khalife à Darou et du millier de musulmans venus de tous les coins de la région de Kolda et de la Guinée-Bissau est une marque de tolérance des convictions religieuses individuelles. A l’intérieur de la mosquée après la prière, les musulmans chiites ont exprimé à haute voix des invocations différentes de celles que les sunnites étaient en train de prononcer ; sans que cela ne soulève des vagues de réprobations, même sourdes. C’est la révolution ! Quand on se rappelle les vagues d’hostilité que les premiers pas du chiisme, en 2006, ont provoqué dans ce département. Et que ce village, à la manière de Gounass, se veut fermer aux influences extérieures contraires à l’héritage et recommandations du fondateur de Gounass, Thierno Mahamadou Saïdou Bâ. Tout comme GouÂnass, Darou n’abrite pas une école française.
Cette commande du khalife de construction d’une mosquée à Darou par l’Ong Chiite et son inauguration par celui-ci, tout en constituant un message fort pour la cohabitation pacifique entre des musulmans d’écoles différentes, renforcent les liens de sang qui existent entre la famille de Thierno Mahamadou Saïdou Bâ et celle de Chérif Alhassane Aïdara, père du chef religieux des musulmans chiites MozÂdahir. Le guide Chérif Aly a rappelé : «Gounass et Darou Hidjiratou forment une même communauté ainsi que celle de Thierno Ahmad Barro de Mbour. Feu notre père a prôné de son vivant, la promotion d’un islam de paix, d’amour et de tolérance au Sénégal aux côtés de Thierno Mahamadou Saïdou Bâ. Un Islam enseigné par notre grand-père, le prophète MohaÂmaed (Psl), de même que notre grand-père, l’Imam Aly, et les 12 imams de la famille prophétique.»
«Les guides religieux unis peuvent combattre le terrorisme au Sénégal»
L’enrôlement de la jeunesse du Sénégal dans le «djihadisme» n’est pas un combat perdu d’avance. Il est possible de trouver un antidote contre ce phénomène, selon Chérif Mohamed Ay Aïdara, guide des musulmans chiites Mozdahir du Sénégal. A l’en croire, «les guides religieux peuvent trouver un cadre de concertation pour sensibiliser et canaliser les velléités d’entrer dans le djihadisme des jeunes membres des communautés respectives». Il a ajouté : «Nous savons tous quels sont ceux qui prônent le terrorisme et qui construisent des écoles chez nous au vu et au su de tous pour former au terrorisme, qui financent et se transforment en combattants du djihadisme quand ça les chante.» Le guide religieux chiite a la conviction que «dès lors que, nous guides religieux, croyons tous au même Livre Saint, au même Dieu, pratiquons les 5 prières et nous nous fondons sur les 5 piliers, il n’est pas impossible de nous retrouver. Ce qui nous différencie n’est qu’accessoire. La lutte contre le terrorisme vaut le challenge de nous retrouver». Et puis d’expliquer que c’est la pauvreté et l’ignorance qui font le lit du terrorisme.
akamara@lequotidien.sn